Chapitre 43 {Ignorer}

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Denver est une ville assez sympathique, et très vivante bien que la moyenne d'âge semble élevée. En effet, nous ne croisons que très peu de jeunes adultes mais encore moins d'adolescents. Cette atmosphère tranquille est plus reposante, j'ai toujours vécu dans des grandes agglomérations et je dois admettre que la pollution et les embouteillages quotidiens, sont des facteurs propices à l'énervement des habitants. 

Depuis notre arrivée, les personnes ne cessaient jamais de sourire et n'hésitaient jamais à nous saluer poliment. Alors les aborder pour Landry était un simple exercice de routine. Mais la plupart n'avaient que pour informations, des rumeurs qui se propageaient d'un voisin à un autre. Donc après une heure edemie à arpenter les rues, notre pêche à l'information n'était pas vraiment fructueuse. 

C'est pourquoi on errait dans les rues, à la recherche d'un indice éventuel qui nous permettrait de localiser les lieux exacts des crimes. Landry pensait que le tueur ne prendrait pas le risque de commettre ses meurtres loin de l'endroit où il se terre. Une sorte d'ermite aux tendances psychotiques et sadiques, qui prenait apparement son pied à enlever des personnes pour ensuite les démembrer. 

Suite à la longue réflexion de Landry, nous en avions conclu que retrouver la scène des massacres, nous permettrait de le retrouver lui, et donc toutes les autres victimes. Mais pour l'instant les habitants de Denver avaient vaguement évoqué l'existence d'une forêt derrière l'ancienne mairie abandonnée. Une superficie qui représentait environ plus de cent hectares, et notre sous-effectif nous obligeait à poursuivre l'enquête pour cibler davantage certains lieux. 

 Finalement, à force de déambuler dans Denver, une ruelle plus animée que les autres attirée mon attention, me faisant considérablement ralentir jusqu'à forcer le garçon à m'interpeller :

- On n'est pas ici pour faire du tourisme. 

« C'est un marché, avec des commerçants. Et en plus de côtoyer de nombreux clients, ils connaissent très certainement beaucoup mieux les rumeurs fondées ou pas. Je réponds d'une voix distraite, trop obnubilée par un artisan qui réalisait des horloges à l'aide de matériaux recyclés. 

- Certes. » Approuve Landry en s'aventurant lui aussi dans la ruelle pour se fondre dans la foule, sans jamais me perdre de vue pour autant. 

Trop peureuse pour m'éloigner de lui, je m'obstine à suivre ses pas jusqu'à ce qu'il arrête près d'un stand qui est tenu par un vieux monsieur et très certainement son petit fils. Bien que plusieurs rides déforment les traits de son visage, il ressemble à s'y méprendre au plus petit qui ne doit pas avoir plus de douze ans. 

« Bonjour les enfants, qu'est-ce qui vous ferez plaisir ! Nous interroge le plus ancien, tout en nous offrant un sourire chaleureux. 

- Bonjour monsieur, nous sommes deux journalistes indépendants et on cherche quelques informations sur des événements qui se sont récemment passés ici. L'informe Landry tout en lui proposant un billet de cinquante dollars.

- Des événements ? Ce n'est pas d'un concert dont tu parles mais de meurtres. » Grogne méchamment l'enfant en levant les yeux au ciel. Son grand-père ne prend pas la peine de relever sa remarque et l'invite à s'éloigner un instant d'un simple signe du menton. 

« C'est Georgie, mon petit-fils. Sa pauvre mère... ma belle-fille... fait partie de ses dernières victimes. Dit l'homme dans un souffle, tandis que son regard semble s'égarer dans le vide pendant plusieurs longues secondes. 

- Je vous présente toutes mes condoléances. Répond Landry désormais aussi mal à l'aise que moi. 

- Vous ne ressemblez pas à des journalistes. Poursuit le vieil homme, qui m'observait du coin de l'oeil pour me détailler avec attention. 

Sang-Mêlé Ω  Le Destin d'Ana ΩOù les histoires vivent. Découvrez maintenant