Chapitre 5

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« Mais nous relisons surtout gratuitement, pour le plaisir de la répétition, la joie des retrouvailles, la mise à l'épreuve de l'intimité » de Daniel Pennac.

- Mais qui êtes-vous ? Demande le médecin. Je veux dire par rapport à elle.

- Je suis un ami, un ami très proche.

- Vous êtes celui qui a fait cela, commence à crier le médecin. Dans ce cas, merci de passer votre chemin.

- Non ! Je veux l'aider.

D'entendre sa voix, cela me détend. Je sens que ma respiration est toujours régulière. J'arrive à penser à autre chose qu'à mon état actuel. J'aimerai tellement qu'il me prenne dans ses bras, mais il faudrait déjà qu'il puisse m'approcher.

Après quelques minutes de négociation, le médecin accepte que David m'approche, même s'il le prévient de ma brutalité quand je me réveille. David formule alors une demande :

- Pouvez-vous faire un petit effort ? Je veux dire quelques modifications qui peuvent la rassurer.

Le médecin lâche un soupire, mais ne semble pas refuser. Je ne sais pas trop où veut en venir David, mais il a une idée derrière la tête, le connaissant. J'aimerai juste savoir quel est son plan.

- Il faut fermer les rideaux et ne pas mettre de blouse pour pénétrer dans la chambre, commence-t-il à expliquer de manière très claire. Il faut aussi supprimer tout ce qui est inutile, y compris son cathéter...

- Non, ce n'est... Coupe-t-il.

- Je pense que je peux la faire sortir, donc laisse fait-moi confiance.

- D'accord. De toute façon, elle pourrait sortir, si elle se repose chez elle. Mais psychologiquement, ce n'est pas cela, se moque le médecin.

Il appelle ensuite des infirmières. Je sens que l'on retire l'aiguille se trouvant dans mon bras. Je me sens un peu soulagée. Il sait que j'ai peur des hôpitaux, des médecins... Il fait tout pour que je me sente bien. J'entends ensuite les machines s'arrêter autour de moi. Puis, les rideaux semblent se baisser.

D'un coup, après la fermeture de la porte, il n'y a plus un seul bruit.

- Alexie, mon Ange. C'est moi, je sais que tu m'entends. Je vais m'approcher de toi, mais rien te faire. Ne t'inquiète pas.

Je sens que quelqu'un m'approche. Il baisse les barres de sécurité d'un côté du lit. Il s'assoit ensuite très délicatement en mettant mon bras sur mon ventre. Il me caresse doucement le front et les cheveux en les remettants un peu en place.

J'aimerai ouvrir les yeux, mais j'ai peur de ma réaction. Je ne veux pas faire une crise de panique devant David, pas devant lui. Il vient me voir, il veut m'aider, alors que je me suis lâchement enfuie de chez lui. Je me demande alors s'il m'en veut et s'il va se venger comme Emilien.

Mes yeux commencent à lâcher des petites larmes. David les essuie à l'aide de deux de ses doigts toujours délicatement comme s'il avait peur de me faire mal.

- Eh ! Ne pleure pas... Je suis là... Je ne partirai plus. Je vais me battre pour toi et pour te protéger. J'ai échoué cette fois, mais maintenant, je suis enfin là.

Je sens alors ses lèvres poser un baiser sur mon front. Je sens son souffle sur mon visage. Je prends mon courage à deux mains pour ouvrir les yeux. J'ai envie de hurler, car j'ai l'impression de voir Emilien, mais David me mets sa main devant la bouche avant qu'un cri ne sorte.

-Mon Ange, c'est ton Dou. Ne crie pas s'il te plait. Je ne veux pas te voir ainsi. Calmes-toi. Je suis là, tu n'as plus rien à craindre.

A ces paroles, je me calme. Je le regarde dans les yeux avant de laisser échapper quelques larmes de soulagement. Il me caresse doucement le front pour me rassurer et finit par retirer sa main de ma bouche.

Liaison dangereuse 2. Un amour de prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant