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Après trois semaines d'hospitalisation, le médecin m'avait enfin donné l'autorisation de sortir. Ces trois semaines avaient été un tourbillon d'émotions, une épreuve que je ne pensais pas pouvoir surmonter. Ma mère et Taehyung venaient régulièrement me rendre visite, leur présence réconfortante mais insuffisante pour combler le vide laissé par l'absence de Jungkook. On se voyait rarement, et c'était probablement mieux ainsi. Chaque fois que je le voyais, la douleur de notre rupture se ravivait comme une plaie à peine refermée.

Je soupirai, las, en pliant les quelques vêtements que l'on m'avait apportés dans un sac de toile beige, usé par le temps. La chambre d'hôpital était d'une blancheur clinique, impersonnelle, avec des murs vierges et des équipements médicaux dont les bips avaient rythmé mon séjour. Sur la table de chevet, une petite plante que Taehyung m'avait offerte luttait pour sa survie sous la lumière artificielle. Ce petit coin de verdure était devenu ma seule échappatoire mentale, un rappel silencieux de la vie à l'extérieur de ces murs froids.

Je sentais le regard brûlant de Jungkook sur mon dos. Sa présence dans la pièce était presque palpable, une force invisible qui pesait sur mes épaules. Mais je refusais de craquer, refusais qu'il me voie pleurer. Il n'était plus question qu'il soit témoin de ma faiblesse. J'aurais tout le temps de me lamenter une fois chez moi, loin de lui.

Soudain, je sentis une main se poser délicatement sur mon avant-bras, envoyant un frisson glacé parcourir ma peau. C'était une sensation que je connaissais bien, à la fois réconfortante et douloureuse. D'un geste brusque, je me dégageai, tentant de mettre de la distance entre nous.

— Laisse-moi t'aider, dit-il d'une voix basse, empreinte d'une douceur qui ne faisait qu'accentuer ma colère.

— Non, merci, rétorquai-je d'un ton sec. Et tu n'as pas besoin de rester là. Tae m'attend dehors, il me ramène à la maison.

Mes yeux s'attardèrent un instant sur ses mains, des mains que j'avais tant aimées, qui avaient su me réconforter autrefois. Maintenant, elles étaient serrées en poings, une tension visible dans chacun de ses muscles. Il se passa une main sur le visage, ses traits marqués par l'épuisement, puis il se rapprocha encore plus de moi. Mais je reculai instinctivement, incapable de supporter cette proximité.

— C'est déjà assez dur pour moi... s'il te plaît, ne me déteste pas, murmura-t-il, sa voix brisée par l'émotion.

Je sentis mon cœur se serrer à ses mots. Comment pourrais-je le détester ? Mais la déception était plus forte que tout. Je le regardai droit dans les yeux, cherchant la moindre trace de doute en lui.

— Je suis juste déçu... Je croyais que notre amour était assez fort pour tout surmonter, avouai-je, ma voix tremblante.

— Mais il ne s'agit pas de ça, Jimin... On parle de ta sécurité, répondit-il, son regard cherchant à me convaincre de la justesse de sa décision.

— Et tu crois que c'est en rompant avec moi que je serai en sécurité ? m'écriai-je, ma voix se brisant sous le poids de l'émotion.

Il soupira longuement, passant une main dans ses cheveux sombres, un geste que je connaissais bien, qui trahissait son désarroi.

— J'ai tellement d'ennemis, Jimin... Aujourd'hui c'était Kang, mais demain ça pourrait être un autre. Je ne peux pas anticiper chaque menace, je ne peux pas te protéger de tout, dit-il, sa voix lourde de culpabilité.

— Et que supposes-tu ? Kang est toujours dans la nature, il est toujours une menace, rétorquai-je, une colère sourde montant en moi.

— Ne t'en fais pas... je te promets de le retrouver. Je vais le faire payer pour ce qu'il t'a fait, affirma-t-il, son ton se durcissant, une lueur de détermination éclairant ses yeux.

Je fermai les yeux un instant, tentant de retenir les larmes qui menaçaient de couler. Mais avant que je puisse réagir, Jungkook me tira contre lui, ses lèvres trouvant les miennes dans un baiser langoureux. C'était une douceur que je n'avais pas connue depuis si longtemps, un baiser qui me fit gémir malgré moi. Je m'accrochai à sa chemise, tout mon être le réclamant, comme si c'était la dernière fois que je pourrais le sentir contre moi. Mais la réalité me rattrapa, et je le repoussai brutalement, le souffle court. Sans un mot, je retirai le collier qu'il m'avait offert, symbole de notre amour, et le balançai en pleine pièce, comme si ce simple geste pouvait effacer tout ce que nous avions partagé.

— Je ne veux plus rien de toi, crachai-je, la voix serrée.

— Jimin..., murmura-t-il, son regard rempli de douleur.

Je pris mon sac d'un geste sec et sortis de la clinique, mon cœur battant à tout rompre. Une fois dehors, l'air frais du soir me frappa, contrastant avec l'atmosphère suffocante de l'hôpital. Je repérai Taehyung, assis au volant de sa voiture, son visage empreint d'une tristesse silencieuse. Sans un mot, je m'engouffrai dans le véhicule, refermant la portière derrière moi avec un cliquetis définitif.

— On peut y aller, dis-je simplement, ma voix à peine un murmure.

Taehyung me fixa un instant, ses yeux reflétant la peine qu'il ressentait pour moi, puis il démarra. Alors que la voiture s'éloignait de la clinique, les larmes que j'avais tant lutté pour retenir roulèrent enfin le long de mes joues. Comment avait-il pu me rendre fou amoureux de lui, pour ensuite tout arrêter du jour au lendemain ? La douleur de sa trahison était insupportable, et je sentais mon cœur se briser un peu plus à chaque kilomètre qui nous éloignait de lui.

Bad boy (Jikook)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant