Point de vue Marina
86 jours soit 2064 heures soit 123 840 minutes soit 7 430 400 secondes depuis qu'elle était enfermée ici. Ses yeux s'ouvrirent sur le plafond immaculé. La jeune femme s'assit sur le matelas trop dur. Tout dans le bâtiment était de couleur pastel à vomir. La petite pièce n'était munie que d'un lit, d'une table de nuit et d'une minuscule armoire dans laquelle trainait ses vêtements froissés. Enfin par vêtements elle ne comptait que les robes d'un bleu délavé que fournissait l'hôpital. Elle haïssait la couleur. Elle haïssait cet endroit.
Elle se dégagea des draps humides de ses cauchemars. Elle n'avait pas de réveil mais la lumière crue de l'extérieur lui apprit rapidement qu'on allait bientôt la déranger. La jeune fille se retourna du côté de la fenêtre, observa les nuages grisonnant. Il allait sûrement faire mauvais toute la journée. Comme tous les jours depuis qu'elle était ici.
- Bonjour Marina comment vas-tu aujourd'hui ?
La blonde se contenta de soupirer. Encore la blouse blanche au rouge à lèvre dégoulinant.
- Si tu es réveillée tu vas pouvoir aller prendre ta douche.
Ses pieds heurtèrent le sol, elle attrapa la robe, enfila les chaussons. Elle aimait bien la douceur des pantoufles. La brune la guida dans la pièce adjacente cadenassée comme un coffre-fort suisse.
- Tu as quinze minutes.
Sur ses mots elle se retrouva toute seule dans la minuscule pièce. Elle n'allait tout de même pas se pendre avec le pommeau ? Marina se déshabilla et entra sous l'eau tiède. Qu'est-ce qu'elle aimerait avoir une baignoire avec pleins de petits savons colorés qui pétilleraient dans l'eau, qui colorerait son corps. La jeune fille soupira, savonna rapidement son corps. Une fois séchée, elle enfila l'éternelle robe immonde qui lui arrivait en-dessous des genoux. Après s'être lavée les dents elle toqua à la porte. La blouse blanche lui ouvrit, la laissa passer. Marina regagna son lit et s'ennuya comme tous les jours.
Depuis trois mois elle n'avait aucun contact avec l'extérieur. Elle ne pouvait pas lire, ni écrire et passait ses journées contre les fenêtres à regarder l'extérieur. Le centre était situé en dehors de Preston mais elle n'avait jamais pu mettre un pied dehors sauf dans la cour intérieure. Les autres patients étaient déprimants, dans leur monde, violents parfois. Les murs colorés dans les tons pastel donnaient plus envie de vomir que de danser en faisant la ronde.
Avant elle pouvait dormir très tard malgré la lumière et le bruit mais à présent elle se méfiait de tout. Le simple grincement d'une porte dans un couloir la réveillait, la terrorisait. On ne savait pas tout ce que le personnel pouvait faire pendant la nuit. Marina avait entendu les rumeurs les plus incroyables entre violence, vols, viols. Le son de la porte du couloir, ce léger couinement qui la différencie des autres. Le bruit de son propre battant résonne et la porte s'ouvre. Petit déjeuner. Sans rien dire elle suivit, ongles plantés dans la paume de main. Les odeurs de détergent étaient présentes dans tout le bâtiment. Par moment au détour d'un couloir elle croyait sentir le délicieux parfum de moelleux au chocolat – rapidement dissipé.
La porte grinça et elle sut qu'il était 8 heures. Dans d'autres cas elle dormait jusqu'à 11 heures mais ici elle se méfiait de tout le monde. La jeune fille attrapa un plateau, piocha dans les pâtisseries et d'une boisson. Une semaine c'était le temps qu'elle avait mis pour comprendre que la nourriture était bourrée de calmants. Deux semaines c'était le temps qu'elle avait mis pour comprendre qu'ils droguaient son chocolat chaud. Finalement elle avait compris la technique : choisir une boisson et un gâteau au hasard comme ça personne ne pouvait prévoir. Elle s'installa à une table isolée. La jeune femme observa l'extérieur. Les nuages étaient toujours plus noirs. La pluie allait bientôt se mettre à tomber.
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Time to return
FanfictionElle avait disparu pendant des mois. Il avait refait sa vie. Quand Marina revient avec ses secrets et sa douleur Niall se jure de ne plus se préoccuper d'elle. Les promesses sont faîtes pour être brisées quitte à plonger encore plus loin.