Chapitre 8

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Victoria

« Ce sera tout monsieur Brunelli ? »

Attendez, j'ai dû mal entendre ! Ce monsieur devant moi a le même nom de famille que Matteo ?! J'étais en train de me demander s'il se pouvait qu'ils soient de la même famille quand le vieil homme répondit à la boulangère :

« Euh... oui il me semble que c'est tout... Attendez un instant. »

Il se tourna vers la porte et lança :

« Matteo ? Tu veux quelque chose ? »

J'aperçus alors la tête d'un adolescent aux cheveux châtains dans l'encadrement de la porte.

« Non c'est bon grand-père ! »

Et la tête disparut.

J'avais observé toute la scène sans réagir mais je n'en pensais pas moins ! Je n'en revenais pas ! J'avais trouvé mon inconnu ! C'était génial !! J'étais en pleine réflexion quand une autre vendeuse arriva vers moi, la boulangère parlant toujours avec le grand-père de Matteo. Je me dépêchais donc de payer mes deux croissants et pains au chocolat et sortie. Je regardais autour de moi et le vis. Matteo était là, adossé contre la vitrine de la boulangerie, un casque sur les oreilles. J'hésitais un instant puis me décida :

« Salut ! »

Aucune réponse. Il ne devait pas m'entendre, la musique qu'il écoutait devait être trop forte. Je lui tapotais donc doucement sur l'épaule et ses  grands yeux verts se tournèrent vers moi.

« Salut, répétais-je.

-Salut, me répondit-il avec une pointe d'étonnement dans sa voix.

-Euh... comment dire je...enfin non, en fait ...,je bafouillais ne sachant comment lui annoncer.

-T'as un problème ?, me coupa-t-il assez sèchement je dois dire.

-Euh non c'est juste que ... euh...

-Euh ?

-J'ai trouvé ta bouteille !, lançais-je énervée qu'il me coupe la parole.

-Quoi ?

-Ta bouteille, eh bien je l'ai trouvé !

-Je ne comprends rien à ce que tu me racontes !

-J'ai trouvé la bouteille que tu as lancée de cette île quand tu avais dix ans !

-Euh tu dois te tromper de personne ...

-Tu ne t'en souviens pas ?

-Euh je dois dire que non je...

-Laisse tomber !, le coupais-je à mon tour. »

Et je suis partie. C'en était trop ! J'ai bien remarqué comme il se moquait de moi à chacune de mes phrases avec son petit sourire en coin. J'aurai pu rester, me justifier, aller chercher la bouteille mais non ! Il n'en valait pas la peine ! J'étais énervée mais surtout très déçue ! Je n'avais pas imaginé la possibilité qu'il ne se souvienne pas de la bouteille qu'il avait envoyée...

Le Temps d'un ÉtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant