Bad boy (Jikook)

31

Après l'altercation avec Jungkook, je suis rentré directement à la maison, évitant soigneusement toute explication. Tae, qui m'avait raccompagné, n'avait posé aucune question. Il avait compris, comme toujours, sans que j'aie à prononcer un mot. Son silence m'offrait un peu de répit dans cette tempête émotionnelle, mais je ne pouvais m'empêcher de sentir le poids des yeux de Jungkook encore sur moi, même en étant loin de lui.

Tae avait pris l'initiative de rester dormir avec moi, une présence réconfortante dans cette maison qui me paraissait soudainement si vide. Je le regardais dormir paisiblement à côté de moi, son visage détendu, exempt de tous les tourments qui me hantaient. Je me redressai légèrement sur le lit, incapable de trouver le sommeil, mes pensées tourbillonnant autour d'un seul nom : Jungkook.

"Si seulement je pouvais l'oublier..."pensai-je amèrement. **"Ou encore mieux, si je ne l'avais jamais rencontré..."**

Mais c'était trop tard, ces pensées étaient inutiles maintenant. Tout était fini entre nous, il fallait que je tourne la page. Peut-être que je devrais donner une chance à Jihyun, me convaincre qu'une relation avec lui pourrait m'aider à guérir. Mais comment pourrais-je m'intéresser à un autre homme alors que chaque fibre de mon être réclamait toujours celui que je tentais désespérément d'oublier ? Je soupirai profondément, essuyant rageusement une larme qui s'échappait malgré moi.

— Tu pleures encore ? demanda la voix douce et ensommeillée de Tae.

— Non, ça va...mentis-je en me forçant à sourire.

Il soupira doucement, puis sans un mot, m'attira dans ses bras. La chaleur de son étreinte apaisa quelque peu le tourment qui me déchirait, mais la douleur restait, ancrée profondément en moi. Nous fûmes interrompus par la sonnerie de mon téléphone, rompant cet instant de réconfort fragile. Mon cœur s'emballa en voyant le nom de Jungkook s'afficher sur l'écran. Une part de moi hurlait de ne pas répondre, de ne plus replonger dans ce cycle sans fin. Mais avant que je ne puisse me décider, Tae murmura :

— Jungkook, encore...fit-il, non sans une pointe d'agacement.

Je déglutis et décrochai.

— Jungkook, s'il te plaît...

— C'est Namjoon.

Je fronçai les sourcils, surpris. Tae me regardait avec inquiétude alors que je me redressais dans le lit.

— Qu'est-ce qui se passe ?demandai-je d'une voix tremblante.

— Il faut que tu viennes. Après ton départ, Jungkook est parti à l'Underground pour se battre. Il est incontrôlable. Tu es le seul qu'il écoutera.

Mon cœur fit un bond. Il fallait que j'aille le voir, maintenant.

— Est-il toujours là ?

— Non, je l'ai ramené à la maison. Mais il a besoin de toi. Viens vite, s'il te plaît.

Je me levai d'un bond, la panique envahissant chaque fibre de mon corps. Tae m'observait, confus.

— Jungkook a besoin de moi.déclarai-je en m'habillant à la hâte.

— Mais il est tard... Et tes parents ? répliqua Tae, les yeux écarquillés de surprise.

— Je m'en fiche. Jungkook a besoin de moi. Je penserai aux conséquences plus tard.

Tae soupira, compréhensif, puis se leva à son tour.

— Je vais trouver une excuse pour tes parents. Allez, file.

Je le remerciai d'un regard, puis courus jusqu'au garage, mon cœur battant à tout rompre. Je sortis la voiture aussi discrètement que possible, soulagé que l'aile où se trouvaient les chambres soit à l'opposé. Je conduisis aussi vite que je le pouvais, l'angoisse grandissant à chaque seconde. À peine arrivé devant la maison de Jungkook, Namjoon m'ouvrit la porte avant même que je n'aie eu le temps de frapper.

— Où est-il ?demandai-je précipitamment.

— Dans sa chambre. Il a failli tuer son adversaire...répondit-il, visiblement inquiet.

Je hochai la tête, m'efforçant de rester calme.

— Je vais m'occuper de lui.

Namjoon acquiesça silencieusement et quitta la maison. Je fermai la porte derrière lui, enlevant mes chaussures pour ne pas faire de bruit. L'air dans la maison était lourd, oppressant. J'avançai lentement jusqu'à la chambre. Lorsque j'ouvris la porte, je le vis, assis sur le sol, la tête baissée, les épaules affaissées. Jungkook était en sueur, des bleus couvraient son visage et ses bras. Ses poings, encore bandés, étaient tachés de sang séché. Ses cheveux trempés lui tombaient devant le visage, cachant ses yeux.

Je me pinçai les lèvres, le cœur serré à la vue de son état. Sans dire un mot, je m'assis à côté de lui, les larmes aux yeux.

— Pourquoi te fais-tu ça, Jungkook ?murmurai-je, ma voix brisée par l'émotion.

Il releva lentement la tête, visiblement surpris de me voir là. Ses yeux sombres, d'habitude si vifs, semblaient ternis par la douleur. Sans un mot, je commençai à défaire les bandages sur ses mains, m'efforçant de ne pas éclater en sanglots. Je l'aidai à se lever, le guidant doucement jusqu'à la salle de bain. L'eau chaude coulait sur sa peau meurtrie tandis que je le lavais en silence, ressentant son regard sur moi à chaque instant.

Après la douche, il descendit, vêtu d'un t-shirt ample et d'un pantalon de jogging, tandis que je lui préparais un repas. Nous mangeâmes en silence, aucun de nous ne trouvant les mots. Une fois le repas terminé, je m'occupai de soigner ses blessures, appliquant doucement de la pommade sur ses plaies.

— Merci...murmura-t-il, brisant enfin le silence.

Je refermai la boîte de premiers secours et m'avançai vers lui. Je ne pouvais plus retenir mes émotions.

— Je t'en supplie, Jungkook...dis-je en le prenant par la taille, les larmes aux yeux. Ne refais plus ça... Tu te fais tellement de mal...

Je pouvais sentir son cœur battre sous mes doigts, aussi vite que le mien. Nos regards se croisèrent, et le monde sembla s'arrêter. Je n'avais qu'une envie à cet instant : l'embrasser. Mes lèvres trouvèrent les siennes dans un baiser doux, mais empreint d'un désir refoulé depuis trop longtemps.

Jungkook m'attrapa par la taille, me serrant contre lui avec possessivité.

— Je ne supporte pas l'idée que tu sois à quelqu'un d'autre...souffla-t-il entre deux baisers.

— Alors fais-moi tien...murmurai-je, le suppliant presque. Même si ce n'est que pour une nuit... Fais-moi tien.

— Jimin...

— S'il te plaît...

Ses lèvres se scellèrent aux miennes dans un baiser sauvage, empli de passion et de frustration. Il me souleva, et je passai mes jambes autour de sa taille, sentant son désir me consumer tout entier.

Il me transporta jusqu'à la chambre, où nous tombâmes sur le lit, nos corps enchevêtrés, brûlant d'un feu que nous n'avions plus la force de contrôler...