Chapitre 70

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« La peur est la plus terrible des passions parce qu'elle fait ses premiers effets contre la raison ; elle paralyse le cœur et l'esprit » de Rivarol.

- Alexie, réveilles-toi, me souffle quelqu'un dans l'oreille.

Je me sens serrée, je me débats alors violement en hurlant. Tout à coup, on me relâche, je me mets en position fœtal, alors que les larmes commencent à me couler le long de mes joues. Je finis par ouvrir les yeux.

J'aperçois alors David en tailleur juste à quelques centimètres de moi. Il n'était pas Emilien, il voulait me réveiller pour me rassurer. Je me sens encore plus coupable et évite de croiser son regard en portant mes yeux sur mes mains.

Tout à coup, je me redresse pour aller contre David, qui m'ouvre ses bras en lâchant un soupir de soulagement. Il me caresse lentement le dos en déposant des baisers sur le haut de ma tête. Mes larmes commencent à se calmer à son contact.

Je vois que David attrape son portable pour regarder l'heure. Il me dit qu'il est inutile de se recoucher, par contre, il veut que je lui raconte ce que je viens de vivre. Je boude un peu pour lui montrer que je n'en ai pas envie. Mais il insiste un peu en s'asseyant en face de moi en tailleur.

Je tire la couette sur moi sans rien dire. Je sais que le Docteur Martin veut que je parle de ce que j'ai vécu pour pouvoir oublier tout cela. Mais j'en ai encore peur et cela me les fait vivre encore plus. Malgré tout, je fais un effort depuis le début de la nuit - oui, c'est mon troisième cauchemar -, donc je dois faire pareil là.

- Dou, tu... Je peux me mettre dans tes bras, s'il te plait, je lui demande.

Il me sourit en disant que je n'ai pas vraiment besoin de lui demander. Je le lève, alors qu'il ouvre ses jambes et je m'installe contre lui. Il passe ses bras sur moi en me chuchotant qu'il est là, qu'il me protège.

- Je criais qu'il ne me touche pas... Qu'Emilien ne me touche pas... Je commence en essayant d'articuler, malgré les larmes qui recommencent à couler. Il m'a pénétré violement sans préservatif... Il me tirait les cheveux et me donnait des coups... Si je bougeais, il me tenait le cou et menaçait de me tuer...

David me caresse lentement le bras sans rien dire. Il attend toujours que je finisse avant de dire quelque chose. Je tremble de plus en plus, mais il me laisse libre, tout en étant là. Il sait que je déteste qu'il me serre plus contre lui.

- Chaque pénétration est comme un coup de couteau, j'enchaine. Emilien m'explique que je suis l'homme de sa vie et que les femmes ont toujours dû se soumettre. Donc je dois être avec lui et me soumettre sans rébellion.

David se raidit sous ses paroles. En effet, il essaye depuis un moment déjà de me faire comprendre qu'une relation se construit à deux et il n'y a pas de domination / soumission au sein d'un couple, sauf au niveau du sexe, mais toujours avec un accord entre les deux parties.

- Il continuait à me pénétrer violemment en me maintenant avec une main dans le cou. Je m'étouffais, il relâchait la pression pour me garder en vie. Il râlait de plaisir comme si ma souffrance lui faisait plaisir.... Cela me dégoutait.

David reste calme, mais je sens que sa respiration s'est accélérée. Il me dit quand même de continuer quand je lui demande s'il veut faire une pause ; sa voix est autoritaire, ainsi que contrôlée :

- Il me faisait cela, car j'avais porté plainte contre lui et que je vis avec toi. Ces paroles m'ont blessées encore plus, finis-je par dire. Je hurlais de douleur en essayant de me débattre, mais je n'arrivais pas à me détacher de lui...

Liaison dangereuse 2. Un amour de prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant