2023 : Chapitre 3 à 4

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  Gabriel et Jordan avaient partagé trois bières, leur conversation s'étant déroulée dans une atmosphère de détente et de rires. Jordan avait captivé Gabriel avec des anecdotes hilarantes de son lycée, révélant des histoires tellement drôles qu'elles avaient fait pleurer de rire Gabriel, qui commençait à comprendre pourquoi Jordan n'avait pas été accepté à Sciences Politiques. En revanche, Gabriel avait choisi de ne pas parler de son lycée, une période qu'il trouvait trop douloureuse pour en faire une source de divertissement. Au lieu de cela, il avait partagé des récits de ses années universitaires, des soirées étudiantes mémorables et des moments marquants durant ses études. Il avait décrit avec enthousiasme ces périodes de sa vie qui avaient été à la fois exaltantes et formatrices, contrastant avec les souvenirs plus sombres de son passé scolaire. Gabriel observa Jordan poser sa bière vide sur la table, un sourire détendu étirant ses lèvres.

« Tu dansais dans tes soirées étudiantes ? Demanda Jordan, sa voix pleine d'une légèreté contagieuse. Gabriel fronça légèrement les sourcils, l'air perplexe, avant de secouer doucement la tête, un sourire incrédule apparaissant sur son visage.

- Tu rigoles ! Je ne sais pas faire, répondit-il, sa voix marquée par un mélange de sincérité et de gêne. Jordan haussa les épaules avec un éclat de malice dans les yeux.

- Vraiment ? J'étais un vrai pro ! Déclara-t-il, son ton à la fois joueur et fier. Gabriel secoua la tête en souriant, ses lèvres formant une ligne amusée.

- Ça ne m'étonne pas, répondit-il en détournant brièvement le regard, une chaleur inexplicable montant en lui. Puis, à son grand désarroi, Jordan se leva brusquement, son énergie débordante éclairant son visage.

- Viens, on va danser, annonça-t-il avec une excitation désarmante, avant d'attraper le bras de Gabriel. Gabriel sentit son estomac se nouer.

- Quoi ? Lâcha-t-il, sa voix légèrement aiguë, trahissant sa panique. Il tenta de résister, mais Jordan le traînait déjà devant le bar, où trois adolescents dansaient sans retenue.

- T'inquiète, donne-moi juste tes mains et on bouge, dit Jordan, son sourire éclatant et sa voix rassurante, comme s'il s'agissait de l'idée la plus naturelle du monde. Gabriel hésita, son visage trahissant une lutte intérieure.

- Mais je ne sais pas faire, Jordan ! Protesta-t-il, sa voix un peu plus tremblante qu'il ne l'aurait souhaité. Jordan haussa les épaules, son rire léger effleurant l'air entre eux.

- On s'en fout ! Répliqua-t-il, son ton vibrant d'un enthousiasme désarmant. Avant que Gabriel ne puisse réagir, Jordan lui attrapa les mains avec une douceur inattendue et commença à les agiter en remuant ses pieds dans une danse totalement improvisée. Gabriel éclata de rire malgré lui, ses épaules se secouant sous l'effet des mouvements absurdes de Jordan. Sa voix s'éleva, claire et sincère :

- Tu es dingue ! Jordan, emporté par sa propre énergie, lâcha une main de Gabriel, levant l'autre en l'air dans un geste dramatique. Il la fit redescendre lentement le long de son corps dans un déhanchement exagéré, ses mouvements emprunts d'une confiance irrésistible. Gabriel sentit sa respiration se bloquer un instant, son sourire s'élargissant malgré lui. Mais à l'intérieur, son cœur battait plus fort qu'il ne voulait l'admettre. Il sentit son visage se crisper, son sourire vacillant alors qu'il se forçait à repousser une pensée qui menaçait de surgir. Non, il ne devait pas y penser. Pas maintenant. Pas ici. Pas lui. Se sermonna-t-il. Jordan sembla capter son hésitation et, fidèle à lui-même, accentua son excentricité.

- Allez, Gaby-chou, c'est moi qui fais tout ! » S'exclama-t-il, sa voix vibrante d'un éclat moqueur qui fit immédiatement fondre Gabriel. Avant qu'il ne puisse protester, Jordan le fit tournoyer, déclenchant un cri surpris chez Gabriel. Ce dernier éclata de rire en s'accrochant maladroitement à Jordan pour ne pas perdre l'équilibre. Leurs regards se croisèrent brièvement lorsqu'ils se retrouvèrent face à face, Gabriel serrant les bras de Jordan pour se stabiliser. Jordan avait ce sourire étincelant, presque enfantin, qui faisait frissonner Gabriel. Il se sentait à la fois ridicule et incroyablement vivant.

LONG METRAGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant