Bad boy (Jikook)

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Un, deux, trois, quatre, cinq...

Cinq longues années. Cinq douloureuses années sans Jungkook se sont écoulées.

Et pourtant, je n'ai toujours pas fait son deuil. Je n'arrive pas à l'oublier. Chaque minute, chaque jour, chaque seconde qui passe, je cherche désespérément à le retrouver, même si c'est en la personne de Jihyun. Mais rien n'y fait. J'ai cru, un instant, que Jihyun pourrait combler le vide laissé par Jungkook, être une sorte de remplaçant, mais cela a été un échec cuisant.

Après mes fiançailles avec Jihyun, Taehyung avait été tellement en colère contre moi. Nous n'avons pas parlé pendant des mois, puis des années. Il s'était peu à peu éloigné, et avec lui, une partie de moi. Cette distance m'avait plongé encore plus profondément dans la solitude. Cependant, deux ans après cette rupture, nous avons fini par nous retrouver. C'est comme si deux âmes sœurs ne pouvaient vraiment jamais se perdre. Taehyung avait décidé de partir en Europe pour approfondir ses compétences et, à son retour, il était prêt à prendre les rênes de l'entreprise familiale.

Aujourd'hui, je me tiens à l'aéroport, impatient, regardant ma montre toutes les deux secondes, mes pieds tapant nerveusement le sol. J'attends. Puis, soudain, une chevelure blonde se distingue parmi la foule. Taehyung. Il court vers moi, un grand sourire aux lèvres.

— Jimin-ssi ! crie-t-il.

Un éclat de joie traverse mon cœur, et sans hésiter, je cours vers lui. Je le prends dans mes bras avec une telle force que tout semble se remettre en place. Il m'avait tellement manqué. On se serre pendant un long moment, avant que je ne l'aide avec ses valises.

— Tu m'as tellement manqué, Taetae, dis-je en lui souriant tendrement.

— Mmhh, toi aussi, mon Mochi adoré, répond-il en me tapotant affectueusement le dos.

Une fois dehors, alors que nous sortons de l'aéroport, il inspire profondément, laissant échapper un soupir de bonheur. La brise légère de Séoul caresse nos visages, et je ris en le voyant si apaisé. Nous montons dans la voiture, en route vers la demeure des Kim, où une surprise l'attend.

À peine Taehyung franchit-il le seuil du manoir que des voix s'élèvent en chœur pour lui souhaiter la bienvenue. C'était un accueil chaleureux, bien orchestré. Grâce à l'aide de ses parents, j'avais organisé une fête où tous ses proches étaient réunis. Je le vois cligner des yeux plusieurs fois, luttant contre les larmes. Il est visiblement ému.

Après quelques heures de retrouvailles, entre rires et discussions joyeuses, Taehyung et moi nous isolons dans le jardin. La nuit est fraîche, et nous avons chacun une coupe de champagne à la main. Le jardin est magnifiquement éclairé par des guirlandes lumineuses accrochées aux arbres, créant une atmosphère presque féérique. Les buissons de roses entourent le périmètre, et une douce odeur de jasmin flotte dans l'air.

— Alors, ton voyage ? demandai-je en me tournant vers lui, brisant le silence paisible.

— C'était incroyable, répond-il, un sourire rêveur aux lèvres. J'ai appris tant de choses et j'ai fait de belles rencontres. L'Europe a vraiment quelque chose de magique.

Je hoche la tête, heureux pour lui, écoutant attentivement chacun de ses mots. Cependant, je sens que quelque chose le préoccupe. Il pince ses lèvres et me regarde d'un air pensif.

— Et avec Jihyun ? demande-t-il finalement, d'une voix douce, presque hésitante.

Je lui souris faiblement, mais même moi, je peux sentir que ce sourire manque de sincérité.

— Tout se passe bien, Jihyun s'est avéré être un merveilleux petit ami. Il est patient, compréhensif... Et même si je ne suis pas encore prêt pour le mariage, il respecte ma décision et prend soin de moi, dis-je d'un ton bas, presque dans un murmure.

Taehyung me fixe intensément, et ses yeux trahissent une pointe de tristesse.

— Mais... ce n'est pas Jungkook, dit-il finalement, brisant le silence.

Je ferme les yeux un instant, repoussant la douleur que ce simple nom éveille en moi. Jungkook. Le vide qu'il a laissé en disparaissant ne s'est jamais comblé. Pas entièrement.

— Tae, je sais que Jungkook ne reviendra plus, murmurai-je, la voix tremblante. Alors, j'ai fini par donner une chance à Jihyun. Il m'aime éperdument, mes parents l'adorent aussi... C'était la solution logique.

— Mais tu n'es pas heureux, réplique-t-il doucement, comme s'il craignait de me blesser avec la vérité.

Je baisse les yeux, contemplant ma coupe de champagne. Le reflet des guirlandes lumineuses danse à la surface, créant des scintillements dorés.

— Je le suis... enfin, je le crois, dis-je, presque pour me convaincre moi-même. Jihyun me rend heureux. Mes parents ont finalement accepté de me laisser poursuivre mon rêve, je suis devenu professeur de danse dans une école prestigieuse.

— Jimin... commence-t-il, mais je le coupe rapidement.

— Tae, s'il te plaît, je ne veux pas me disputer avec toi... pas maintenant. Pas après tout ce temps, dis-je en levant une main comme pour stopper ses paroles.

Il soupire lourdement, son regard plein de compassion. Puis, après un instant de silence, il acquiesce, même s'il semble à contrecœur. Nous nous levons alors pour rejoindre les autres dans la maison.

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Plus tard dans la soirée, couché dans mon lit, je ne peux m'empêcher de repenser à cette conversation. Les mots de Taehyung tournent en boucle dans ma tête, éveillant un tourbillon de pensées et de doutes que je m'efforce de réprimer depuis des années.

— Bébé... ? m'appelle doucement Jihyun.

Je me retourne pour lui faire face. Il se blottit contre moi, nichant son visage dans le creux de mon cou avant d'y déposer un doux baiser. Je souris malgré moi, passant mes bras autour de lui.

— Qu'est-ce qui te préoccupe ? me demande-t-il en levant légèrement la tête pour me regarder.

Je secoue la tête.

— Rien, pensais-je juste à mes retrouvailles avec Taehyung, dis-je en caressant tendrement ses cheveux.

— Oh... il va bien ? Je suis désolé de ne pas avoir pu venir à votre fête, j'avais tellement de travail, répond-il, un peu coupable.

— Ce n'est pas grave, Jihyun, le rassurai-je. Tout s'est bien passé, ne t'en fais pas.

Il acquiesce doucement, puis commence à me raconter sa journée de travail, un rituel auquel nous nous sommes habitués depuis quelque temps. Chaque soir, l'un après l'autre, nous racontons nos journées, échangeons des anecdotes. C'est devenu notre routine. Et comme d'habitude, nous finissons par nous endormir dans les bras l'un de l'autre, partageant un réconfort simple, même si au fond de moi, quelque chose me manque encore.