2024 : Chapitre 14 à 15

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Jordan rentra au siège après la nomination de Gabriel au poste de Premier ministre, furieux et déterminé à exprimer son mécontentement. Il critiqua publiquement la décision, affirmant qu'Emmanuel Macron tentait de se raccrocher à sa popularité sondagière pour atténuer la douleur d'une interminable fin de règne. Jordan déplora que cette nomination pourrait emporter dans sa chute l'éphémère ministre de l'Éducation nationale. Sa colère contre le Président était palpable, il semblait prêt à tout pour retrouver sa position de numéro un, même si cela signifiait sacrifier l'un des plus doués.

Le soir même, Gabriel, visiblement contrarié, appela Jordan. Leur conversation fut tendue, mais ils finirent par trouver un terrain d'entente, se rappelant que leur priorité était de faire avancer les choses malgré leurs divergences.

Durant le mois de janvier, Jordan avait intensifié ses activités politiques en préparation des élections européennes de juin. Il avait continué à mobiliser les militants du Rassemblement National et avait prononcé plusieurs discours pour renforcer la dynamique de son parti. Il avait également pris position sur des sujets clés, notamment la crise agricole, se positionnant comme un défenseur des intérêts des agriculteurs français. Jordan avait cherché à élargir la base électorale du RN en s'adressant à des groupes variés et en promettant des réformes significatives.

Le quinze janvier, il avait présenté ses vœux à la presse et avait abordé des sujets tels que l'immigration et l'économie, affirmant que le Rassemblement National était prêt à gouverner. Jordan avait également effectué une visite discrète aux Antilles en début janvier, où il avait rencontré des militants pour mobiliser le soutien en vue des élections européennes. Il n'avait pas vu Gabriel depuis une semaine. Il n'avait jamais le temps. Oui, ils s'appelaient toujours le soir, mais Jordan était épuisé de toujours avoir des refus lorsqu'il lui demandait s'il voulait passer le voir. De toute manière, Gabriel l'avait invité officiellement à Matignon dans quatre jours, Jordan n'avait rien comprit et l'avait appelé, lui demandant s'il était dingue. « Mais non, on ne peut jamais se voir, alors si je t'invite publiquement, personne ne se demandera pourquoi tu es là. »

Jordan avait sourit à cette réponse, rassuré parce qu'il semblait manquer à Gabriel et aussi amusé de sa manière de voir les choses.

Le dix-sept janvier, Jordan avait été particulièrement actif dans le débat public. Ce jour-là, il avait participé à un grand meeting politique à Lyon, où il avait présenté les grandes lignes du programme du RN et ses critiques à l'égard du gouvernement actuel. Ce meeting visait à mobiliser les soutiens du parti et à renforcer sa visibilité à l'approche des élections locales et nationales. Il n'y avait pas vu Gabriel.

Le dix-huit janvier, il avait fait l'objet de plusieurs activités médiatiques et politiques. Il avait participé à une émission de télévision sur France 2 où il avait abordé divers sujets d'actualité, notamment les questions de sécurité, d'immigration, et de politique intérieure. Dans cette émission, il avait également eu l'occasion de critiquer les politiques du gouvernement et de présenter les positions du Rassemblement National sur ces questions, comme d'habitude. Évidement, il n'avait pas vu Gabriel. Chaque fois qu'il allait quelque part, même en sachant qu'il ne serait pas là, il gardait un espoir infondé de l'y croiser. Ça n'avait jamais été le cas. Jordan se jeta dans le canapé et l'appela, sans grand espoir. Il était heureux de le voir s'épanouir dans son travail mais il ne trouvait même plus le temps de le voir. Il l'appelait tous les soirs, lui proposait de le voir tous les soirs, mais à chaque fois il était trop fatigué, ou il n'avait pas terminé, ou il n'avait pas la tête à ça.

« Allô ?

- Ouais, Gaby. Je suis arrivé, tu veux venir ? Lui proposa-t-il d'une voix monotone.

- Je ne peux pas, je n'ai pas terminé, j'ai trop de travail. Répondit Gabriel. C'était ce qu'il répondait tous les soirs depuis presque deux semaines. Jordan soupira en retirant sa cravate.

LONG METRAGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant