Cinquante cinquième chapitre.

195 14 12
                                    

Bip bip bip

- Allô maman ?
- Chérie, ça se passe bien le surf ?
- Non pas vraiment.
- Y'a eu un problème ?
- C'est pas ça, je.. Je ne suis pas au surf.
- T'as arrêté de donner des cours ?
- Non, j'ai pris des vacances.
- Ou ça ?
- Aux États-Unis.
- ...
- T'es toujours la ?
- Aux États-Unis ? Et qu'est ce que tu peux bien faire aux États-Unis ?!
- Un ami m'a invitée.
- Tu as un ami américain ?! Et bien.
- Il s'appelle Jack Johnson. Tu sais, il est chanteur aujourd'hui.
- Pourquoi un chanteur t'aurai..
- Maman on peut maintenant commencer la conversation ? J'ai quelque chose d'important à te demander.
- J'en sais trop rien, je pense que tu devrais rentrer en France.
- J'ai perdu la mémoire ?

Silence radio. Ma mère n'est pas foutue de me répondre ?!

- Maman je t'ai demandé quelque chose.
- Je sais.
- Alors répond moi.
- Lyah. On devrait en parler quand tu reviens.
- Ça veut dire oui... Je marmonne assez fort pour qu'elle entende.
- Il est hors de question que nous parlons de ça au téléphone.
- Le truc c'est que la je suis aux États-Unis pour deux semaines, et que j'ai besoin de savoir maintenant, pas dans deux semaines.
- Lyah.. Dit-elle en soupirant. Il faut me comprendre. Shawn t'as pratiquement tuée.
- Oh mon dieu.. Dis-je en portant ma main à ma bouche. Quoi ?..

Je sens les larmes me monter aux yeux, et mon coeur faire un bond. Entendre ma mère le dire me fait réaliser les choses. C'est réel. Ces gens ne sont pas des gamins tarés qui se cherchaient une occupation, bien que je n'ai jamais douté d'eux. La, par contre, j'en suis sûre. Ma propre mère vient de me l'avouer.

- Lyah on devrait..

Bip bip bip

Je lui raccroche au nez. Cela peut paraître puéril mais je ne peux pas en entendre plus. Je sais que c'est vrai, je ne veux pas savoir pourquoi, pas pour le moment.
Comme à ma stupide habitude, je me mets à pleurer à chaudes larmes sur un banc écorché.
Il me faut plusieurs minutes avant de reprendre mes esprits.
À quoi bon pleurer vu que de toute évidence, cela fait partit du passé.
Je m'essuie les yeux quand quelqu'un s'assied à côté de moi.
Je le regarde puis repose mon regard droit devant moi.
Il ne dit rien pendant plusieurs minutes et prend soudainement la parole.

- C'était ta mère ?
- Oui.

Le silence refait surface, mais le contraire même est en train de se passer dans ma tête. Trop de questions se bousculent.

- Désolé de t'avoir faite cette réflexion stupide à propos du fait que tu voulais parler à Maho et pas à moi.
- Je ne t'en veux pas. Je peux comprendre que ce soit frustrant pour toi, pour vous tous.
- Ouais. Ça l'est.

Il s'arrête à nouveau de parler. Je dois avouer que c'est assez étrange. C'est comme si plus rien n'était normal.

- Carter aussi est désolé.
- Je sais.
- Je.. Je te disais toujours tout avant. Quand t'es partie je n'avais plus personne à qui parler, même les mecs, ça ne comptait plus. Ce n'est que toi.
- Je supose que tu peux toujours tout me dire.
- À quoi bon tu ne sais même plus qui je suis. Ce serait comme parler à un mort.

Je n'ai même pas mal prit cette réflexion. Je sais pertinemment qu'il n'avait pas intentionnellement voulu me blesser.

- Peut être que je le suis un peu dans le fond.
- Non non.. Non. T'es toujours là, en vie. C'est juste quelques souvenirs qui sont morts, toi t'es bien réelle.
- Tu trouves ça mauvais de ma part que j'ai envie de retourner en France et d'oublier ces nouveaux souvenirs ?
- Si je t'en veux d'avoir envie de te barrer d'ici ? À ta place j'me serai déjà tirée une balle dans la tête, alors non, je peux le comprendre.
- Merci.
- Cependant je pense que tu devrais rester. Simplement parce que j'ai envie que tu restes. Taylor et Lyah contre le reste du monde ! Dit-il en balançant un cailloux contre la rambarde d'en face. Tu t'en souviens de ça ?

Je ne réponds pas, peut être que le silence est mieux finalement.

- Bien sur que non tu ne t'en souviens pas.

Il balance à nouveau tout un tas de cailloux loin devant lui, comme pour se défouler, puis regagne son calme.

- On était inséparables Lyah, tout le temps ensemble, partout. Même Aaron était jaloux.
- Il avait ses raisons ?
- Non, je lui avais fais croire que j'étais gay pour qu'il ne le soit pas mais il l'était encore.
- Mais tu es gay ?
- Pas le moins du monde non.

Au moins il me décroche un sourire. Je comprends pourquoi il était mon meilleur ami.

- On pourrait peut être le redevenir non ?
- Redevenir quoi Taylor ?
- Meilleurs amis.

Ces deux derniers mots sonnent comme un poignard et sa voix se brise.

- Peut être bien que oui.

Il glisse sur le banc pour venir se nicher au creu de mes bras.
Au moins, je connais l'odeur du parfum de Taylor, One million. Il sent incroyablement bon.
Nous restons dix minutes à nous enlacer puis il se lève du banc, ma main dans la sienne.

- Retourne à la maison et va te reposer. Dors pour le reste de la journée ou enferme toi dans la chambre devant un bon film et on reparlera de tout ça demain. Il faudra en parler de toute évidence. Et si demain tu veux toujours partir...

Il n'a pas finit sa phrase du reste du trajet. Il n'avait sûrement pas envie de mettre de mots sur cette pénible situation.
Nous nous engouffrons dans l'immense maison de Johnson où tout le monde est toujours là, et je leur sourit avant de leur adresser la parole, ce qui a l'air de les surprendre vu aux têtes qu'ils sont en train de tirer.

- Je vais monter me reposer pour le reste de la journée. À demain.

Je leur ai sourit et Jack m'a suivie, il va de soit vu qu'il est question de sa chambre, de sa maison et de son lit.

- Non non dors dans mon lit.
- Je peux aller dans une chambre d'invités.
- La mienne est bien mieux. En plus j'ai une télé.

Je vais m'allonger dans son lit et il me passe la télécommande.

- Tiens, je sais pas trop ce que tu veux regarder mais là tu as de quoi choisir, j'ai plus de 300 chaînes. Et hum, si tu as fait ou soif ou n'importe quoi appelle moi et.. Pourquoi tu ris ?
- Je sais pas, tu es mignon quand tu es attentionné.
- C'est parce que je t'aime.

Je perds mon sourire et me perds également dans son regard au passage. Comment fait-il pour être aussi beau, tout le temps ?

- Ok, je lui répond en souriant.

Ce que j'aime avec lui, c'est qu'il ne m'en voudra jamais pour ne pas lui avoir répondu "moi aussi".
Il se penche vers moi et dépose tout doucement ses lèvres contre les miennes et approfondit le baisé au fur et à mesure des secondes.
Il se décale par manque de souffle et quitte la chambre après m'avoir embrassée la main.
Johnson est un romantique, je n'y aurait jamais cru.
J'allume la télé et tombe sur skins. La série la plus triste pour la vie d'une fille paumée. Pas de quoi se changer les idées. Je zappe et tombe sur une comédie, bienvenue chez les Miller.
Je m'endors peu à peu devant le film et tout me semble bien mieux une fois dans mes rêves.

//

Hello !! Il ne reste plus énormément de chapitres avant la fin de la fiction, enfin encore plusieurs, mais pas des millions ! Je vais m'empresser d'aller écrire ! Bisous et merci de lire ❤

Lyah Jenny Fasheer ❤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant