Chapitre 42

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« La dispute est à l'esprit ce que l'acier est au caillou, dont il tire des étincelles. L'étincelle disparaît ; les arguments s'oublient » de Pigault-Lebrun.

Je le regarde complétement paralysée. Je ne respire presque plus. Je deviens toute rouge. Mon corps tremble de haut en bas sans que je puisse me contrôler. Plusieurs flashs viennent hanter mon esprit. Les larmes commencent à me couler le long de mes joues.

J'entends un brouhaha autour de moi sans pouvoir me concentrer sur autre chose que lui. C'est comme si j'avais encore peur qu'il puisse m'attaquer, me blesser, me faire du mal, alors que l'on est dans un tribunal.

- Mademoiselle Meyer, dit un juge en me regardant. Ça va ? Vous voulez sortir ?

Je ne bouge pas, je ne dis rien. Je ne fais que l'observer sans pouvoir détourner mon regard. Je commence à avoir la vue floue, ma respiration se stoppe comme si je ne savais plus comment respirer.

D'un coup, je tombe en arrière sans pouvoir me contrôler. Je n'arrive plus à rien faire, mais je vois très bien ce qui se passe autour de moi. David se jette sur moi pour retenir ma tête. Il me parle, mais je ne peux pas répondre.

Je ne supporte pas de le voir, alors que je me suis toujours dis que j'étais prête à le faire. Mais de le revoir me donne envie de disparaitre. Je me rappelle de ces instants où il m'a utilisé comme un objet, comme il m'a frappé et violé...

Les juges s'approchent et demandent au public de sortir. J'entends lointainement le ricanement d'Emilien. Mes avocats demandent que l'on fasse sans moi pour aujourd'hui, que je ne suis pas encore prête pour ce genre de choc.

Les juges acceptent que je sorte. David me soulève alors doucement. Je pose ma tête contre son cou sans rien dire ou faire. Peu à peu, mes yeux se ferment, alors que des larmes s'échappent encore.

- Je ne vois pas de raison médicale à sa perte de connaissance, j'entends la voix du Docteur Wisington.

- C'est psychologique, elle se protège de lui comme cela, enchaine le psychologue Martin.

- D'accord, enchaine la voix de David. Cela ne se soigne pas donc...

- Montres lui que tu es là, que tu la protèges. Sors de l'appartement avec elle, va au cinéma, va... Continue le psychologue.

Je respire lentement. Il est vrai que David et moi restons discrets sur notre relation à l'extérieur. Quand je vais à la faculté ou en ville, il ne vient jamais avec moi - il est représenté par Fred entre guillemets. Je ne sais pas trop comment l'on peut faire pour cela.

- On va chez ses parents ce week-end pour ses dix-huit ans.

- Bien déjà. Restez sur vos positions avec elle, informe le même docteur tandis que l'autre soupire.

- Oui. Merci d'être venu, finit-il par dire toujours un peu inquiet.

Ils se saluent, puis je n'entends plus rien. Au bout d'un court instant de silence, je sens qu'il s'assoit à côté de moi. J'essaye alors de voir où je suis, mais il semblerait que ce soit dans notre chambre vu que je sens nos deux odeurs.

J'ouvre les yeux doucement en regardant David qui est penché au-dessus de moi. Je souris alors en sortant mes bras de sous notre couette. Il a l'air soulagé de me voir réveillée. Je pense qu'il a dû avoir peur.

- Oh Mon Ange... Ça va ?

Je hoche la tête en passant mes mains autour de sa nuque pour poser ma tête contre son torse. Il s'allonge à côté de moi et commence à me caresser le dos délicatement. Je me rends alors compte qu'il m'a changé et démaquillé. Lui aussi n'a plus les mêmes vêtements, il est en T-shirt et en joggings de nuit.

Liaison dangereuse 2. Un amour de prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant