49 | Les chaînes du passé

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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟗
𝑳𝒆𝒔 𝒄𝒉𝒂𝒊̂𝒏𝒆𝒔 𝒅𝒖 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒆́






Pedro

Bientôt dix minutes

Dix minutes que je suis assis là, devant sa cellule, à le fixer. Dix minutes à me laisser envahir par des images de vengeance, à imaginer dans les moindres détails toutes les façons de lui faire regretter d'avoir trahi ma confiance, de nous avoir volé, nous, la famille Mendoza.

Tremaine, mon "beau-frère", est assis au fond de la cellule, le dos contre le mur. Il ne dit rien. Il a ce regard vide, presque détaché, comme si tout ça ne le concernait pas. Et c'est justement ça qui m'agace encore plus. Il n'a aucune idée de ce qu'il va subir pour m'avoir volé.

— Tu as vraiment la chance d'être son frère, je dis finalement, brisant le silence glacial.

Il pouffe froidement et je fronce les sourcils.

Quel fils de pute.

— Sinon quoi ? Tu m'aurais tué ?

— Bien sûr que oui.

Tremaine pouffe à nouveau, d'un rire sec et amer, puis il relève la tête pour me regarder enfin.

— Évidemment, Pedro. Bien sûr que tu m'aurais tué, dit-il en secouant la tête, avec cette foutue arrogance qui me met hors de moi.

Je serre les poings, mes doigts tremblant légèrement sous la pression. Mon sang bout dans mes veines, mais je me retiens. Si Sheryl n'était pas dans l'équation, ce fils de pute ne serait plus qu'un souvenir.

— Alors quoi ? Je vais croupir ici dans ta cellule ?

— C'est une idée qui m'a traversé l'esprit. Mais avant, tu dois me rembourser... Huit cent mille dollars, c'est beaucoup...

— Tu peux toujours courie pour que je te rembourse.

— Mes hommes ont localisé la maison que toi et ton... père, vous êtes acheté avec mon argent. Je compte démolir cette maison et revendre ce terrain à un prix plus généreux, dis-je en calant un peu plus sur la chaise.

— Et mon père ?! 

— Son sort m'importe peu.

— Il est aussi le père de Sheryl ! C'est ta fiancée non ?!

— Sheryl ne le connaît pas et ne le considère pas comme son père, donc encore une fois son sort m'importe peu.

Tremaine me fixe, abasourdi par ma froideur, mais je peux voir la panique naître dans ses yeux. Il serre les poings, cherchant désespérément une échappatoire, mais il sait qu'il est acculé.

— Pedro, tu es sérieux ? Tu vas vraiment nous ruiner, mon père et moi, sans une once de pitié ?

Je penche la tête en arrière, un sourire en coin étirant mes lèvres. Il commence à comprendre, enfin. Ce n'est pas un jeu pour moi, pas cette fois.

— Tu crois que tu peux jouer avec la famille Mendoza et t'en tirer comme ça ? Je réponds calmement. Non, Tremaine. Chaque centime, chaque goutte de sueur que tu nous as volée, tu vas les payer. Que ce soit avec ta vie ou ta liberté, je m'en fous. Et si je dois détruire tout ce que tu possèdes pour que tu comprennes, je le ferai sans hésiter.

— Tu es un putain de monstre... murmure-t-il.

— Un monstre ? Peut-être. Mais c'est toi qui as voulu me tester. Tu pensais que tu pouvais trahir ma confiance et t'en sortir indemne ? Tu vas payer, et ton père aussi.

Sous l'emprise de Pedro MendozaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant