Chapitre 7

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                                                                                      Alessia


     Ce matin en me réveillant une envie soudaine d'aller me promener dans la ville de Stresa m'a fait sortir du lit aux aurores. Ma nuit n'a pas été douce et calme, le contraire aurait été incroyable après la journée intense d'hier, mais la fatigue que je ressens passe après mon programme de la journée.

     Debout à l'entrée de mon dressing, je sélectionne mentalement ce qu'il va me falloir comme fringue pour aller déambuler dans les rues de la ville et le long de la promenade qui longe le lac, mais aussi pour arpenter le sentier du Mont Mottarone. Et tout ça doit s'accorder avec mon arrêt prévu au Grand Hôtel où Rose m'attend pour déjeuner. Mon choix se porte sur un short en lin écru, un t-shirt gris anthracite à col rond et ma paire de converse basse du même ton fera l'affaire. Une queue de cheval haute, mes puces d'oreilles en diamant offert par mon grand-père à mes dix-huit ans, que je ne quitte jamais, mon sac à dos de lycéenne qui a vu des jours meilleurs, j'y glisse un carnet à dessin, mes crayons et me voilà fraîche, et dispo pour prendre mon premier repas de la journée et profiter de mon pays... je réalise que jusqu'à ce que mes pas foulent ma terre natale avant hier, je ne réalisais pas que tout m'avait manqué pendant mon exil Londonien.

     Et pas que lui vraisemblablement.

     Je repousse cette petite voix.

     Alvize a suffisamment peuplé mes rêves cette nuit.

     Je descends les escaliers en sautant les marches comme quand j'étais petite. Un pincement à la poitrine se fit sentir, car Ricardo m'attendait souvent en bas et me réceptionnait dans ses bras tout en râlant sur ma propension à aimer les risques. Je ne me suis jamais rien cassé ou foulé. Au souvenir de ses reproches, un sourire tendre naît sur mes lèvres. Du bruit venant de la cuisine m'indique que William est déjà aux commandes, et quand je franchis le seuil, ma grand-mère est assise à la table, impeccable dans son tailleur pantalon noir, en pleine conversation téléphonique. Elle me fait signe d'approcher et j'en profite pour déposer un baiser sur sa joue tout en inspirant son parfum poudré qui lui aussi me ramène en enfance et à tout ce que j'ai râté durant ces années à l'Etranger.

     — Bonjour il mio cuore, s'approche Charlotte en raccrochant.

     — Bonjour nonna. As-tu bien dormi ?

     Elle se contente de me serrer dans ses bras.

     — Aussi bien que toi, je suppose, dit-elle en passant ses pouces sous mes yeux. Tu mets l'anti-cerne que je t'ai envoyé ?

     Je me retiens de lever les yeux au plafond, mais je ne loupe pas les yeux rieur de William.

     — Oui, nonna, tous les jours.

     Charlotte a gardé quelques réflexes beauté de son passé de mannequin, même si elle préfère le naturel. Enfin le sophistiqué qui donne l'impression d'être naturel. Faut pas pousser non plus. Et elle m'a donnée le goût très jeune de prendre soin de ma peau et de mon corps. C'est-à-dire crèmes adaptées et sport.

     — Tu es bien matinale, constate-t-elle en me forçant à m'asseoir.

     — Je vais me promener dans les environs et monter au Mont Mottarone et à midi je déjeune en compagnie de Rose à l'hôtel.

     — C'est bien que tu sortes et retrouve tes repères, me fait-elle remarquer en servant mon smoothie préféré.

    — Merci. Oui... j'en ai besoin... avant de repartir.

Mi AmoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant