Chapitre 8

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                                               Alessia

Quatre ans plus tôt

Aujourd'hui c'est le premier jour des vacances scolaires d'été. Fini le lycée. A la rentrée je vais m'envoler pour Londres où mon dossier a été accepté dans la plus prestigieuse école de la London collège of fashion. Et j'en suis d'autant plus fière que j'ai postulé sous le nom de ma mère, Santori et non de De Luca. Ils sont collés l'un à l'autre depuis ma naissance, mais cette fois je les ai séparés. Mais en attendant j'ai deux mois devant moi pour en profiter.

C'est une belle journée d'été, comme souvent en Italie. Un ciel bleu presque irréel, une légère brise, parfumant l'air des effluves des fleurs d'orangers cultivées sur la propriété, et surtout je suis seule, au calme et après l'agitation de cette nuit, c'est appréciable. Des stigmates de la façon dont s'est terminée la fin de soirée de mon frère Terzo et des ses potes sont visibles sur un des lits de bain. Un string et un soutien gorge rose fluo ont été abandonnés par sa propriétaire.

Allongée sur un des transats qui borde la piscine, mon bikini tout neuf, acheté à Milan dans une nouvelle boutique en compagnie de Rose, casquette appartenant à mon frère qui trainait, sur la tête, lunette de soleil et un roman dans les mains, racontant l'histoire d'un acteur hyper connu et d'une avocate devenue son agent, je profite des rayons du soleil qui réchauffent ma peau déjà hâlée, ma carnation de brune de fille du sud aide aussi, avant d'aller me baigner.

Hier soir mon frère a donné une fête, en l'absence de nos grands-parents retenus à Milan par un gala de bienfaisance, qui s'est terminée tôt ce matin. Des rires et des cris de dindes m'ont réveillé en sursaut, ce qui n'arrange en rien mon humeur. Ma jovialité a baissé au fur et à mesure que les heures progressaient cette nuit, quand j'ai croisé Alvize au détour d'un couloir qui sortait de sa chambre en compagnie d'une nana. Son allure débraillée, ses yeux brillants de l'orgasme qu'il venait de prendre et la robe de travers de la pétasse accrochée à son bras m'a donné assez d'info sur leurs activités. J'ai serré la mâchoire sans répondre à son sourire, et je suis partie m'enfermer dans ma chambre. Rose étant partie, je n'avais aucune raison de prolonger l'amertume qui courait dans mes veines.

Mon frère et moi avont huit ans de différence, il ne m'interdit pas de participer à ses fêtes, à condition qu'aucun mec de son entourage ne tente quoi que ce soit et comme son pote de baise Alvize est aussi mon chien de garde inutile de dire que ma virginité va rester intacte jusqu'à mon départ en Angleterre... ou pas. Je n'ai jamais été doué pour exécuter les recommandations de mon frangin. Et puis le seul que je veux c'est justement celui qui m'est interdit. Enfin ça c'est dans la caboche de mon frère, Et les regards que je surprends d'Alvize à la dérobée ne sont pas si innocents que ça, ou alors je me monte un sacré film. Mais les obstacles qui se dressent entre nous sont assez infranchissables. Entre sa connasse de meilleure amie, Aurora qui agit comme s'il lui appartenait et Terzo il va falloir les détourner. Cette nuit j'ai pris une décision radicale, j'ai deux mois pour faire tomber Alvize dans mon lit.

Un bruit de plongeons perturbant la quiétude du moment me sort de mes pensées. Je fronce les paupières en suivant le corps masculin évoluant sous l'eau. Il ne me faut que quelques secondes pour reconnaître le meilleur ami de mon frère.

Quand on parle du loup...

Je suis ses mouvements de crawl, les muscles déliés de ses dorsaux en pleine action, ses jambes musclés battant le rythme... et puis tout s'arrête quand Alvize arrivé à l'autre bout du bassin s'ébroue la tête et plaque sa chevelure en arrière. Même le mannequin de la pub pour Armani Acqua Di Gio n'est pas aussi canon. Certainement se sentant observé, l'apollon qui squatte la piscine tourne son visage vers le mien. Ses longs cils où s'accrochent de chanceuses gouttelettes d'eau, ses iris noisettes, sa mâchoire carré recouverte d'une fine pellicule de barbe, ses lèvres...

Mi AmoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant