Chapitre 56

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« Elle se demande si les couples qui ont la météo pour sujet de conversation sont ceux qui n'ont plus rien à se dire ou sont, au contraire, les plus solides » de Philippe Besson.


Il me regarde alors soulagé que je parle enfin. J'essaye de lui sourire quand son regard croise le mien, mais c'est un échec. Une partie de mon corps reste complétement tendu... Mes larmes coulent encore le long de mes joues et David hésite à venir me toucher.

- J'aimerai, je sanglote. Te parler... Mais ne t'en veux pas... Et laisse-moi parler jusqu'au bout... Je suis exigeante... Désolée...

Il se redresse pour s'allonger à côté de moi, tandis que je m'assois en tailleur en laissant un peu d'espace entre nous en gardant ses mains dans les miennes. Il me regarde en me souriant, cela me rassure un peu qu'il ne le prenne pas mal.

- Mon Ange, dit-il. Je t'écoute, je suis là. Prends ton temps, nous ne sommes pas pressés.

Je hoche la tête et commence à tripoter nos mains. Il me laisse faire tout en me regardant. Il essaye d'être rassurant avec son visage, mais je sens qu'il est super inquiet. Je tremble, mes yeux sont tout rouges. Je prends une grande respiration en baissant la tête pour essayer de contrôler mes sanglots pour qu'il me comprenne mieux.

- J'ai écrit... Je sais très bien que tu as lu... Tout cela a fait remonter de choses en moi. J'ai peur que l'on me refasse cela au plus profond de moi. Je n'arrive pas à me rendre compte que nous deux c'est réel et qu'Emilien fait partie de mon passé. J'ai toujours l'impression en ouvrant les yeux, en ouvrant une porte, qu'il sera là pour me faire du mal.

Je baisse la tête tandis qu'il me la relève pour m'embrasser. Je m'éloigne alors de lui, tandis que nos lèvres ne font que s'effleurer. Je recommence à trembler et lui explique que je veux vraiment finir.

- D'accord... Je suis désolé... Je voulais te rassurer... Reviens vers moi... Je me contrôle. Ne t'en fais plus, dit-il en tapotant devant lui.

Il a l'air tellement inquiet. Je pense qu'il a peur que je m'enfuis. Je décide alors de tout faire pour le rassurer sur mon état et sur le fait que je ne vais pas m'enfuir - du moins pas sans lui dans mes valises.

Je me rapproche de lui en reprenant une de ses mains entre les miennes. Sa chaleur, sa transpiration me donne un peu plus de courage pour continuer de parler. Mais j'évite toujours son regard.

- Je ressens beaucoup pour toi. L'autre jour, je rêvais fonder une famille à tes côtés. Je n'arrive pas à imaginer le futur sans toi... Je continue. Je sais que c'est nul, mais je reviens toujours en arrière... Mais je sais pourquoi ! Emilien... Il est toujours dans mes pensées... Je l'imagine dans ton corps... Je pense que... Le procès me fera du bien, s'il est condamné...

Je me rapproche de lui pour sentir encore plus sa chaleur, mais cette fois, il me sourit juste, il me laisse prendre mon temps. Je lui souris à mon tour en relevant sa tête. Il a la tête penchée en me regardant, comme s'il voulait que je continue.

- Je suis désolée de ne pas m'investir totalement pour toi... Tout à l'heure, mon corps est devenu incontrôlable. Et j'avais l'impression... D'être violée une nouvelle fois...

Mes larmes commencent à recouler. Il attrape alors un mouchoir et me le tend sans me toucher. Je le prends en le remerciant avec une toute petite voix. J'essuie mes larmes, malgré qu'elles continuent de couler.

- David... Emilien m'a détruite... Je prends conscience aujourd'hui, que... Je crois qu'il... David... J'ai été manipulé... Par un homme... Je suis tombée dans son piège...

Liaison dangereuse 2. Un amour de prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant