2022 : Chapitre 26 à 30

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Deux jours après le débat, Marine était toujours fâché contre Jordan. Ce soir, les résultats du second tour seraient annoncés et le stress était à son maximum, il n'avait pas eu l'occasion de discuter avec elle. Il avait dirigé beaucoup de réunions et tout le monde semblait à cran. Ils avaient tous hâte que les présidentielles soient terminées pour enfin se reposer un peu.

Se reposer était un bien grand mots en sachant que, à peine un mois après, il y aurait les élections législatives. La campagne continuait.

Jordan avait passé la journée à courir partout pour diriger les équipes, il se trouvait actuellement dans son bureau, son premier moment de calme depuis ce matin. Il se demandait comment allait Gabriel, s'il était stressé et très occupé comme lui. Sans doute plus, étant donné qu'il travaillait au gouvernement. Tout ce que Jordan espérait était que, peu importe les résultats, il n'y aurait pas de froid entre eux. Les choses semblaient s'arranger, ils avaient fait un peu plus connaissance et il était certain que Gabriel lui faisait un peu plus confiance depuis leur soirée au parc.

Quelqu'un toqua à sa porte.

« Entrez. Hurla-t-il, Marine ouvrit la porte et entra.

- Jordan, comment vas-tu ?

- Ca va, tout est fin prêt. Il n'y a plus qu'à attendre les résultats et adapter nos discours en fonction d'eux.

- Parfait. Tu te tiendras à coté de moi pendant mon discours.

- Oui, je sais.

- Bon. Répondit Marine en regardant autour d'elle, mal à l'aise. Jordan se racla la gorge.

- Euh, les choses vont bien entre nous ? Ou êtes vous toujours en colère ?

- Je n'en sais rien.

- Ah, génial.

- Jordan, tu es ami avec l'opposant, c'est...

- Nous ne sommes pas amis, Marine. Répondit durement Jordan. J'essaie de réparer ce que vous avez brisé avec Macron.

- Tu parles d'une alliance ? S'exclama Marine, les yeux exorbités.

- Non ! Absolument pas ! Jamais je ne cautionnerais leur avis. Je parle des liens entre les différents partis. Vous et Macron n'avez jamais sympathisé, vous vous êtes détesté que se soit en débat ou ailleurs.

- Nous ne nous détestons pas, Jordan. Nous nous respectons en dehors des débats mais il n'y a rien de plus.

- Et si ça avait été le cas ? Est ce que ça aurait été si grave que ça ?

- Ca n'aurait jamais été le cas. Et ça ne devrait pas l'être pour toi et... Enfin voilà.

- Je n'ai plus envie d'en parler. Jordan fit claquer ses dossiers sur son bureau en soupirant, reposant les yeux sur son travail, stylo à la main.

- Bien. Rendez vous en bas dans trente minutes pour les résultats. » Lui dit-elle, elle quitta le bureau de Jordan. Il soupira en posant son stylo, le regard dans le vide et lorsqu'il fut temps, il rejoignit les autres en bas, se postant devant la télé. La foule se faisait déjà entendre à l'extérieur des mûrs. Les gens criant de stress et d'excitation.

Alors que le décompte se faisait sur la télé, Jordan sentit son ventre fondre sous la pression, se détendant lorsque les résultats apparurent. Il entendit des gens soupirer et se plaindre autour de lui. Macron avait été réélu. Jordan sentit une vague de profonde fatigue l'envahir. Les cris de déception et de frustration qui résonnaient autour de lui semblaient presque s'éteindre dans le vacarme général. Le visage de Marine Le Pen, désemparé et vidé, attira son regard.

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