2021 : chapitre 20 à 23 (fin de l'année)

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 Gabriel dormit profondément tout le long du vol, complètement épuisé par sa nuit blanche. Les turbulences et le bourdonnement constant des moteurs avaient semblé à peine l'effleurer, tant il était engourdi par la fatigue. Il s'était installé dans son siège, tentant de trouver une position confortable parmi les coussins et les couvertures, et avait rapidement sombré dans un sommeil lourd et réparateur. Les heures étaient passées sans qu'il ne se réveille, son corps enfin capable de se reposer après une nuit d'insomnie qui l'avait laissé vidé. Chaque souffle régulier et chaque mouvement des passagers à bord s'étaient perdu dans la profondeur de son sommeil, offrant à Gabriel un répit bien mérité qu'il avait savouré sans réserve. Il ne se réveilla que quinze minutes avant l'atterrissage. Antoine le regarda avec une mine inquiète alors qu'il se redressait pour étirer son dos, Gabriel soupira.

« Je ne l'ai pas bu seul, je te le promet. Antoine le regarda, le laissant terminer son explication. Je n'arrivais pas à dormir alors je suis sorti sur la place et j'ai recroisé l'homme de l'avion-

- Celui avec la casquette ? Le coupa Antoine. Gabriel hocha la tête.

- Oui. Nous avons discuté et nous sommes rentré à l'hôtel pour manger et on s'est dit qu'on pourrait boire le champagne comme je ne pourrais pas le ramener dans l'avion. Antoine le fixa en fronçant les sourcils.

- D'accord et... Cet homme ? Gabriel haussa les épaules.

- Tu sais, nous n'avons pas prit contact ni rien alors... C'était juste parce que nous nous sommes croisés par hasard. Gabriel se sentait très mal, mais il ne pouvait pas lui dire la vérité, il ne pouvait tout simplement pas. Antoine lui fit un sourire moqueur.

- Je pensais que le débat avec Bardella t'avait mit la pression. Lui dit-il. Gabriel laissa échapper un petit rire nerveux.

- Bardella ? N'importe quoi.» Répondit-il en souriant, la boule dans sa gorge s'intensifiant.

Lorsque l'avion entama la descente, Gabriel s'adossa à son siège, ferma les yeux et serra ses accoudoirs. Il se rappela de Jordan qui posait la main sur son bras et de ses mots : Ne vous en faites pas, l'avion ne peut pas tomber. Gabriel fit un sourire sans même le remarquer et bientôt il fut au sol. Il n'ouvrit pas tout de suite les yeux, il se sentait bien dans sa tête, c'était agréable et calme.

« Gab, on est arrivé, c'est bon. Antoine le secoua légèrement. Gabriel ouvrit les yeux et bientôt, le monde redevint bruyant. Il soupira et retira sa ceinture pour se lever. Il regarda le porte bagage et récupéra son sac, il n'était pas au fond cette fois, cela le fit sourire. Ils traversèrent l'aéroport en silence. Gabriel était perdu dans sa tête, il caressa le pin's dans sa poche de pantalon et prit une grande inspiration. Il lui rendrait. Ce n'était pas une bonne idée. C'était probablement la plus grosse erreur de sa vie que de passer la soirée avec lui. Une fois que les choses furent claires, il se sentit mieux.

- Tu es dans tes pensées, mon pote ? L'interrompit Antoine. Gabriel se tourna vers lui,

- Ouais, je suis fatigué. Répondit-il. Ce n'était pas tout à fait un mensonge après tout. Antoine hocha la tête, sa voix devenant plus sérieuse.

- On a une grosse journée en plus, mais ça va passer vite ! Déclara-t-il.

- Oui. Répondit Gabriel en glissant un bras autour des épaules d'Antoine avec une aisance qui trahissait leur longue amitié. Antoine tourna légèrement la tête vers lui, un sourire en coin illuminant son visage.

- Tu veux me porter aussi, tant qu'à faire ? » Plaisanta-t-il, ce à quoi Gabriel répondit par une légère pression de son bras et un rire discret. Ils avancèrent ainsi, leurs pas résonnant doucement sur le sol brillant de l'aéroport, entourés par le ballet incessant des voyageurs. Le plafond de verre laissait entrer les lueurs du soleil, teignant l'immense hall d'une lumière dorée et apaisante. Tout autour, des éclats de voix, des annonces diffusées dans une langue mécanique, et le roulement des valises semblaient lointains, comme s'ils avançaient dans une bulle à part, protégée du tumulte.

LONG METRAGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant