LONG METRAGE

2023 : Chapitre 27 à 30

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  En juin, Jordan avait poursuivi ses activités politiques en mettant l'accent sur la promotion de l'agenda du parti et en répondant à diverses critiques. Il avait participé à des discussions stratégiques au sein du parti et à des débats publics pour défendre les positions du RN sur des questions telles que la souveraineté nationale et les sentiments anti-UE. Il avait dû gérer les controverses concernant les liens présumés de son parti avec la Russie et ses alliances avec d'autres partis d'extrême droite en Europe, notamment l'AfD en Allemagne. Il avait rencontré des dirigeants de ce parti avec Marine pour aborder ces préoccupations et clarifier leurs positions sur des politiques controversées​. Malgré ces défis, il avait travaillé à consolider la position du RN et à renforcer sa base électorale. Il avait souligné l'importance de représenter des vues nationalistes et anti-mondialistes dans le paysage politique européen plus large.

Aujourd'hui il avait donné une interview sur RMC dans laquelle il avait abordé plusieurs sujets d'actualité, dont l'affaire Nahel, en discutant de la question du racisme au sein de la police. Un jeune homme étranger avait été tué par un policier, une tragique histoire qui avait fait beaucoup de bruit. Il avait également exprimé ses vues sur la situation politique en France, notamment sur la nécessité de l'unité des voix de la droite pour les prochaines élections. Jordan s'appuya contre la portière de la voiture alors qu'ils rentraient. Le regard fixé sur les lumières de la ville qui défilaient, il repensait à l'interview qu'il venait de donner. Le sujet de Nahel avait été abordé, comme il s'y attendait, mais ce qui l'avait surpris, c'était la manière dont on avait tenté de le pousser à des déclarations polémiques. Kévin, assis à côté de lui, rompait le silence en tapant légèrement du pied, signe évident de son agacement.

« Franchement, ils n'ont aucune limite... Ils ont carrément essayé de te faire dire que tout était de la faute des étrangers ou des flics. Tu as vu leur insistance ? Lança-t-il, la voix serrée. Jordan détourna les yeux de la vitre pour regarder son ami.

- Je sais, Kev. J'ai senti venir le coup dès la deuxième question. Ils voulaient une petite phrase à ressortir partout demain. Il soupira, passant une main nerveuse dans ses cheveux. Heureusement, j'ai esquivé, mais ça m'a mit sur les nerfs. Kévin hocha vigoureusement la tête.

- T'as fait un super boulot, mais franchement, c'est tellement épuisant. Pourquoi ils ne peuvent pas juste parler des vrais problèmes ? On parlait de Nahel, bordel. Un gamin est mort. C'est pas une excuse pour leurs conneries racistes. Jordan sentit une colère sourde monter en lui. L'affaire Nahel était tragique, et la manière dont certains essayaient de l'instrumentaliser le rendait malade.

- Ils cherchent juste à diviser. Toujours la même stratégie : nous monter les uns contre les autres. Mais si on tombe dans leur jeu, on perd. C'est pour ça que j'ai insisté sur l'unité dans mes réponses. Kévin le regarda, son expression adoucie par une pointe d'admiration.

- Ouais, et c'est pour ça qu'ils n'ont pas réussi à t'avoir. Je sais que tu fais attention à chaque mot, mais ça doit être lourd. Jordan haussa les épaules, esquissant un petit sourire malgré tout.

- Ça l'est. Mais c'est mon rôle, non ? Si je ne tiens pas, qui le fera ? Kévin hocha lentement la tête. Après quelques instants de silence, il reprit, plus calme :

- C'était bien que tu parles de racisme dans la police, et pas juste pour fuir le sujet. Tu sais que ça va déplaire à certains... Jordan haussa les sourcils.

- Tant pis. C'est la vérité. Reconnaître qu'il y a un problème ne veut pas dire qu'on attaque toutes les forces de l'ordre. Mais refuser d'en parler, c'est juste hypocrite. Kévin acquiesça en silence, un respect profond visible dans son regard. Après un moment, alors que la conversation sur l'interview s'éteignait, Kévin jeta un coup d'œil à Jordan, un sourire en coin.