- Je vais voler un peu ce matin, déclara Eragon après avoir avalé en vitesse son petit déjeuner. Je veux m'assurer que les Urgals ne se sont pas trop rapprochés...
- Très bien... On se retrouvera plus loin alors, répondit Jéna.
Elle aida le dragonnier à installer Arya sous le ventre de Saphira, puis il enfourcha la créature ailée avec une perceptible impatience et ils disparurent tous les trois dans les airs.
La jeune fille resta pensive un moment, le regard tourné vers le ciel puis termina de seller Puceron et de sangler ses affaires. Un peu plus loin, Murtagh faisait de même mais avec plus de hargne.
- Tss... Il n'a même pas le cran de rester avec moi dans les parages, siffla-t-il.
- Laisse-lui le temps de digérer. C'est mieux pour vous deux. Toi aussi tu es en colère et as besoin de te calmer.
Jéanna éteignit le maigre foyer du campement avec de la terre et grimpa en selle. Le jeune homme lui tendit les rênes de l'étalon d'Eragon avant de l'imiter et d'ouvrir la voie à travers les montagnes.
Ils avancèrent aussi rapidement que possible sur les sentiers dangereux bordant des pentes abruptes et des ravines sans fond. Jéanna sentait contre elle le pendentif d'argent pulser tel un vrai cœur fait de chair et de sang. Les battements forts et accélérés par la crainte la réchauffaient et elle se réjouissait d'avoir enfin compris, de l'avoir enfin retrouvé.
Jusqu'au réveil d'Eragon et de Saphira, elle était restée dans ses bras, savourant l'odeur et la chaleur du jeune homme qui pressait son visage contre ses cheveux, sa respiration régulière venant se perdre sur sa nuque et la faisant frissonner. Une question cependant les avait taraudés : devaient-ils montrer, dire à Eragon et Saphira leur brutal attachement ? Leurs compagnons ne seraient sans doute pas extrêmement surpris, mais cela ne jetterait-il pas une gêne dans leurs relations ? Au final ils avaient décidé de ne rien dévoiler et de se concentrer plutôt sur leur objectif : trouver les Vardens avant de se faire rattraper par les Urgals.
Une demi-heure environ après leur départ, Saphira atterrit devant eux.
- Qu'est-ce qu'il y a encore ? Les apostropha sèchement Murtagh.
- Les Urgals nous rattrapent, répondit Eragon en désignant un point en amont de leur position.
- Quelle distance avons-nous à parcourir jusqu'aux Vardens ? s'enquit Jéanna.
- Normalement ? On en a encore pour cinq jours au moins. A la vitesse à laquelle nous avançons, peut-être trois. Mais les Urgals se rapprochent trop rapidement, si demain nous ne sommes pas arrivés je ne donne pas cher de nos peaux ainsi que celle d'Arya.
- Elle tiendra bien un jour de plus ! Dit Murtagh.
- On ne peut pas compter là-dessus. Le seul moyen de parvenir chez les Vardens à temps est de ne plus nous arrêter pour dormir.
Murtagh eut un rire amer, mais c'est Jéanna qui prit la parole.
- Eragon ! C'est impossible, cela fait des jours qu'aucun d'entre nous ne dort suffisamment. Sans compter les chevaux ! Ils ne tiendront pas la route !
- On verra bien. On n'a pas d'autre choix de toute façon, lâcha Eragon avec dépit.
- Nous pourrions vous laisser, Jéanna et moi, lança soudain Murtagh. En volant vous iriez plus rapidement et les Urgals seraient forcés de diviser leurs forces en deux... Ainsi vous auriez plus de chance de rejoindre les Vardens rapidement.
- Ce serait du suicide ! S'exclama Eragon. Ils vous traqueraient comme du gibier, et pour une raison qui m'échappe, ils sont bien plus rapides que nous qui sommes à cheval ! Non, notre seule échappatoire et de nous rendre chez les Vardens, ensemble.
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Fanfiction Eragon - Les Liens du Destin - Terminée
Fantasía"Tout commence par un rêve", dit-on, mais pour elle tout avait commencé par un cauchemar. Un songe obscur et dénué de chaleur, contenant les derniers souvenirs d'une vie passée, devenant les premiers souvenirs d'une vie nouvelle... Jéna s'était ains...