Chapitre 8 - Neva

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Trois jours sont passés depuis le message reçu sur Instagram mais je n'ai pas encore eu de nouvelles de Laël. D'ailleurs, je n'ai pas compris pourquoi il voulait qu'on l'appelle par son prénom, ce n'est pas comme si nous étions très proches. Je dois tout de même admettre qu'il a été plus sympathique au commissariat qu'à l'appartement, c'est même une certitude. Il semble impliqué dans la cause des femmes et c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup. Mais je lui laisse une semaine maximum avant de revenir au commissariat, s'il ne me donne aucune nouvelle concernant cette affaire.

Mes doigts jouent avec les clés de l'appartement que nous louons avec Agathe. L'avantage d'avoir un frère qui travaille dans l'immobilier est que Noam nous a rapidement trouvé un deux pièces non loin du tribunal qui fera office de siège pour l'association ainsi que de lieu de confiance pour les femmes. Je souhaite y organiser des groupes de parole, des conférences, des ateliers... Les idées fulminent dans ma tête lorsque mon téléphone sonne.

C'est un numéro inconnu. Peut-être que c'est Laël ?

Je replace quelques mèches de cheveux derrière mes oreilles et j'éclaircis ma voix avant d'attraper mon téléphone et de décrocher.

Pourquoi je fais ça ? Il ne me voit pas de toute façon.

– Allo ?

– Bonjour Neva, c'est Laël, j'espère que je ne vous dérange pas ?

– Non, vous avez des nouvelles ?

– Oui, nous avons trouvé l'adresse mail rattachée au compte Instagram et elle appartient à une femme : Dalia Casal...

Je l'interromps.

– Cette femme, vous savez où est-ce qu'on peut la trouver ?

– J'allais y venir... la nuit du message, nous sommes intervenus suite à une agression, une femme retrouvée battue dans la rue. C'était Dalia. Elle a été admise à l'hôpital de Hautepierre. Je vais m'y rendre immédiatement pour l'interroger car cette nuit-là elle n'était pas en état de parler.

– Pourquoi vous n'avez pas évoqué cette agression ? Je viens avec vous !

– Neva, vous savez très bien que je ne peux pas divulguer des informations concernant une enquête aux premières personnes que je rencontre ! Je n'étais même pas sûr qu'il y avait un lien. Et non, j'y vais seul !

– Laël, je suis avocate, je peux la défendre si elle souhaite porter plainte et peut-être même qu'elle sera plus à l'aise de parler à une femme.

Il y a un léger blanc de quelques secondes. Il semble réfléchir.

– Vous êtes vraiment entêtée ! Je viens vous chercher ?

– Non, on se rejoint directement là-bas. À plus tard.

Même si c'est un lieutenant de police, je ne suis pas trop à l'aise de le faire venir jusqu'à chez moi. Je ne fais pas confiance aussi facilement. Surtout à un homme.

Après quelques minutes de route, j'arrive à l'hôpital. Laël est déjà là.

– On y va ? demandé-je.

Nous entrons dans le hall d'accueil et nous nous dirigeons vers le service de traumatologie. Laël a questionné le médecin qui l'a prise en charge, à priori, Dalia présente quelques contusions, des ecchymoses sur les bras et le visage et une fracture au pied. Quel monstre a pu lui faire ça ? Le médecin ajoute:

Quand le coeur balance...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant