Chapitre 55

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« La panique n'est supportable pour un homme qu'en l'absence de tout témoin » de Joyce Carol Oates.

Mon cœur bat très fort, ma respiration et mon corps sont incontrôlables. Je sens mon esprit partir complétement en vrille. Dès que j'ouvre la bouche, j'ai l'impression que je vais hurler comme pour me défendre.

Je me retrouve complétement paniquée devant David, l'homme que j'aime et qui est là pour moi. C'est comme si j'étais dans ma tête lorsque Emilien m'a violé quelques mois auparavant. Mais là, je veux me protéger, me défendre.

- Alexie ? Mon Ange ? Je peux venir ? Te prendre dans mes bras ?

Je hoche la tête et me recroqueville sur moi-même. Dès qu'il s'approche, je donne des coups de pieds ou des coups de poing. Il reste alors au bout du lit en me regardant, très inquiet, mais je n'arrive pas à le rassurer.

D'un coup, il me tend une couverture pour recouvrir mon corps. Lorsque ses mains s'approchent de moi, je tremble de plus en plus en fermant les yeux comme si j'ai peur qu'il me frappe. Mais il me pose simplement cela sur mon corps.

Il se retrouve pour se rhabiller. Il rentre dans la salle de bain et ressort avec un verre d'eau. Il me le tend, mais je suis incapable de l'attraper, comme paralysée sur moi-même. Il commence alors à me parler avec des tremblements dans sa voix :

- Alexie ? J'ai fait quelque chose, j'aurai dû me retenir. Mais faut me dire. Tu veux que je parte ?

Les larmes me coulent sur les joues comme si je savais que sans lui cela serait pire. Je hoche la tête pour lui dire que non. Il me fait un petit sourire et m'explique qu'il reste jusqu'à ce que je lui dise de partir.

Je repense alors à ce que j'ai écrit tout à l'heure. Le psychologue m'a demandé de mettre par écrit ce que j'ai vécu, mais aussi ce que j'ai ressenti et ce que je ressens aujourd'hui. De voir David entre mes jambes ce soir, c'est comme si l'on me violait à nouveau.

A bout d'un certain temps, je vois David se lever pour se diriger vers la porte. J'essaye d'hurler, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je refuse qu'il parte loin, je suis tellement mal. Mais d'un autre côté, cela ne doit pas être facile pour lui de me voir ainsi. Il veut surement me laisser du temps pour reprendre mes esprits.

Mais au bout de quelques minutes, il est de retour avec son portable entre les mains. Je le vois alors tapoter dessus et le mettre à son oreille. Je me rends alors compte qu'il appelle le Docteur Wisington sans trop préciser ce que j'ai, mais que cela est urgent.

- Alexie ? Il va venir, me dit-il le plus calmement possible, malgré que sa voix montre qu'il est stressé.

Mes larmes recommencent à couler sur mes joues. Je vois de plus en plus flou, mais mon esprit est bien conscient de ce qui se passe autour de moi. David ne bouge pas du bout du lit jusqu'à ce que le médecin soit dans la chambre.

- David ? Que se passe-t-il ? Demande-t-il en s'adressant à lui, puis se tourne vers moi et continue. Bonjour Alexie.

David se lève alors pour lui serrer la main et l'inviter à entrer. Mon regard suit leur mouvement sans que mon corps ne bouge. David reste toujours face à moi pour voir si mon état empire, surement.

- Elle est comme cela. Impossible de l'approcher, de la calmer, dit-il à bout de souffle.

Je ressens son désespoir, sa panique, son inquiétude dans sa voix. Cela me rend encore plus malade. Les larmes glissent le long de mes joues, tandis que mes tremblements s'empirent dans tout mon corps.

Liaison dangereuse 2. Un amour de prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant