Chapitre 15

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Alvize

Est-ce que j'ai envie de remonter chez moi ? Et d'allonger Alessia sur mon pieu? et la prendre sauvagement jusqu'à qu'elle abdique et me balance ce qui l'a mise dans cet état hier ? 

Oui.

Est-ce que j'ai failli flancher, et embrasser Alessia, avant de me reprendre et de déserter mon appartement ?

Oui.

Malheureusement, ou heureusement, Aurora a un détecteur de timing dès qu'il s'agit de bébé De Luca et moi.

Apparemment une urgence sur des documents à signer. Je suis sceptique, je n'y crois pas une seconde, sachant que je suis à jour, et Terzo ne m'a pas prévenu sur un quelconque marché en devenir. Aurora étant la directrice artistique, la seule raison de son urgence est qu'elle ait trouvé une nouvelle styliste. La précédente ayant quitté la maison pour suivre son conjoint en France, et Ricardo étant parti trop tôt, sans laisser d'instruction à ce sujet. Les candidatures ont été lancées par Terzo il y a à peine quelques jours. Cela nous a crevé le cœur, car son grand-père venait de disparaître, mais on ne peut pas laisser De Luca Couture sans esprit créatif.

Je râle toujours en déverrouillant ma voiture, parce qu' à part avoir trouvé la perle rare dans un bar cette nuit, ou dans un lieu de débauche dont elle a le secret, je ne sais pas comment Aurora a pu faire autrement, étant donné que son appel dans le courant de la soirée ne mentionnait pas de petit génis du dessin.

Je suis un connard, car j'ai joué au mec indifférent quand Alessia est apparue dans la cuisine tout à l'heure, alors que je mourrais de la prendre dans mes bras, de la toucher, de l'obliger à se confier.

Sa visite nocturne, pendant que je me défoulais contre mon sac de boxe m'a donné une trique d'enfer. Et au souvenir qui remontent dans ma caboche, Alessia n'était pas indifférente non plus. J'ai pris sur moi. Je ne me pensais pas capable d'un tel self contrôle.

Ne pas la rejoindre m'a demandé un effort conséquent, surtout que je suis persuadé qu'Alessia m'aurait autorisé à l'embrasser, se serait abandonnée à moi, avant de vouloir m'assassiner avec le cendrier en cristal qui trône sur ma table de salon.

J'aurais pu la rattraper, exiger des réponses, mais la braquer ne sert à rien.

Je reviens à la réalité quand, je gare ma Maserati sur ma place réservée dans le parking souterrain. Je verrouille les portes et me dirige directement vers l'ascenseur qui me mène à mon étage, au deuxième. Une boule obstrue ma trachée, aujourd'hui n'est pas différent des jours précédents, à part peut-être le brouhaha qui a repris vie entre les murs, les employés sont revenus après les jours de deuil imposés par Terzo et Charlotte.

Depuis le décès de Ricardo, cela paraît impensable que mes chaussures foulent la moquette, feutrant le bruit ambiant, sans le voir apparaître au détour d'un couloir, les mains dans les poches de son pantalon de costume impeccable, ou ses bras encombrés d'échantillons de tissus. J'appréhende de retrouver ses murs qui sont imprégnés de son aura, de son génie, de passer devant les portes closes de son bureau, où il a été retrouvé inanimé par les secours, alertés par une Charlotte inquiète qui ne le voyait pas revenir sur l'île.

Mes pas se font mécaniques, mes pensées sur pause, quand je traverse le couloir et dépasse son domaine. Je salue Marta son assistante ainsi que celle de Terzo, et me dirige jusqu'à mon antre. A peine en ais-je franchis le seuil, qu'une Aurora en mode furie, les bras croisés sur sa poitrine génereuse et le regard noir, m'agresse verbalement.

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⏰ Dernière mise à jour : 5 days ago ⏰

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