Chapitre 77

2.2K 131 16
                                    

« Faut-il se tourmenter sans trêve ? L'homme est l'esclave du hasard ; il ne peut rien prévoir à coup sûr. Le mieux est de s'en remettre à la fortune le plus qu'on peut » de Sophocle.

Je me réveille le matin avec un petit mal de tête. Je me tourne et me retourne en me disant que j'arriverai peut-être à me rendormir. Mais je désespère rapidement, puis j'ouvre les yeux. Le soleil vient sur mon corps. Je m'étire un peu avant de me lever.

Comme j'aurai pu l'imaginer, David n'est pas venu se coucher avec moi. Je décide d'aller le voir pour savoir ce qu'il a dire. Je regarde dans sa chambre, mais il n'y a personne. Quand je me penche au-dessus de la balustrade de la mezzanine, je le vois couché et endormi sur le canapé. Cela me fait sourire.

Je descends doucement. Je l'observe quelques instants. Il frissonne de temps à autre, mais son visage semble toujours autant tendu. Je prends alors un plaid et le passe sur ses épaules pour ne pas qu'il attrape froid.

Je remonte dans ma chambre pour me laver et me changer. Je prends alors un jeans bleu foncé et un débardeur noir comme tous les jours. En quelques minutes, je suis lavée et changée pour enchainer avec cette journée.

Je me dirige vers la cuisine avec la ferme intention de nous préparer un petit-déjeuner. Je commence à préparer le café, nos tartines de Nutella, sa pomme astiqué et un peu de jus d'orange que je viens de faire. Je mets le tout dans un plateau pour poser le tout dans le salon.

Il m'entend alors et se réveille en me regardant bizarrement. Son regard est aussi vide que la veille ce qui m'inquiète un peu, mais j'essaye d'en faire abstraction pour éviter de me mettre à pleurer comme une madeleine.

- Alexie... Je n'ai pas...

- Manges un peu, je le coupe. Et explique-moi ce que tu as... C'est à moi de t'aider...

Je sais que le Docteur Martin a toujours dis que cela n'était pas donnant, donnant, mais j'ai besoin de cela maintenant - vu que l'on va surement se séparer. Puis, je m'en fiche de l'avis des autres, je n'ai pas besoin de leur consentement à chaque fois que je fais quelque chose.

Pour la première fois, il relève la tête pour me regarder en face. Il joue avec ses mains comme pour réfléchir à ce qu'il veut me dire. Je m'assois en face de lui en me mettant en tailleur pour être plus à l'aise.

- Tu peux m'aider à te reconquérir ?

- Hein ?

Je ne comprends pas ce qu'il veut me dire. Je le regarde pour essayer de comprendre ses pensées. Mais il m'est tellement fermé, je n'arrive pas à lire en lui. Mon esprit fait un tas de théories pour comprendre ce qu'il veut dire.

- C'est de ma faute...

Rien n'est de sa faute, tout est de la mienne. J'ai demandé quelque chose et une entité supérieure l'a exécuté. Puis, si l'on remonte plus haut, c'est moi qui aie demandé de l'aide pour le procès, c'est moi qui suis allée chez Emilien. Je n'arrive pas à croire qu'il se sente coupable pour cela.

- J'ai demandé de faire tuer Emilien... Lâche-t-il en passant ses mains dans ses cheveux.

Je suis sous le choc. Je n'arrive pas à croire qu'il a commandité cela quand je lui ai dit que je voulais cela. Je ne sais pas qu'est-ce qui a motivé sa décision, ni ce qu'il l'a poussé à faire cela. Mais je pense que c'est son attachement pour moi, il veut toujours prouver qu'il m'aime.

Je baisse le regard pour éviter de croiser le sien. J'observe mes mains sur les genoux pour essayer de me rassurer un peu face à ce qu'il vient de me dire. Il ne s'approche pas de moi, mais me regarde pour voir mes réactions.

Liaison dangereuse 2. Un amour de prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant