Fanfiction Eragon - Les Liens du Destin - Terminée

Arc Dernier - Partie I : Le Guerrier masqué

La flèche fila, traversant sans peine le cercle de fer avant de se planter dans la cible située à cent-vingt pieds de là. Les applaudissements retentirent pour saluer le concurrent, un homme d'une bonne cinquantaine d'années qui avait durant la guerre commandé les archers de l'armée de Galbatorix. Peu à présent le savaient, moins encore s'en souciaient.

A sa suite une elfe puis deux autres hommes se succédèrent pour tirer leurs cinq flèches et atteindre les cibles postées chacune à une distance différente, avec sur leur trajectoire un anneau large d'une coudée. Un Kull entra ensuite en scène et décocha ses traits avec force. Le dernier tir buta contre le rebord du cercle sans que cela perturbe sa course ; il traversa l'acier et se planta dans le bois peint de blanc. Tous les spectateurs acclamèrent aussitôt l'Urgal avec entrain. Leur réserve des premiers temps face à ces créatures qu'on avait encore peu l'habitude de côtoyer sans animosité s'était estompée et les vivats se déployaient désormais pour encourager quelle que soit sa race tous les participants au premier Tournoi d'Ilirea.

Cette manifestation organisée plus de quatre ans après la fin de la guerre, avait pour but de rassembler tous les peuples d'Alagaësia et permettre aux âmes les plus avides d'actions et de batailles – choses que la paix contrecarrait souvent – de s'affronter dans des épreuves d'adresse, de force ou encore de rapidité, et récolter gloire ailleurs que sur un champ de bataille.

Depuis un mois des centaines de personnes étaient arrivées à Ilirea. La moindre auberge croulait sous les réservations, les maisons inoccupées avaient été réquisitionnées et réaménagées afin d'accueillir les délégations officielles des peuples alliés. A l'extérieur des remparts, un village de tentes avait également été monté pour les retardataires.

Enfin, le lieu du tournoi en lui-même avait pris place à mi-chemin entre le fleuve Ramr et la ville. Il se composait de quatre terrains entourant un cinquième, celui-ci pourvu de hauts gradins élevés durant l'été. C'est dans cette arène qu'au solstice d'hiver, à midi, la Reine Nasuada proclama l'ouverture de la compétition.

Parmi les épreuves les plus attendues se retrouvaient bien évidemment les joutes, les courses à obstacles et maîtres de toutes : les duels armés. Les phases de qualification de ces derniers commencèrent d'ailleurs au deuxième jour du tournoi.

Jéna, après s'être arrêtée au champ de tir à l'arc, rejoignit les tribunes principales du terrain central où siégeait Nasuada en compagnie du gouverneur de la province libre de Teirm, de Jörmundur, son fidèle conseiller, et d'autres figures que le Dragonnier ne connaissait pas vraiment.

Le son de l'acier frappé contre l'acier s'élevait avec clarté au-dessus des ah et des oh que poussaient les spectateurs. L'arène était divisée en quatre parties égales où des groupes de cinq participants s'affrontaient un à un.  Il leur était donné une mesure de sablier pour vaincre leur adversaire. Passé ce délai le duel prenait fin même si aucun des deux n'était parvenu à neutraliser l'autre. Aux quatre juges alors, représentés par chacune des quatre races participantes afin de veiller à l'équité du jugement, de décider qui remportait la manche. Plusieurs critères étaient pris en compte allant de la technique propre des combattants à l'engouement du public en leur faveur.

Les armes personnelles n'étaient pas autorisées dans l'arène. Le compétiteur avait à sa disposition une panoplie d'armes offensives et défensives de corps à corps, chacune soigneusement sélectionnée et recouverte d'un voile de protection magique en vue d'éviter les drames sanguinolents. Il avait le droit d'en choisir deux. La victoire était nette lorsque l'un des adversaires se retrouvait totalement désarmé ou à la merci de son opposant, le couteau sous la gorge par exemple. Un mage veillait sur chaque affrontement, prêt à arrêter une frappe s'il la jugeait dangereuse. Malgré ces précautions, les courbatures et les bleus ne manqueraient pas mais aucune voix ne s'en plaindrait car ils faisaient partie du défi relevé.