2023 : Chapitre 7 à 9

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 7

Gabriel monta dans la voiture qui devait le conduire à son débat, son cœur lourd et son esprit en proie à une anxiété sourde. Il salua Antoine d'un ton étouffé, la gorge serrée, et se concentra sur le paysage défilant, cherchant à apaiser les tremblements de son estomac. Le trajet se déroula en silence, Gabriel plongé dans ses pensées et ses préoccupations.

Chaque minute semblait s'étirer interminablement alors qu'il tentait de se préparer mentalement. L'idée de revoir Jordan le terrifiait. L'appréhension d'avoir à débattre avec lui tout en étant submergé par une douleur personnelle rendait la perspective presque insupportable. Il se remémorait ses arguments, ses réponses possibles, tentant désespérément de se focaliser sur le travail à accomplir.

La boule dans son ventre se faisait toujours plus lourde, chaque réminiscence de leurs moments partagés ravivant une douleur aiguë. Il se répétait les arguments qu'il devait défendre, essayant d'échapper à la tempête émotionnelle qui menaçait de l'emporter.

Lorsque la voiture se gara devant le lieu du débat, Gabriel descendit rapidement. Eric Ciotti était déjà là, attendant près de l'entrée avec son agent. Ils se saluèrent d'une poignée de main ferme, avant que Gabriel ne franchisse la porte.

En entrant dans le bâtiment, Gabriel sentit immédiatement la chaleur agréable qui contrastait avec le froid glacial extérieur. Le réchauffement de ses doigts engourdis et du bout de son nez apporta un soulagement bienvenu, tandis qu'il se dirigeait vers sa loge.

«Nous, on est au bout du couloir, la première porte. » Lui dit Antoine, c'est tout ce qu'il eut dit, tout le monde semblait sous pression. C'était un gros débats.

En entrant dans la pièce, Gabriel fut accueilli par la maquilleuse qui se dirigea vers lui avec un sourire professionnel. Elle lui fit un signe de tête en lui indiquant l'endroit où il devait s'asseoir pour les préparatifs. Gabriel lui rendit son sourire et la remercia d'un signe de tête avant de s'installer sur la chaise désignée. Il s'efforça de rester calme, prêt à se préparer pour le débat à venir.

« Vous n'avez pas grand-chose à maquiller, Mr Attal. Gabriel émit un petit rire.

- Il a des couches à passer sur les cernes, je crois. Plaisanta-t-il.

- Gab le beau gosse, je le dis depuis le début. Ajouta Antoine en riant.

- Moi, je disais Gaby président ! » s'exclama Nicole qui venait d'arriver.

Gabriel émit un rire nerveux, un soupir échappant malgré lui. Il se sentait légèrement mal à l'aise face à ce compliment inattendu. Déjà à l'époque où il était porte-parole du gouvernement, il n'avait jamais envisagé une carrière aussi élevée, et il était encore en train de se faire à l'idée de son rôle actuel de ministre délégué. Pour l'instant, il se contentait de la position qu'il occupait et préférait se concentrer sur ses responsabilités immédiates. Lorsque la maquilleuse eut terminé elle lui demanda si cela lui convenait,

« Oh, oui. Gabriel haussa les épaules en se regardant dans le miroir en face de lui. Il n'aimait pas vraiment se regarder, ça le mettait mal à l'aise.

- Même pas un petit trait de liner, Gab ? Se moqua Antoine.

- Quelle horreur, avec mes cernes ça aurait le même résultat sur un choux fleur.

- Bon, on a trente minutes devant nous avant d'aller sur le plateau. Expliqua Nicole. Comment te sens-tu ?

- Un peu stressé. Ca va être un vrai champ de bataille, je boirais bien un coca.

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