Fanfiction Eragon - Les Liens du Destin - Terminée

Chapitre 54 : Rivalités

- Je suis désolée de m'être emportée contre toi l'autre jour, dit-elle.

Le jeune homme l'observa un moment avant de hausser les épaules.

- Je ne t'en veux pas.

Ils se remirent à marcher. Les pas de la créature derrière eux faisaient frémir la terre.

- J'ai beaucoup repensé à ce que tu m'as dit, reprit-il. Après tout, tu avais peut-être raison. Je m'obstine peut-être inutilement. Elle me rejette à chaque fois, et la dernière en date n'a pas été des plus douces. J'étais pourtant certain de ce que je ressentais pour elle.

- Etais ? S'étonna-t-elle.

- Je commence à douter, expliqua-t-il d'une voix incertaine. Je me dis que mes sentiments relèvent plus de l'admiration. Pourtant quelque chose de fort nous unit, elle a transporté l'œuf de Saphira, ce n'est pas rien ; c'est elle aussi que j'ai vu dans mes rêves quand elle était prisonnière des mains de Durza. Mais à part cela... Elle refuse de me comprendre et je ne peux la comprendre, nous sommes trop différents.

- Tu dois avoir raison, murmura-t-elle.

- Tu sais, j'ai souvent hésité à venir te parler à Carvahall. Mais cela n'aurait pas plu à mon oncle ni à mon cousin. Je regrette aujourd'hui de m'être laissé persuader car, en réalité je t'apprécie Jéna. Nous ne nous sommes pas toujours bien entendus, mais tu as été là lorsque j'en avais besoin. Tu n'as pas hésité à risquer ta vie pour nous sauver des Urgals, et à Gil'ead aussi. Je ne sais pas si j'ai été assez reconnaissant.

- Je n'ai pas besoin de ta gratitude, Eragon. Je ne laisse pas tomber les personnes qui me sont chères, c'est un de mes principes.

- Je suis heureux de faire partie de ses personnes alors, sourit le Dragonnier.

La jeune fille lui rendit son sourire.

Sans l'air de rien, le garçon glissa sa main dans la sienne. Elle ne la regarda même pas mais resserra ses doigts à son tour.

Ils continuèrent sur le sentier parsemé de fleurs blanches. Au loin une lumière illuminait l'allée.

Jéna ouvrit les yeux : les voiles de tissu fin qui paraient son lit apparurent, scintillant sous les dernières lueurs des étoiles. Elle se frotta la joue du dos de la main ; son visage était chaud comme si elle avait rougi. La jeune fille se redressa, elle se rappelait avoir rêvé mais n'aurait pu dire de quoi. Cependant une étrange impression subsistait. Un sentiment qu'elle ne pouvait décrire mais qui la mettait mal à l'aise, comme s'il la répugnait et lui était agréable à la fois. Elle secoua la tête. Il était inutile de s'appesantir sur un rêve dont elle ne se souvenait même pas. D'autres surviendraient, peut-être plus intéressants.

***

L'automne était bien installé. Dans toute l'Alagaësia, les gens terminaient leurs récoltes et leurs conserves pour se préparer au long hiver à venir. Au Du Weldenvarden, la magie ancestrale des Elfes protégerait la forêt des frimas de la saison blanche, il serait rare que la température descende bas. Ici, on ne souciait que du manque de luminosité, le soleil n'apparaissant que tard dans la matinée et disparaissant tôt le soir.

Ce jour-là le ciel était particulièrement clair. Jéna sortit de chez elle, vêtue d'une belle tunique aux manches courtes et d'un pantalon étroit en lamarae, confectionnés par les elfes. Elle en avait fait spécialement la demande aux maîtres tisseurs d'Ellesméra, qui auparavant, ne lui avaient offert que des robes ou de longues tuniques, peu pratiques pour les activités qui occupaient la jeune fille à longueur de journée ces derniers temps.