Chapitre 29 : Profondeur et esprit

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Tornac les attendait, adossé au tronc d'un arbre, un long parchemin élimé entre les mains. Quand il les aperçut, un mince voile obscurcit ses traits, mais ses yeux étaient étrangement embués. Jéanna et Murtagh s'écartèrent subitement l'un de l'autre et rejoignirent le maître d'armes, une légère rougeur aux joues.

- Comment était cette surprise alors ? Demanda-t-il en regardant la jeune fille.

- ... C'est la plus belle qu'on m'ait jamais faite, s'enthousiasma-t-elle après un instant d'hésitation.

Elle jeta un furtif coup d'œil vers Murtagh qui s'était dirigé vers les chevaux.

- Souhaiteriez-vous la voir Tornac ?

- Dans quelques années peut-être. Je préfère que tu en profites.. que vous en profitiez les premiers.

Il adressa un clin d'œil complice à Jéanna. Elle sourit, le visage en feu. Etait-ce si évident ?

- Je promets de vous y emmener un jour, assura-t-elle.

Il hocha la tête puis se releva d'un mouvement souple, étonnant pour son âge.

- Bien, il est temps de rentrer.

***

- Je ne pensais pas qu'on aurait le droit de venir ici sans Tornac.

- Ne t'inquiètes pas, le roi sait où nous sommes, il ne me laisserait pas sortir seul de la ville s'il ne savait pas exactement où j'allais.

Et ce qu'il allait faire, pensa Murtagh intérieurement. Il était bien conscient que l'ombre de Galbatorix planait constamment au-dessus de lui, veillant sur son petit protégé, sur le fils de son ami. Il avait certes une grande liberté de mouvements en ville, mais pour franchir les portes des remparts, il lui fallait presque un laisser-passer avec le sceau du souverain. Enfin, c'était exagérer de penser ça, cependant il se doutait que de quelque manière que ce soit, le roi avait eu vent de son soudain attrait pour la campagne et lui permettait, tacitement, de sortir à sa guise sans toutefois dépasser les bornes invisibles de quelques lieues à la ronde d'Urû'baen.

- Que fait-on ? Demande Jéanna.

- Je ne sais pas, répondit-il placidement.

- Ce n'est pas une réponse.

Il rit.

- Je sais.

- Idiot, lança-t-elle en lui donnant une tape sur le bras.

Murtagh attrapa son poignet et la bouscula soudain sur le dos sans qu'elle puisse réagir. Il l'enjamba ensuite, coinçant ses bras entre ses genoux et se mit brusquement à la couvrir de chatouilles. Elle hurla, étranglée de rire, se tortilla comme un ver en essayant de repousser ses attaques.

- Arrête, arrête ! Cria-t-elle entre deux gloussements torturés.

Il se pencha près de son oreille.

- Seulement si tu m'embrasses.

- Tout ce que tu veux, mais arrête ça, tu sais très bien que je déteste qu'on me chatouille.

- Oui, je sais, se moqua-t-il en accélérant le fourmillement de ses doigts sur ses côtes.

Elle se cambra, les larmes aux yeux et réussit à se retourner, mais le supplice infernal et hilarant était bien pire de ce côté. Sa gorge émettait des drôles de sons, entre le rire et le jappement.

- Allez, c'est bon, arrête maintenant, parvint-elle à articuler entre deux respirations.

Les chatouillis cessèrent brusquement et avec, les cris de Jéanna, remplacés par les souffles accélérés des deux jeunes gens. Elle se retourna de nouveau sur le dos, Murtagh la dominait toujours.

Fanfiction Eragon - Les Liens du Destin - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant