LONG METRAGE

2023 : Chapitre 16 à 18

16

  Jordan serra Gabriel dans ses bras alors qu'ils se tenaient devant le grand aquarium, observant les méduses glisser paisiblement dans l'eau. La lumière tamisée de l'aquarium illuminait les créatures translucides, créant un spectacle hypnotique et serein. Réchauffé par l'étreinte, il ferma les yeux un instant, laissant le doux mouvement des méduses et le battement de son cœur contre le dos de Gabriel l'envelopper dans une sensation de paix. Il pouvait sentir la magie du moment, une connexion profonde et réconfortante entre eux. Les vibrations légères et les mouvements fluides des méduses semblaient danser en harmonie avec les émotions qui les traversaient, amplifiant le sentiment que tout était à sa place. Jordan, ressentant la chaleur et la douceur de Gabriel, sourit doucement, ses pensées s'évaporant dans l'instant présent. Il était heureux d'avoir ce moment, de partager cette tranquillité et cette intimité avec Gabriel, et il se sentait complet, comme si tout ce qu'ils avaient traversé les avait conduits à ce moment précis. Gabriel brisa le silence, sa voix douce et basse, comme s'il était tout aussi reposé que Jordan, le poids du monde enfin retombé à ses pieds.

« Certaines méduses ont la capacité de revenir à leur stade juvénile après avoir atteint leur maturité sexuelle. On appelle ça la trans-différenciation, ces méduses peuvent vivre indéfiniment, échappant au vieillissement et à la mort par vieillesse. Lui murmura Gabriel.

- C'est fascinant. Répondit Jordan contre l'oreille de Gabriel. Est-ce que c'est vrai qu'elles n'ont pas de cœur ?

- Oui, ni de cerveau. En fait, elles possèdent un réseau nerveux basique qui leur permet de détecter les changements environnementaux et de coordonner leurs mouvements. Tu sais, leur corps est composé à quatre-vingt-quinze pourcent d'eau, c'est pour ça qu'elles semblent si légères et flexibles.

- Tu avais raison. C'est vraiment paisible de les regarder. » Ajouta Jordan, sa tête reposant toujours sur l'épaule de Gabriel alors qu'il observait les méduses tournoyer dans l'eau. Gabriel tourna la tête vers lui et embrassa sa joue.

Ils passèrent un long moment devant les méduses, absorbés par la beauté et la tranquillité de l'aquarium. Les lumières tamisées et les mouvements gracieux des créatures marines créaient une ambiance magique. Lorsque Jordan jugea que le moment était venu de changer d'endroit, il guida Gabriel vers la cafétéria. Ils trouvèrent une table près d'une grande baie vitrée qui laissait entrer une lumière douce, tamisée par la grisaille extérieure. Jordan commanda rapidement, optant pour un café pour lui-même et un Coca Zéro pour Gabriel. Il espérait, naïvement, que ce choix anodin montrerait qu'il pensait à lui, à ses petites préférences. Alors qu'ils attendaient leurs boissons, il posa ses avant-bras sur la table, croisant les doigts. Gabriel s'assit en face, son visage éclairé par une lumière pâle. Ses traits semblaient détendus, mais Jordan, attentif au moindre détail, remarqua une tension fugace dans son regard. Une tension qu'il n'arrivait jamais vraiment à dissiper. Qu'est-ce qui te trotte dans la tête, Gaby ? Pourtant, l'ambiance se réchauffa rapidement. Leur conversation se mit à couler avec une aisance naturelle. Les mots se suivaient sans effort, comme une rivière qui trouve toujours son lit. Chaque sourire de Gabriel envoyait une vague de chaleur dans la poitrine de Jordan. Il était à l'aise, heureux, mais aussi sur ses gardes. Chaque regard échangé lui donnait l'impression de marcher sur une corde raide, oscillant entre complicité et quelque chose de plus profond qu'il n'osait nommer. Après quelques plaisanteries, Jordan posa sa tasse sur la table et déclara d'un ton faussement grave :

« Il faut absolument que je mange un truc. Gabriel leva les yeux vers lui, un sourire espiègle au coin des lèvres.

- Tu as un sérieux problème, Jordan, dit-il, la voix moqueuse mais douce. Jordan sentit son cœur battre un peu plus vite. Il fronça légèrement les sourcils, adoptant une mine faussement vexée.