Mi Amore

Chapitre 13

Alvize

— Fais comme chez toi, annoncé-je, dès que nous franchissons le seuil de mon duplex en déposant les clés dans le vide poche sur la console de l'entrée.

— C'est-à-dire ?

Je fais volte face et me retrouve comme un idiot, muet, à la dévisager.

— En général, après une soirée à danser, à boire et à ... transpirer... Je vire directement mes vêtements là où je me trouve... et file sous la douche.

Elle se fout de moi ?

J'ai buggé au verbe transpirer.

Assemblé la pellicule de mon film pour adulte, au mot douche

Je passe une main dans ma tignasse. Moi, Alvize Toscanelli désarçonné par une jeune femme de vingt-deux ans. Pas n'importe qu'elle femme ceci dit.

Celle qui... Je stoppe ma conscience avant qu'elle n'aille trop loin.

— Une douche donc. Suis moi. Et garde tes fringues.

— Même pour la douche ?

Elle s'esclaffe. Je bloque toute intrusion sentimentale en retrouvant mon Alessia d'avant... mutine, joueuse, provocante. Sinon, je vais faire une connerie, du style, l'embarquer sur mes épaules, et lui faire l'amour toute la nuit pour avoir des réponses à tous mes tourments intérieurs, qui affluent depuis son départ mais encore plus depuis qu'elle est réapparue.

Je viens à peine de me remettre d'avoir eu son cul à portée de ma bouche, quand je l'ai balancé sur mon épaule pour la sortir de ce bar, c'est pas pour réitérer.

Tu as plus de contrôle que ça, mec.

Je passe devant elle, comme si, elle ne venait pas de m'avouer qu'elle se déshabille en laissant traîner ses vêtements comme le petit poucet des cailloux, et traverse la pièce à vivre, grimpe les marches deux par deux, et remonte le couloir jusqu'à la chambre où elle va passer la nuit.

J'ai conscience de montrer un mec nerveux, comme s'il emmenait sa première nana au pieux.

J'ouvre le battant, un peu trop vivement, tout en me décalant, et Alessia rentre dans la chambre. Elle s'attarde sur la décoration. Je la sens gêné quand elle se retourne vers moi, toujours sur le seuil, appuyé contre l'encadrement, jambes et bras croisés, en train de l'observer. Je me décolle, et avance dans sa direction sans la lâcher du regard. Une fois face à elle, j'énonce :

— Tu as la salle de bain derrière cette porte, lui montré-je de mon index.

Des fois qu'elle ne trouve pas.

Je prends sur moi pour ne pas la hisser de nouveau sur mes épaules et partager cette putain de douche à deux.

Bon, va falloir arrêter avec cette envie de la jouer homme des cavernes.

Toi femelle, moi mâle, moi te porter.

J'adopte un ton sans aucune émotion.

— Les serviettes sont sur les étagères, et je vais te prêter un de mes t-shirts et mettre tes vêtements à laver.

Voilà, on est bien là ! Après l'avoir imaginé nue et humide, pour ne pas dire mouillée, je vais devoir la reluquer dans une de mes fringues. Maso est mon second prénom.

— Ok.

Alessia recule et file en direction de la salle de bain. Je ne sais pas si l'alcool coule encore dans ses veines, elle a désaoulé, mais si elle a une maîtrise de soi naturelle, qui m'impressionne.