Chapitre 66 - Aaron

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– Archibald, vous comptez vous évanouir à chaque audience ? soufflé-je en claquant la porte du box qui nous est alloué au tribunal pour nous entretenir avec notre client.

– T’es vraiment un petit con toi… je te paye pour me défendre pas pour me faire des remontrances répond Archibald d’un ton acerbe.

Je m’avance, tire la chaise qui frotte le carrelage dans un crissement aigu et m’installe en face de lui. Je balance d’un geste brusque le dossier et ma toge d’avocat sur la table qui nous sépare.

– C’est le deuxième jour d’instance et c’est votre deuxième malaise. Qu’est-ce qui vous a stressé ? Les questions plutôt piquantes du procureur ?

Archibald laisse échapper un rire nerveux.

– Pas du tout. Je sais que tu vas t’arranger pour que cette peine soit amoindrie, on est  toujours d’accord ? Tu sais que la carrière de ton ami en dépend. Si je plonge, tout le monde apprendra que le grand chef Stein ne sniffe pas que de la farine.

Je passe anxieusement une main dans mes cheveux alors que mes muscles se crispent.

– Et concernant l’avocate… continue Archibald.

– Quoi l’avocate ? J’en ai rien à faire de l’avocate !

C’est totalement faux. Même si elle m’a repoussé, même si elle ne veut pas de moi, même si je lutte pour ne rien ressentir lorsque je la vois… mon cœur se serre et je manque d’air.

Mais j’ai longuement réfléchis et si Archibald pense que Neva ne compte pas pour moi, il n’aura aucun intérêt à s’en prendre à elle car il pensera que ça ne m’atteindra pas.

Un sourire moqueur se dessine sur son visage alors qu’il continue de me fixer.

– Oh… je peux lui faire ce que je veux alors ?

– Faites ce que vous voulez tant que ça n’a pas d’incidence sur ma réputation et ma carrière.

Je serre mon poing sous la table alors qu’Archibald sourit de plus belle. Cet homme est vraiment un malade. Il nie toujours les faits qui lui sont reprochés et il ne m’a jamais rien avoué même si je suis son avocat. Mais plus je le côtoie plus je réalise qu’il n’a aucune conscience, aucuns remords… et j’ai même le sentiment que ce procès l’amuse plus qu’autre chose.

– En revanche, cette histoire de collier… continué-je.

– Tu ne vas pas commencer avec ça ? J’ai perdu ce collier, ça fait des années que je ne l’ai pas vu. Certainement que Dalia l’a un jour retrouvé dans mes affaires, me l’a volé afin de garder un souvenir de moi et il s’est malencontreusement retrouvé là.

Je retiens un rictus. Cet homme se prend vraiment pour le centre du monde, c’est incroyable.

– Voler ? Un collier avec une bague gravée d’une date qui n’a aucun rapport avec votre histoire… vous me prenez pour un con, Archibald ? Vous auriez dû directement laisser votre carte d’identité sur place, ça aurait été pareil.

Un râle de frustration s’échappe de sa bouche alors qu’il s’apprête à répliquer mais des discussions bruyantes en provenance de l’extérieur du box le font se raviser. Il fronce les sourcils et la porte du box s’ouvre d’un geste vif en se claquant contre le mur. Mon cœur rate un battement lorsque je me retourne.

– Qu’est-ce que… balbutié-je.

– Maitre Durane ! Quelle surprise ! Que nous vaut cette visite ? demande Archibald d’un ton condescendant.

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⏰ Dernière mise à jour : 4 days ago ⏰

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