- Viens, lui dit Murtagh, ne restons pas là, rentrons au camp...
Il prit Jéna par les bras et la releva avec douceur, elle se laissa ensuite docilement guidée par le jeune homme qui avait passé un bras réconfortant autour de ses épaules et tenait sa main gauche dans la sienne.
Autour du feu, Saphira attendait, agitée ; quand elle les vit revenir, elle s'approcha de Jéna et se coucha à ses côtés, un ronronnement apaisant sortant de sa gorge.
Eragon et Murtagh ne savaient pas comment réagir, ils ne s'étaient vraiment pas attendus à ça.
Jéna était blême, elle ne pleurait pas, mais de légers tremblements agitaient son corps. Son regard était perdu dans le vague, dans son passé...
- Que fait-on, chuchota Eragon à son compagnon.
- Je ne sais pas, la voix de Murtagh semblait troublée, il vaudrait peut-être mieux la laisser tranquille. Je ne pense pas qu'elle souhaite nous parler... de quoi que ce soit.
- Tu as sans doute raison.
Toute la soirée les deux jeunes hommes parlèrent à voix basse, échangeant des impressions et interrogations, Saphira se joignant de temps en temps à eux. Jéna n'avait pas mangé, ni bougé. Elle était figée telle une statue de marbre.
Alors qu'ils divisaient leurs tours de garde, Jéna parla, pour la première fois depuis plusieurs heures, mais seulement pour dire qu'elle prenait le premier tour. Puis, elle replongea dans son mutisme.
Eragon et Murtagh ne discutèrent pas sa décision et se couchèrent.
Elle avait froid
puis chaud
puis de nouveau froid
et à nouveau chaud
Ces vagues successives envahissaient son corps, accélérant douloureusement son rythme cardiaque.
Minuit était passée depuis longtemps, mais elle ne pouvait dormir, elle avait l'impression que plus jamais elle ne le pourrait.
Elle savait désormais.
Elle savait...
Ces mots sonnaient d'une étrange façon.
Deux petits mots qui voulaient tout dire pour elle.
Au loin une chouette hulula dans la nuit.
Le feu crépitait encore.
Saphira ronflait doucement, son immense corps se soulevait calmement, Eragon dormait contre sa tête, ses cheveux bougeaient à cause de la respiration régulière de la dragonne.
Elle regarda Murtagh.
Le soleil se leva définitivement dans son esprit depuis longtemps plongé dans la nuit et le froid...
Le lendemain Eragon, Saphira et Murtagh se réveillèrent, se rendant bien vite compte que Jéna avait veillé toute la nuit. De fins cernes obscurcissaient ses yeux, mais elle ne semblait pas prête de s'endormir. Comme la veille elle ne dit rien, ni ne mangea. Son visage avait repris quelques couleurs, mais il restait pétrifié, égaré dans un autre monde.
Ils chevauchèrent la majeure partie de la journée en silence. Eragon et Murtagh lançaient sans arrêt des coups d'œil inquiets à la jeune fille isolée à quelques mètres sur leur gauche. Puceron avançait tout seul, suivant les autres chevaux car Jéna ne faisait pas attention à la route.
- Crois-tu qu'elle va rester comme ça encore longtemps ? Demanda Eragon.
- Peut-être...
Murtagh tira sur les rênes, sa monture était particulièrement nerveuse depuis qu'ils étaient partis.
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Fanfiction Eragon - Les Liens du Destin - Terminée
Fantasía"Tout commence par un rêve", dit-on, mais pour elle tout avait commencé par un cauchemar. Un songe obscur et dénué de chaleur, contenant les derniers souvenirs d'une vie passée, devenant les premiers souvenirs d'une vie nouvelle... Jéna s'était ains...