Partie II : Altháyn

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Après que Jéna eut séché ses larmes et se fut mouchée – si élégamment que ni elle ni Malthadrin ne parvinrent à retenir leur rire – les deux amis reprirent leurs retrouvailles du début. Ils se saluèrent et s'enquirent de la santé et des nouvelles de l'autre.

L'elfe commençait en réalité à retrouver l'usage de la vue, très lentement certes, mais il distinguait désormais les couleurs et les formes lorsqu'il y avait suffisamment de luminosité comme c'était le cas ce matin-là.

-                     Tu m'as vraiment aperçue alors quand je suis arrivée ? Demanda Jéna.

-                     Oui, je peux voir quand tu souris ainsi que le beau châtain de tes cheveux.

Il prit une mèche qui lui barrait le front et joua avec. La jeune femme se tenait toujours contre ses genoux et évalua son allure générale. Malthadrin avait minci, ses muscles avaient fondu sans le laisser décharné pour autant. Il respirait d'un rythme lent qui paraissait douloureux à chaque inspiration. Mais le détail le plus frappant qui lui avait échappé jusque là pourtant, était ses cheveux argentés qu'il portait désormais courts.

-                     Ta nouvelle coupe te va bien, murmura-t-elle amusée.

-                     Ce n'était pas de l'avis de Telduen. Je le crois jaloux de mon physique plus avantageux que le sien, rit Malthadrin.

-                     Il y a de quoi, renchérit Jéna.

-                     En réalité, poursuivit-il plus bas, la fièvre m'envahit souvent, et il faut bien avouer que je transpire moins ainsi.

-                     Parviens-tu à marcher ?

-                     Avec de l'aide. Pas très longtemps.

Elle aurait voulu mieux faire et guérir son ami de toujours. Qu'ils puissent de nouveau partir à l'aventure sous les bois d'Ellesméra, insouciants, heureux.

Alors qu'elle s'apprêtait à reprendre la parole, un rrgnaa enjoué s'éleva à l'entrée aussitôt suivi de la silhouette étincelante de la dragonne qui trottinait vers eux.

-                     Te voilà enfin ! S'exclama sa maîtresse. Viens faire la connaissance de Malthadrin.

La créature ne se jeta pas sur ce dernier, elle avait compris se trouver dans un endroit conçu pour le repos et le long de son trajet pour arriver jusqu'ici avait pris garde de ne déranger personne, tout en distillant sa bonne humeur auprès des personnes qu'elle croisait. Elle se hissa, les patte-avants sur l'accoudoir, et approcha son museau de l'elfe qui appliqua la main dans le creux sous sa mâchoire, là où la peau était sensible et aussi douce qu'un pétale.

-                     Bonjour Bjartskullar.

La dragonne se mit à ronronner. Elle plissa les paupières tandis que Malthadrin la caressait. Elle aimait déjà le monde entier mais aucune de ses rencontres ne valait celle-ci. La petite créature ne possédait pas encore de mots pour qualifier ce qu'elle ressentait, comme un élan désireux d'apporter réconfort et joie de vivre à cet elfe qu'elle savait être parmi les amis les plus proches de celle-qui-partageait-son-âme.

-                     A-t-on déjà vu créature plus resplendissante que toi ?

Elle geignit affectueusement en se tournant vers Jéna qui les admirait faire connaissance.

-                     Tu as raison, renchérit Malthadrin, Soluskopa vaut au moins les huit mille splendeurs d'Issilmùr à elle seule.

Nouveau roucoulement qui sonnait comme un hochement de tête entendu.

Fanfiction Eragon - Les Liens du Destin - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant