Bad boy (Jikook)

22

Le lendemain matin, je me rends à l'université où Jimin étudie pour y retrouver Taehyung. Assis dans ma voiture depuis des heures, j'observe les étudiants qui vont et viennent, leur insouciance contrastant douloureusement avec le poids qui pèse sur mes épaules. Le campus est animé, les bâtiments en briques rouges encadrés par des arbres majestueux qui laissent filtrer la lumière du matin. L'air est frais, chargé de l'énergie des jeunes qui discutent, rient, et se hâtent vers leurs cours, inconscients du drame qui se joue dans ma vie.

Une voiture noire s'immobilise enfin devant l'entrée principale, attirant mon attention. Taehyung en sort, vêtu d'une veste élégante qui tranche avec son expression anxieuse. Il balaie les alentours du regard, cherchant ma silhouette parmi la foule. Nos regards se croisent, et je vois une étincelle d'espoir mêlée d'angoisse dans ses yeux. La veille, je l'avais appelé pour lui annoncer que j'avais retrouvé Jimin. Dès que la voiture repart, Taehyung se précipite vers moi, ses pas rapides trahissant son impatience.

— Il va bien ? demande-t-il d'une voix tremblante, les yeux brillants d'inquiétude.

Je soupire, sentant la culpabilité peser sur ma conscience. Je hoche la tête doucement, incapable de lui mentir mais conscient que la vérité est bien plus complexe.

— Viens avec moi, dis-je, ma voix plus dure que je ne l'aurais voulu.

Nous arrivons à la clinique en silence. L'intérieur est calme, immaculé, éclairé par une lumière tamisée qui rend l'atmosphère presque oppressante. Les murs blancs, ornés de quelques tableaux apaisants, contrastent avec l'intensité de ce que nous venons de traverser. Je permets à Taehyung d'entrer dans la chambre de Jimin, mais avant qu'il ne franchisse le seuil, il m'attrape le poignet.

— Merci, murmure-t-il, la voix brisée par l'émotion.

En entrant, Taehyung laisse échapper quelques larmes en voyant l'état de son ami. Jimin est éveillé, ses yeux fatigués mais alertes. Il nous regarde tour à tour, cherchant des réponses dans nos visages.

— Où suis-je ? demande-t-il d'une voix rauque, presque méconnaissable.

— Tout va bien, tu es en sécurité maintenant, répond Taehyung, les larmes roulant sur ses joues.

Jimin me fixe longuement, et nos regards s'accrochent. Dans ses yeux, je vois une reconnaissance profonde qui me serre le cœur. Une larme solitaire échappe à son contrôle, et je détourne le visage, incapable de supporter la douleur que je ressens en sachant que je suis responsable de son état. Je sors de la chambre, leur laissant l'espace nécessaire pour se retrouver.

Profitant de ce moment, je décide de me rendre chez les parents de Jimin pour leur annoncer la nouvelle. La demeure des Park est imposante, un manoir ancien entouré de jardins parfaitement entretenus, une façade en pierre grise ornée de larges fenêtres. Une domestique m'ouvre la porte, et je demande à voir Madame Park. On me conduit au salon où j'avais été reçu la dernière fois. Le décor est luxueux, avec des meubles en bois massif, des tapis épais, et des rideaux en velours sombre. L'air est lourd de tension.

— Où avez-vous caché mon fils ? s'écrie soudain Monsieur Park en m'attrapant par le col de ma veste, ses yeux remplis de colère.

Je soupire, le regardant avec lassitude.

— Venez avec moi si vous voulez le voir, dis-je calmement.

— Minha, appelle la police ! Je ne collaborerai jamais avec des vermines de ton genre ! hurle-t-il, la rage déformant ses traits.

Je serre les dents, agacé par son obstination.

— Si vous voulez voir votre fils, suivez-moi, dis-je d'une voix ferme, mon regard planté dans le sien.

— Est-ce qu'il va bien ? intervient enfin Madame Park, sa voix tremblante d'inquiétude.

— Oui, il est en sécurité, dis-je en la regardant avec plus de douceur.

Elle repose le téléphone qu'elle tenait et demande à son mari de me lâcher. Après une brève hésitation, il relâche enfin son emprise sur mon col, mais je sens sa méfiance peser sur moi. Finalement, ils acceptent de me suivre. En sortant de la maison, je demande à Namjoon de leur bander les yeux pour préserver l'emplacement de notre clinique privée. Monsieur Park, furieux, proteste violemment, mais je l'ignore, soupirant d'agacement.

Nous arrivons enfin à la clinique. L'atmosphère est tendue alors que nous franchissons les portes. Taehyung est déjà parti, et Jimin est seul dans sa chambre. En voyant son fils, Madame Park se précipite vers lui, en larmes, incapable de retenir son chagrin à la vue de son état déplorable. Monsieur Park, lui, me lance un regard noir avant de m'asséner un coup de poing soudain.

— Espèce de... ! commence-t-il, la fureur déformant ses traits.

— Papa ! intervient Jimin, sa voix faible mais résolue. Jungkook m'a sauvé la vie.

Le silence retombe dans la pièce. Monsieur Park me regarde, abasourdi, ses yeux cherchant une explication dans mon visage. Nous nous fixons pendant un long moment, chacun pesant les mots de Jimin.

— On va te ramener à la maison. Le médecin de la famille t'examinera, dit-il enfin, tentant de reprendre le contrôle.

— Il n'ira nulle part, répliquai-je d'une voix rauque, mes yeux se plantant dans les siens avec défi.

Nous nous défions du regard, une tension palpable flottant entre nous.

— Jimin restera ici jusqu'à ce qu'il aille mieux, ajoutai-je, laissant la menace planer dans l'air.

— C'est mon fils, commence-t-il, la colère déformant sa voix.

— Ne me faites pas me répéter, Monsieur Park, dis-je durement, mes yeux fixant les siens avec une intensité froide.

— Papa, s'il te plaît, murmure Jimin, sa voix suppliant, la fatigue palpable dans son ton.

Monsieur Park serre les poings, ses yeux brillants de colère et d'impuissance. Mais en voyant la détresse dans le regard de son fils, il finit par céder, baissant les yeux, vaincu.

Je m'éloigne, les laissant ensemble, un poids immense sur ma poitrine. J'ai évité une confrontation directe, mais je sais que ce n'est que temporaire. La bataille est loin d'être terminée, et je sens que les tensions entre moi et la famille de Jimin ne feront que s'intensifier. Pourtant, je suis déterminé à tout faire pour assurer sa sécurité, quitte à m'opposer à ceux qui pensent le protéger mieux que moi.

Alors que je me dirige vers la sortie, je repense à Kang. Il est toujours en liberté, et chaque seconde qui passe me rappelle que le danger est loin d'être écarté. Je serre les poings, une résolution froide se formant dans mon esprit. Kang paiera pour ce qu'il a fait, et je ne laisserai plus jamais personne blesser ceux que j'aime.