Fanfiction Eragon - Les Liens du Destin - Terminée

Chapitre 35 : Grandeur ou petitesse

Le vide battait la mesure dans son cœur affligé.

Il serra le pendentif sans vie qui creusait dans son âme un gouffre de souffrance indescriptible.

Partie.

Disparue.

Morte.

Les larmes coulèrent de nouveau, déchirant sa conscience accablée.

Accablée de tristesse.

Accablée de regrets.

Accablée de culpabilité.

Il avait senti que quelque chose se passait, un événement grave, dans lequel seules la peur et la souffrance entouraient la jeune fille.

Jéanna. Sa Jéna.

Il avait cherché désespérément Tornac pour tout lui avouer et demander son aide. Que devait-il faire ? Mais le maître d'armes, son ami, n'était pas là. Lui aussi semblait avoir disparu.

Il s'était alors précipité jusque chez elle, sentant dans son cœur d'argent la course effrénée qu'elle effectuait.

Ce qu'il avait vu alors....

Ses pleurs redoublèrent.

Dans un chariot brinquebalant, on disposait deux dépouilles sans linceuls. Le corps désarticulé de Tôcen, autrefois si droit et si élégant, le laissa atterré. Mais le chagrin qu'il éprouva ensuite finit de l'abattre : la belle femme, si douce, qui l'accueillait chez elle le sourire aux lèvres, n'était plus qu'un corps décapité, couvert de sang. La tête auréolée de sa blonde chevelure paraissait dormir, tourmenté par quelques rêves sans lumière.

Il dut se retenir au mur d'une maison, une affreuse nausée bouillonnait dans sa poitrine.

Il n'y avait pas de traces de Jéanna, il savait qu'elle n'était plus là mais ne pouvait dire où elle se trouvait, où elle fuyait...

Les jours qui avaient suivi, il avait erré dans les rues d'Urû'baen ou était resté enfermé dans ses appartements, l'esprit perdu loin de là, loin de tout, loin de sa propre vie, attaché à la quête de survie de celle qu'il aimait... A un moment, une aura apaisée avait envahit la jeune fille, mais elle n'avait pas duré longtemps.

Et puis enfin, la pire peur était arrivée, une douleur effroyable l'avait traversé avant de l'achever.

Le vide.

Le néant.

Comment décrire ce qu'il avait ressenti, ce qu'il ressentait encore !?

Soudain on tapa à sa porte. Il se renfrogna, les domestiques devaient avoir compris qu'il ne voulait voir personne.

La poignée tourna et une ombre se faufila dans sa chambre envahie par l'obscurité.

- Partez, cracha-t-il entre ses larmes.

- Murtagh...

Il redressa subitement la tête, interdit. Le maître d'armes qu'il avait vainement cherché, se tenait devant lui, les traits tirés et les vêtements usés par un long voyage.

- Que, que fais-tu là ? Où étais-tu ? Demanda le jeune homme d'une voix rauque.

L'homme fit un pas hésitant vers lui ; malgré la faible luminosité Murtagh pouvait voir que ses yeux brillaient de larmes.

- Elle est morte Murtagh, déclara-t-il enfin avec lenteur, le chagrin faisait trembler sa voix. Le roi voulait sa mort, il m'a envoyé la poursuivre. Un soldat l'a finalement retrouvée ; elle est morte rapidement. Je l'ai enterrée digneme...