Chapitre 17

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Alessia

Quelques années plus tôt.

Il fait une chaleur à crever dans cette boîte de nuit. Je suis sûre que c'est fait exprès afin de pousser les clients à la consommation de boissons.

Mes amis et moi, sommes venus fêter l'obtention de notre baccalauréat dans ce club prestigieux, le Volt, en plein cœur de Milan.

Mon frère et son pote Alvize, ainsi que ma meilleure amie doivent me retrouver, mais pour le moment pas de garde du corps en vue. Nous sommes installés dans un coin réservé aux clients VIP où des bouteilles d'alcool s'accumulent comme autant de billets dans les portefeuilles de notre catégorie d'enfants De.

Je suis en train de me resservir de cette boisson dont les couleurs me rappellent celles de l'arc en ciel, quand Emma m'interpelle de l'autre côté de la table. Elle est assise entre deux garçons qui me sont inconnus, mais apparemment pas pour elle. Emma est la définition de la nana sans complexe et ouverte à toutes les expériences, sexuelles, drogues, et j'en passe.

— Tu viens danser ?

Les deux mecs me dévisagent, limite si de la bave de coule pas au coin de leurs babines.

C'est vrai que ce soir j'ai mis le paquet avec l'aide de mon acolyte, Rose. Sachant que mon crush allait être présent, j'ai sélectionné une robe noire faite de sequins au décolleté sage mais au dos laissé vierge de tout tissu qui descend jusqu'à ma chute de rein. Pas de soutien gorge donc. Je l'ai assortie avec des sandales aux talons vertigineux, dont des brides se croisent sur mes chevilles. Avec mes cheveux relevés en chignon et un maquillage discret, pas la peine de ressembler à la façade d'une maison crépie, je suis parée pour séduire Alvize Toscanelli.

Trop de semaines que l'on se cherche. Trop de jours qu'il hésite à franchir le pas depuis notre « conversation » le lendemain de la fête qu'a organisée mon frère. Trop d'heures à attendre qu'il se décide à m'embrasser. Je sais ce qui le retient. Mon frère justement. Mais j'ai dix huit ans, et Alvize n'est pas un coup de cœur provisoire... non. C'est celui qui détient mon cœur depuis que je suis en état de comprendre pourquoi il bat plus vite quand il est dans les parages. Alors Terzo ira voir ailleurs, et puis nous n'avons pas obligation de le lui dire.

Et le brocode ? tu en fais quoi ?

Il a qu'à aller s'envoyer en l'air lui aussi.

Bon, Alvize a huit ans de plus que moi, soit vingt-six ans, et alors ? Ce n'est pas non plus un écart d'âge conséquent. Je suis majeure, vaccinée et plus vierge.

Et puis mon frère ne se gêne pas pour coucher avec ma meilleure amie. Moi aussi je pourrais mettre mon véto. Enfin, je pourrais essayer.

Une silhouette se matérialise devant moi, me faisant atterrir de nouveau sur la banquette.

— M'accorderais-tu une danse belle demoiselle ?

— Heu...

C'est drôle, son élocution est en total contraste avec son attitude. Le mec n'est pas vilain, il est plutôt pas mal, mais son look de mauvais garçon est comme une pâle imitation d'un vrai bad boy. Encore un fils à papa qui se la joue rebelle pour culbuter le plus de nanas possibles, qui tombent dans leurs filets.

— Alors c'est oui ou c'est non ! S'impatiente-il, parce que franchement il y a d'autres meufs qui...

Avant qu'il ne termine sa phrase, je me lève d'un bon et le coupe dans sa tirade de goujat oubliant mon aspiration à le repousser avec courtoisie.

Mi AmoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant