Le Temps d'un Été

Chapitre 14

Victoria

                  

« Bon alors, tu me la montres cette bouteille ? »

Je prie alors mon sac et en sortie la bouteille. Je la tendais à Matteo qui la prit très délicatement entre ses mains. Son sourire s'effaça. Je ne comprenais pas. Cette bouteille avait l'air d'avoir tellement d'importance pour lui.

« Ca va ?, le questionnais-je.

-Oh oui ca va, me répondit-il reprenant soudain ses esprits et se forçant à sourire.

-Euh ok... »

Et un silence s'installa entre nous. Lui, les yeux toujours fixés sur la bouteille, semblait parti ailleurs. Moi, regardant au loin, admirai le paysage. Je me rappelai alors que je n'avais prévu au départ que de rester cinq minutes et que quelques heures plus tôt, je détestai Matteo au plus haut point. Mais le Matteo que j'avais en ce moment sous les yeux, celui qui semblait à présent perdu, n'était pas le même que celui que j'avais rencontré à la boulangerie. Je me surpris même à l'apprécier... Mais maintenant, je lui avais rendu la bouteille et je n'avais plus rien à faire ici. Je me levai donc, à regret (je l'admets), et commençai à partir.

« Hey ! Tu vas où ?, m'interpella-t-il.

-Euh, je vais te laisser je crois...

-Oh euh oui désolé, s'excusa-t-il gêné, c'est que ça m'a fait bizarre sur le coup de revoir cette bouteille...

-Oh ne t'inquiète pas... »

J'avais l'impression que nos conversations tournaient en rond et je détestai ça !

« Merci de m'avoir ramené la bouteille, dit-il sincèrement en me regardant droit dans les yeux et j'avoue que cela me troubla, Comment pourrais-je te remercier ?

-Oh ce n'est rien ! Mais comment tu pourrais me remercier ? Ah je ne sais pas, laisses moi réfléchir..., dis-je en faisant une tête pensive. »

Il se mit à rire et son rire me fit du bien. J'avoue que sur le moment je m'étais un peu inquiété pour lui.

« Eh, ca te dirait de visiter l'île avec le meilleur guide touristique du monde ?

-Rien que ça ?, dis-je en rigolant.

-Et oui, me sourit-il, enfin sauf si tu me détestes toujours...

-Bon ok j'accepte !, lui répondis-je faisant exprès de ne pas relever la dernière partie de sa phrase, Ca pourra être drôle... Tu me ramène chez moi maintenant ? »

Arrivée devant mon hôtel, je descends du vélo.

« On se retrouve demain à 14h30 sur le port ?, me demanda Matteo.

-Ca marche !, lui répondis-je avant de rentrer à l'intérieur de l'hôtel.

Je me dépêchais d'aller à la chambre. Je n'avais pas vu le temps passé et mes parents devaient s'inquiéter. Au moment où j'ouvris la porte, je tombai sur une valise. J'aperçu alors mes parents et ma sœur qui s'affairaient à ranger toutes leurs affaires.

« Qu'est-ce qui se passe ici ?, les questionnais-je.

-Ah Victoria ! Te voilà enfin !, s'exclama mon père, Tu vas pouvoir faire ta valise.

-Mais pourquoi ?, lui demandais-je étonnée.

-Eh bien, nous repartons demain ! »