De la lignée de Poseidon, descendra une enfant plus belle qu'une déesse et plus puissante qu'un titan. L'idée d'un avenir radieux ou d'une fin précipitée pour ce monde tel qu'on le connaît, dépendra de cette fillette.
C'est ainsi que Zeus fit prome...
L'air soucieux, il me force à accélérer le rythme tout en prenant la direction d'un petit parking à proximité du lycée. Cependant réticente à l'idée de me retrouver seule dans une voiture, en compagnie de ce garçon vraiment étrange fait que je l'oblige à ralentir brusquement.
Impatient, il se retourne vers moi pour m'adresser un unième regard désapprobateur. Il ne dit rien, et me force à avancer jusqu'à arriver près d'une voiture de couleur sombre, ressemblant vaguement à une Mercedes. Cette fois-ci, j'ancre mes pieds profondément dans le sol et secoue mon poignet pour me libérer de son emprise.
Vu de l'extérieur, mon comportement ressemble à celui d'une enfant capricieuse mais je ne peux pas me résoudre à suivre un inconnu. Surtout que je ne comprends pas les raisons pour lesquelles je dois prendre la fuite à ses côtés.
Contrarié, il s'éloigne de moi en grinçant des dents. Ce son désagréable ne me rassure pas, alors je préfère rester en retrait. Le garçon ouvre la portière du côté passager, puis m'ordonne sur un ton ferme :
-Dépêche-toi, on doit à tout prix mettre un maximum de distance entre lui et toi !
Hésitante, l'idée de me faire kidnapper par un garçon aussi mignon soit-il, ne m'attire pas spécialement. Pourtant l'image de l'inconnu, où semblait se refléter une mare de sang dans ses yeux, refait surface dans mon esprit et finit par balayer le peu de raison qui subsiste en moi.
D'abord soulagée qu'il s'engage sur la route en direction de ma nouvelle maison, je prie silencieusement pour que mon frère ne soit pas encore parti à l'université. En tant qu'aide soignante, ma mère travaille régulièrement de nuit donc mon seul espoir n'est autre que Thomas.
Quand soudain, le garçon prend la deuxième sortie d'un rond point à la place de la troisième. Un frisson de peur secoue mon corps, à peine remis de mon malaise. Du coin de l'oeil, j'aperçois une lueur rouge qui vient confirmer mes craintes. Ma portière est verrouillée.
Et lorsque Damien emprunte une voie d'accélération, je comprends bien trop tard qu'il sincère sur une brettelle de l'autoroute. Il ne me ramène définitivement pas chez moi.
Malgré l'étrangeté de son comportement, sa présence est loin d'être malfaisante comme celle de ce fou au lycée. Et si je fais abstraction de la destination inconnue vers laquelle nous allons à vivre allure, je pourrai même dire qu'il est rassurant dans sa manière d'être.
Vraiment être sûr de soi, c'est une grande qualité humaine.
« Mieux vaut aller le dénoncer aux autorités. Je lui propose dans un souffle, préférant briser le silence pesant qui règne dans l'habitacle avant que ce dernier ne nous écrase.
- Ils ne peuvent rien pour toi, il est trop dangereux. Il me répond, d'une voix absente, avant d'accélérer jusqu'à avoisiner les 150 km/h.
- Mais qui est-il ? » J'insiste, ne comprenant rien à la situation dans laquelle je me trouve par une simple succession de coïncidences.
Malheureusement, il ne dit rien.
Alors je saisis mon téléphone dans ma poche arrière le plus discrètement possible et envoie un message alarmiste à ma mère :
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Surprise par le calme olympique de ma mère, je glisse mon téléphone entre mes cuisses le temps de vérifier.
Le manteau en daim tâché du garçon dissimule ses poignets, mais lorsqu'il décide de passer une sixième vitesse, et qu'il replace sa main sur le volant... Je pense apercevoir le bracelet en question une fraction de seconde.
Alors je reprends mon téléphone, toujours aussi discrètement.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Je fixe un long moment l'écran, mais je suis forcée de constater que ma mère ne me répond plus. Consternée, je passe une main sur mon visage.
« Alors, la conversation avec ta mère était-elle constructive ? Damien m'interroge calmement.
- Comment... Je murmure, à moitié surprise qu'il l'est remarqué aussi vite.
- Ce n'est pas à moi de répondre à tes questions. Mon rôle se limite à assurer ta protection. Il me coupe la parole, et tente de se justifier.
- On peut dire que c'est réussi. » Je marmonne à voix basse, en m'enfonçant dans le siège.
Enfin, les gratte-ciels continuent de s'éloigner jusqu'à devenir de petites ombres dans l'horizon. Désormais des champs à perte de vue bordent l'autoroute, avec de temps à autre, l'apparition de quelques maisons de campagne proches de la ruine.
