Chapitre 35 - Neva

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Je suis emprisonnée dans un tourbillon noir qui obscurcit ma vue, ma gorge brûle et mes poumons suffoquent, l’air devient rare et mes oreilles bourdonnent un écho que je ne perçois plus. Je dois sauver Dalia…

Différentes voix résonnent dans ma tête et j’ai la sensation de flotter dans le vide. Fais attention de ne pas te brûler les ailes…

Comme une mélodie incessante dans mon esprit, les plus sombres souvenirs me rattrapent. Je t’aime Neva... Pardonne-moi... Je vais te tuer Neva… Neva s’il te plaît, ne me laisse pas...

Mon corps s’alourdit et ma main essaye de se raccrocher à un espoir avant de chuter dans l’abîme. Regardez-moi Neva…

♡♡♡

Une nouvelle chanson interpelle mes oreilles… Des bips intempestifs qui me sortent de ce sommeil inopiné. Je bouge délicatement un bras puis l’autre, remue une jambe ensuite l’autre avant de retrouver la lumière en ouvrant mes yeux avec une lenteur inhabituelle. Où suis-je ?

Une ombre s’approche soudainement de moi mais tout est encore flou si bien que je cligne plusieurs fois des yeux pour enfin le distinguer. Je reconnais son beau visage et ses yeux bienveillants. Laël. Mes cordes vocales sont douloureuses mais j’arrive tout de même à articuler quelques mots.

– Laël… Qu’est-ce qui s’est passé ?

– Vous avez perdu connaissance Neva, nous sommes à l'hôpital… Vous avez inhalé trop de fumée lors de l’incendie… Mais ne vous inquiétez pas, d’après le médecin vous êtes hors de danger m’explique-t-il calmement.

Je baisse la tête, remarque la blouse blanche et froide qui recouvre mon corps, mon bras droit me picote et j’aperçois la perfusion à celui-ci puis mon cœur se serre lorsque les derniers événements me reviennent.

– Où est Dalia ? Comment va-t-elle ?

Laël passe nerveusement une main derrière sa nuque.

– Elle est encore inconsciente mais son pronostic vital n’est pas engagé.

Je me relève brusquement du lit en voulant détacher tous ces fichus fils reliés aux moniteurs.

– Je veux la voir !

Laël s’assoit sur le rebord de mon lit, s’approche de moi et m’arrête dans mon élan en posant brusquement sa main sur la mienne.

– Neva, vous devez vous reposer ! On ira la voir quand elle sera en état de parler.

Ses yeux s'accrochent aux miens et je constate par ses traits tirés et sa voix posée qu’il doit être autant fatigué que moi par ces derniers événements car il ne lève pas le ton et ne s'aventure pas dans un conflit.

Mon cœur sursaute lorsqu’il retire sa main. Tu devrais peut-être l’écouter pour une fois ?

Je prends sur moi et abandonne l’idée d’arracher tous les branchements du moniteur. Je souffle difficilement puis cale ma tête contre l’oreiller du lit lorsque le médecin entre dans la chambre. Laël s’éloigne pour le laisser vérifier mes constantes et mon état. À priori, elles sont bonnes bien que ma tension soit légèrement élevée mais le médecin suppose que c’est dû au stress récent.

Quand le coeur balance...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant