Ils avancèrent dans une multitude de corridors qui se ressemblaient tous. Montèrent, descendirent des escaliers de marbre. Empruntèrent des allées extérieures, traversèrent des antichambres désertes ou fourmillant de serviteurs en tenue tantôt discrète, tantôt débordant de fioritures. Ils n'échangèrent jamais un mot entre eux, mais à chaque fois qu'on croisa leur chemin, les regards se tournèrent, et les voix s'élevèrent en murmures qui enflaient déjà alors que peu à peu l'immense quartier de la noblesse s'éveillait.
Parmi les interrogations sur ce couple singulier composé d'un officier et d'une inconnue, une rumeur particulièrement se distingua des autres, répandue par quelque serviteur de la Chambre Impériale : la Main Noire allait être assignée au service personnel du Dragonnier du roi.
La Main Noire
Ce nom couvert de mystères que chacun connaissait néanmoins. Une organisation chargée d'éliminer sans traces tous ceux qui déplaisaient à Galbatorix. Personne ne connaissait le visage de ses membres ni leur nombre exact ; étaient-ils un, deux, cent ?... et alors cette femme qui marchait enveloppée de noir, en était-elle le chef ? Venait-elle d'être châtiée pour afficher ce visage couvert d'ombres ? Pourtant son regard était de fer et même sans la connaître, ceux qui passèrent près d'elle s'écartèrent rapidement ; les serviteurs, quel que soit leur rang connaissait la crainte et savaient baisser le front devant plus puissant qu'eux.
La jeune femme avançait d'un pas assuré, suivant Kagan dont le regard se posait souvent sur elle comme pour vérifier qu'elle tenait toujours debout. Il n'y avait rien à craindre, sa fierté l'empêcherait de commettre le moindre impair ainsi exposée au dehors, néanmoins une part d'elle lui était reconnaissante de son attention.
Ils marchaient depuis plusieurs minutes quand le capitaine les fit pénétrer dans un immense bâtiment après avoir traversé une place occupée par des chariots et des commerçants bien vêtus venus faire affaire. L'animation, si joyeuse après la froideur de sa prison, sonna étrangement aux oreilles de Jéanna, qui ne sut comment qualifier la légèreté qui l'étreignit soudainement.
Elle se tourna une fois vers la ville grouillante de vie avant de passer devant le jeune homme qui lui tenait la porte. Le silence explosa autour d'eux quand cette dernière fut refermée. Tranquillement, ils prirent un couloir sur la droite puis, montèrent une volée de marches avant de se retrouver dans un large vestibule qu'aucune âme n'habitait ; pas un serviteur pour venir les accueillir.
Plusieurs portes s'ouvraient de part et d'autres de la pièce, dont une grande porte à double battants qui menait à l'extérieur. A travers les larges vitres, ils apercevaient une cour en gravier avec ce qui semblait être des écuries au loin.
Derrière eux, un escalier tournant menait à l'étage. Sa rambarde de bois était finement sculptée, un chef d'œuvre qui n'était pas de main humaine. Le motif en feuilles de lierre et chèvrefeuille confirmait bien qu'il s'agissait de l'ouvrage des Elfes.
- Voici les appartements de Murtagh, précisa Kagan.
Jéanna n'en aurait pas douté. Retenant un soupir, elle se laissa conduire dans une salle aux dimensions respectables avec une cheminée éteinte et des pans entiers de murs recouverts d'ouvrages. Les hautes fenêtres apportaient une lumière bienveillante, exposées plein sud, les journées devaient ainsi paraître agréablement longues, quoique la chaleur dût être forte au cœur de l'été.
Il y avait quelques marques de la présence de Murtagh ; son lourd manteau de voyage, des piles de parchemins en désordre sur un buffet, une coupe et un pichet de verre presque vide...
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Fanfiction Eragon - Les Liens du Destin - Terminée
Fantasía"Tout commence par un rêve", dit-on, mais pour elle tout avait commencé par un cauchemar. Un songe obscur et dénué de chaleur, contenant les derniers souvenirs d'une vie passée, devenant les premiers souvenirs d'une vie nouvelle... Jéna s'était ains...