Chapitre 24 - Neva

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Deux mois et demi plus tard…

Mes joues s’échauffent au rythme des gifles qui ne cessent de se poser sur ces dernières. Je crois sentir des larmes sur mon visage mais elles me semblent vides. Je ne suis plus sûre de ce que je ressens et si je suis encore présente dans mon corps.

Pourquoi me fait-il ça ?

– C’est qui ce connard ? Je vais l’appeler me hurle-t-il en m’arrachant mon téléphone des mains.

– C’est juste un ami, Ethan. Il n’y a rien entre nous.

– Ah oui ? Et pourquoi il t’écrit ? Il sait que tu es en couple ou tu lui as rien dit ?

– Bien sûr qu’il le sait. Ethan, arrête s’il te plaît ! Tu me fais mal ! dis-je en essayant de détourner son bras de moi.

Ses coups continuent leur brutale course sur mon corps. Dans une lueur de survie, j’arrive à me relever du plancher glissant et je tente de m’enfuir en courant mais il harponne agressivement ma jambe et me fait tomber pour mieux me faire glisser au sol vers lui.

Ses yeux sont noirs et s’assombrissent davantage que je n’arrive presque plus à distinguer sa pupille. J’ai le sentiment qu’il a perdu toute humanité. Je cherche désespérément son amour mais je ne le trouve plus dans son regard.

Ses mains se posent brusquement sur ma gorge, me laissant que trop peu d’air et mon pouls s’accélère.

– Arrête de me rendre fou Neva !

Sa prise s’amplifie, ma respiration est saccadée, l’oxygène devient rare, je me sens partir, je vais mourir maintenant, comme ça ? J’ai parfois pensé à la mort mais maintenant que je la touche du doigt, je ne veux pas qu’elle m’emmène. À cet instant, je n’ai jamais autant voulu que la vie m’emporte et me garde auprès d’elle. Ma gorge se serre sous la pression de sa main, mon cœur se paralyse, mon souffle se meurt…

BIP BIP. Le cœur au bord du gouffre et le souffle court, le réveil me sort enfin de ce cauchemar qui était en train de m’engloutir. J’attrape mon téléphone pour l’arrêter. 7h00.

Je passe une main sur ma joue et cette dernière est humide, ce n’était qu’un cauchemar mais mes larmes étaient bien réelles. On dit toujours qu’on n’oublie jamais son premier amour et pourtant j’aimerais tant l’effacer de ma mémoire.

Je souffle lourdement puis sort rapidement de mon lit en essayant de chasser de mon esprit les dernières images de mon sommeil perturbé.

Aujourd’hui, la journée est chargée. Je rencontre plusieurs clients dont une dame que je défends dans le cadre de son divorce. Elle veut obtenir la garde exclusive de son lapin prénommé Charlie mais sous le régime de la communauté universelle, tous les biens sont équitablement partagés entre les époux en cas de divorce. Je pourrais éventuellement lui obtenir une garde partagée ou faire jouer le fait que son ex-mari est souvent en déplacement pour gagner cette garde exclusive.

C’est risible car ce n’est pas mon domaine de prédilection mais j’essaye de toucher un peu à tout et il faut bien que je me fasse un nom dans ce milieu concurrentiel. D’autant plus que j’aie choisi de travailler seule et non dans un cabinet donc c’est à moi de trouver mes clients.

Quand le coeur balance...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant