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Cela faisait déjà dix minutes que Gabriel essayait de lire, mais il ne parvenait pas à se concentrer. Il se frotta la tête sous son bonnet, se demandant si c'était le livre en lui-même qui ne l'intéressait plus. Peut-être était-ce parce qu'il l'avait déjà lu, ou peut-être que la magie de l'intrigue avait disparu. Après tout, ce n'était sûrement pas dû au fait qu'il l'avait lu à une époque où il se sentait plus heureux. Il secoua la tête, réalisant qu'il avait parcouru deux pages sans vraiment en retenir le contenu. Il se frotta à nouveau la tête, maudissant son bonnet qui semblait lui peser encore plus lourdement. Il relut les mêmes pages, espérant trouver un sens ou un réconfort, mais rien n'y faisait. Il n'était pas véritablement malheureux, il savait qu'il réalisait son rêve. Il vivait simplement un moment difficile, un de ces moments où les choses semblaient particulièrement compliquées. Gabriel ferma les yeux un instant, cherchant à retrouver un peu de calme intérieur. Le bonnet, le livre, les défis à venir — tout cela n'était que des distractions passagères face à l'immensité de ses aspirations et de ses responsabilités. Il remit son bonnet en place. Il sursauta alors que son voisin s'adressait de nouveau à lui.
« Bon sang, pourquoi ne l'enlevez vous pas ? Lui grogna-t-il. Gabriel se tourna vers lui en fronçant les sourcils.
- Pardon ? Répondit-il, et puis, pourquoi lui adressait-il la parole ? Dès qu'il avait ouvert la bouche tout à l'heure, une certaine désinvolture avait transparut dans son ton, et cela agaçait Gabriel. Il n'avait aucune envie de lui parler et se sentait déjà irrité par cette tentative de conversation qu'il trouvait inopportune. Chaque mot du jeune homme renforçait son désir de se replonger dans ses pensées ou de se concentrer sur le paysage par le hublot, loin de cette interaction qu'il jugeait inutile et désagréable. Le jeune homme soupira, visiblement agacé.
- De toute évidence, votre bonnet vous gêne. Déclara-t-il. Gabriel secoua la tête avec agacement.
- Et vous, pourquoi n'enlevez-vous pas votre casquette ? Lui demanda-t-il sur un ton piquant.
- Premièrement, j'ai posé la question en premier. Deuxièmement, ma casquette ne me gêne pas et je ne dérange pas mon voisin en gesticulant.
- Eh bien, un point partout. Vous ne m'aviez pas répondu tout à l'heure. Et je ne gesticule pas. Répondit Gabriel en soupirant, il détourna le regard, de mauvaise humeur. Le jeune homme attira de nouveau son attention avec une question.
- Si, vous gesticulez. Vous souhaitez qu'on soit toujours à égalité si je comprend bien ? Lui demanda-t-il avec amusement. Gabriel soupira.
- Pour le moment. Je compte bien prendre de l'avance. Répondit-il avec mauvaise humeur, fixant le siège en face de lui. Il comptait surtout sauter de l'avion s'il continuait de lui parler.
- C'est une bonne chose d'avoir de l'ambition, même si certains projets sont irréalisables.
- Désolé de vous décevoir mais je suis très doué pour les débats.
- D'accord, commençons alors. Pourquoi gardez-vous ce bonnet ? Demanda-t-il en souriant. Gabriel soupira. Ce n'était qu'une heure, il pouvait bien faire un effort.
- Je le garde parce que je préfère rester discret, soupira-t-il, et votre casquette ?
- Exactement pour la même raison. Les journalistes sont...
- Oui. Des connards. Le jeune homme se mit à rire, probablement surprit par cette insulte sortie de nul part. Gabriel lui fit un sourire avant qu'il ne pose une nouvelle question. Décidément cet homme a une curiosité qu'il peine à camoufler, pensa-t-il.
- Pourquoi des journalistes vous traquent-ils ? Le visage de Gabriel se ferma alors qu'il répondait.
- Oh, pour rien. Répondit-il, il ne voulait certainement pas lui parler de son emplois pour le gouvernement. Et vous ? Le jeune homme haussa les épaules.
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LONG METRAGE
FanfictionBardellattal : plus de 250 506 mots ! 656 pages. En deux-mille-vingt-et-un, dans le silence feutré d'un vol au-dessus des nuages, Gabriel Attal et Jordan Bardella, deux rivaux politiques que tout sépare, se croisent sans savoir qui ils sont réelleme...
