Ils approchaient inexorablement de la capitale de l'Empire, Urû'Baen. Dans cette région les villages étaient plus grands et plus peuplés, aussi durent-ils faire de longs détours à chaque faubourg qu'ils croisaient ; leurs tours de gardes étaient plus attentifs que jamais, et même lorsqu'ils pouvaient dormir, le sommeil venait difficilement. La tension accumulée les mettait de mauvaise humeur et ne faisait qu'accentuer leurs inquiétudes. Jéna tout particulièrement souffrait de cette partie du voyage. Elle était extrêmement nerveuse sans avoir de réponse à la cause de son malaise. La nuit, ses rêves de tunnels sombres étaient épiés par quelque chose de terrifiant, sur lequel elle ne pouvait donner un nom ; c'était une peur immense, plus forte encore qu'elle ne l'avait éprouvée, un mal invisible qui la poursuivait et laissait sur elle une marque indélébile.
Mais heureusement, ils dépassèrent bientôt cette zone, et se retrouvèrent devant les grandes plaines qui les séparaient de leur destination, Gil'ead. Ils continuèrent leur périple en longeant le fleuve Ramr, et un peu plus tard, Eragon, remit de ses blessures proposa à Murtagh de croiser le fer avec lui. C'est ainsi que chaque soir, les deux jeunes gens s'entraînaient, sérieux et complices à la fois. Ils étaient de force égale et cela les faisait rire parce qu'ils ressortaient tout autant épuisés l'un que l'autre. Eragon reprit ses révisions de l'Ancien langage, et avec l'aide de Jéna, apprit quelques nouveaux mots et formulations, cependant la jeune fille n'avait pas la même somme de connaissances que le Conteur, et son enseignement finit par se tarir, elle rectifiait néanmoins les erreurs du dragonnier et lui donnait des conseils, mais ne lui répondait jamais comment elle avait appris la magie.
Ils s'étaient arrêtés pour la nuit près d'un bras du Ramr. Cela faisait déjà quelques jours que Jéna voulait manier l'épée de nouveau, mais ce n'est que ce soir-là qu'elle osa en faire part à Eragon et Murtagh.
- Tu es sûre que tu n'as plus mal à la jambe ? lui demanda Eragon, tu serais désavantagée...
- Elle ne guérira jamais de toute façon, et j'aimerais voir qui de nous deux est le meilleur. Et puis, ne me sous-estime pas trop, je connais toutes tes techniques à force de t'avoir vu, et toi aucune des miennes. Ce combat sera équitable, même avec ma blessure.
Eragon réfléchit un instant, considérant Jéna. Elle était plus petite que lui, et d'apparence plus frêle. Il serait gentil avec elle.
« Ce qu'elle dit est vrai, tu ne sais pas comment elle se bat, l'avertit Saphira.
« Ne t'inquiète pas, tu vas voir.
- Ne sois pas trop sûr de toi, le conseilla Murtagh. Tu ne sais pas ce qu'elle peut faire...
- Personne n'a donc confiance en moi ? s'indigna ironiquement le dragonnier.
- Méfie-toi, c'est tout.
Murtagh sourit, mystérieux.
Eragon couvrit Zar'roc d'un voile de protection, jetant un coup d'œil circonspect à Jéna qui faisait de même.
Ils se mirent en garde, se jaugeant consciencieusement en tournant autour d'un cercle invisible. Le regard de Jéna était déterminé, un léger sourire d'excitation flottait sur ses lèvres. Enfin, Eragon prit l'initiative, il s'élança sur elle, fendant l'air de son épée, mais la jeune fille fit souplement un pas de côté, esquivant largement son attaque. Eragon se tordit le coude alors que son coup rencontrait un vide auquel il ne s'attendait pas. Il perdit quelque peu l'équilibre, et eut tout juste le temps de parer la contre offensive de Jéna. Leurs deux lames s'entrechoquèrent faisant naître des étincelles dorées. L'épée de Jéna était fine et élancée, elle avait quelque chose de surnaturel, un peu comme celle du dragonnier.
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Fanfiction Eragon - Les Liens du Destin - Terminée
Fantasi"Tout commence par un rêve", dit-on, mais pour elle tout avait commencé par un cauchemar. Un songe obscur et dénué de chaleur, contenant les derniers souvenirs d'une vie passée, devenant les premiers souvenirs d'une vie nouvelle... Jéna s'était ains...