Chapitre 78

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« Je t'aime est sans nuances. Il supprime les explications, les aménagements, les degrés, les scrupules » de Roland Barthes.

Je rentre dans l'appartement. Je vois que le salon est sens dessus dessous. Les lampes sont à terre, les oreillers sont complétement détruis, les canapés, les tables et les chaises déplacées, les plantes renversées.

Cela me rend malade, mais j'essaye d'ignorer. Je sais qu'il a dû mal à contrôler sa douleur et sa colère quand je ne suis pas là. J'aurai dû prendre sur moi pour rester en sa compagnie, pour l'aider.

Surtout qu'après tout ce qu'il a fait pour moi, je pense que je lui dois bien cela. Je passe vraiment pour la sale fille qui a profité de lui et que quand il a eu un petit problème, je me suis enfuie. Comme dirait les parents d'Emilien, je passe pour une salope, je suis une salope.

Je monte rapidement à l'étage et me rends compte qu'il n'est pas dans sa chambre, ni dans la « mienne », ni dans la nôtre.

Je vais dans notre salle de bain et passe sous la douche. Je sens l'eau froide couler le long de mon corps chaud. Rapidement, ce dernier est refroidi, la transpiration part dans le trou et je me détends peu à peu.

Je reste de longues minutes sous la douche et je finis par sortir. Je me sèche, puis je prends le sèche-cheveux pour ma tignasse. Ensuite, je passe la serviette autour de ma poitrine pour aller chercher des affaires.

En rentrant dans le dressing, je vois un papier bleu par terre. Je le retourne alors pour le lire : « Alexie, Mon Ange. Je t'aime ♥ Alors si tu pars sache que je n'arrêterai pas de penser à toi. Je ne peux vivre sans toi ♥ ». Les larmes coulent alors le long de mes joues.

En aucun cas, je ne veux le quitter. Je ne peux pas vivre non plus sans lui. J'ai besoin de lui autant qu'il a besoin de moi. Nous sommes devenu accro l'un à l'autre, malgré notre manque de relation sexuelle.

Par ma fuite, je ne lui ai pas montré que je l'aime, bien au contraire. Du coup, je me sens mal pour lui. Je n'arrive pas à imaginer dans quel état je serai s'il m'avait largué comme cela. Je pense ne jamais m'en remettre dans ce cas-là.

Je prends alors une robe bleu légère qu'il m'avait offerte. Je la passe rapidement avec des sous-vêtements bleus. Je mets des petites ballerines et retourne me maquiller un peu. Je me parfume un peu pour finir.

Je refais le lit et ouvre les rideaux tirés pour faire rentrer un peu plus la lumière dans notre chambre. Je regarde plusieurs fois le lit dans lequel nous nous étions tous les deux pendant un moment. Hier soir et cette nuit, il m'a vraiment manqué...

J'espère juste qu'il prendra bien ce que je vais lui dire et qu'il ne va pas s'éloigner comme il a tendance le faire quand notre relation devient plus compliquée. Je veux juste que l'on arrive à avancer ensemble.

Je m'assois quelques instants pour écouter l'intérieur de l'appartement et essayer de deviner où il peut se trouver. Je prends de grandes inspirations pour pouvoir me donner du courage à me lever et aller le retrouver, voire à subir son refus.

Je finis par me lever pour descendre doucement les escaliers, après avoir inspecté une dernière fois les chambres de l'étage. Je commence par le balcon, puis la piscine et la bibliothèque. Finalement, je me retrouve devant la porte de son bureau.

Je respire très fort, mon cœur bat très vite. Cela devient incontrôlable. Je sens qu'il est derrière cette porte, mais je n'ose pas l'ouvrir. J'ai très peur de ce que je peux découvrir, je déteste le voir souffrir.

J'ouvre enfin la porte tout doucement. La pièce est plongée dans le noir. Mes yeux mettent quelques instants à s'habituer. Il est dos à moi, adossé contre son bureau avec la tête baissée. Je peux voir ses épaules encore serrées dans sa chemise se soulever pour redescendre à rythme régulier. Je referme la porte derrière moi tout en le regardant encore. Il ne se retourne même pas en m'entendant.

Liaison dangereuse 2. Un amour de prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant