Chapitre 13

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Je me réveil à cause d'une sonnerie de téléphone. Un mal de crâne énorme m'arrive de plein fouet. Où suis-je ? Je lève la tête avec une incompréhension des plus totales... Mes yeux se heurtent au soleil et se plissent instantanément. Mes mains viennent les couvrirent en vitesse, tandis que je tourne mon visage vers la droite. Je suis dans ma voiture... Mais qu'est-ce que je fais là ? À oui. Tout me revient en mémoire. La dispute avec ma mère, la gifle, le bar, l'alcool, les souvenirs... Je souffle. Me voilà face à la réalité. Ça ne fait uniquement quatre jours que j'ai commencé ma nouvelle vie et tout est déjà partit en éclats.

Je scrute le paysage qui s'offre à moi. Le soleil me fait face. Il se réveil et se lève doucement au dessus de la mer. C'est tellement beau... Un dégradé de couleur inonde le ciel d'une teinte orangée et rosée. J'en déduis que je me suis garée tout près de la plage. Tant mieux. Cette vision a le don de me remonter un peu le moral.

Ma sonnerie retentit une deuxième fois et me sort de mes rêveries. Je m'empresse d'y répondre pour calmer un tant soit peu mon mal de tête. Malheureusement, j'aurais du regarder avant qui était-ce... Je regrette immédiatement d'avoir décrochée. Je ne peux pas m'empêcher de souffler un bon coup et de lever les yeux au ciel.

« Alison ! Tu décroches enfin ! Ça doit faire trois heures que j'essaie de te joindre !

J'éloigne le téléphone de mes oreilles. Ma mère a le don d'élever la voix dans les aigus lorsqu'elle est énervée. S'en est vraiment agaçant. 

Je réalise soudain qu'elle ose m'appeler après ce qu'elle m'a fait. Elle a vraiment du culot.

-Qu'est-ce que tu me veux ?

-Je m'inquiétais pour toi bon sang !

-À oui et depuis quand tu t'inquiètes pour moi ?

-Depuis toujours ! Tu es ma fille Alison.

Je ne réponds pas. Je suis bien trop fatiguée et énervée pour dire quoi que ce soit. L'alcool coule encore dans mon sang et me brouille les idées. Il faudra que je réfléchisse à l'avenir avant de prendre quatre verres à shot.

-Où es-tu ?

-Là où tu ne pourras pas me gifler.

C'est sortit tout seul. Un silence de mort s'installe. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, mais un fou rire incontrôlé me prend d'un seul coup et sans raison. J'entends ma mère lâcher un sanglot. On a l'air de deux grosses psychopathes venant de s'échapper d'un asile, mais je crois tout simplement que nos nerfs lâchent. Toute cette pression part petit à petit, toutes nos angoisses, toutes nos peurs... 

-Excuses-moi Alison je n'aurais pas du...

-Si tu voulais t'excuser tu aurais du le faire plus tôt et surtout pas par téléphone.

Je raccroche. Je n'ai pas le moindre du monde envie d'entendre ses excuses. Pour l'instant, j'ai besoin d'être seule. Enfin, quand je dis seule, c'est d'être sans elle.

Je scrute l'heure sur mon téléphone. Il est six heures du matin et je reprends les cours dans deux heures. Je n'ai vraiment pas envie d'y aller. Mais si je n'y vais pas, de un, ma mère va être encore plus sur mon dos et de deux, je vais surement être contactée par le lycée et l'on va me demander pourquoi je suis absente dès le deuxième jour. Je souffle. J'aimerais tellement retourner en Louisiane près de mon père ou encore en colonie...

Je sors de ma voiture pour me dégourdir un peu les jambes. Ça me fait un bien fou... Un vent légèrement chaud caresse mes bras nus. J'ai sans doute l'air de rien vu les regards moqueurs que me lancent les passants, mais je m'en contre fiche. Là, tout de suite, je me sens bien. Enfin, en apparence.

Une envie soudaine d'aller aux toilettes me prend. Bien. Je ne vois aucune cabine dans les parages... Normalement près des plages, il y en a quelques unes. Néanmoins, cette fois, rien. Je n'ai vraiment pas de chance. 

Une idée me traverse la tête. Qui ne tente rien n'a rien... Je me dirige à toute vitesse vers mon bar préféré. Qui c'est ? Il est peut-être ouvert.

Je pousse la porte. Elle s'ouvre pour mon plus grand bonheur, accompagnée d'une petite sonnette indiquant qu'une personne vient d'entrer. J'observe la pièce mais n'y vois que des tables et des chaises en bois.

-Y'a quelqu'un ?

Pour seule réponse, des bruits de pas se font entendre. Je peux discerner une porte s'ouvrir à l'intérieur du bar et me tourne dans tous les sens pour essayer d'y trouver la localisation. Je sursaute lorsqu'une personne m'interpelle. Je me retourne vers le bar. Je suis à la fois étonnée mais pas tout à fait... Je ne vois pas pourquoi cela devrait me surprendre. Je pense même que je m'y attendais.

-Alison... Que me vaut se plaisir ? »

Un éternel sourire en coin se forme sur ce visage d'ange. Bonjour Tyler.

Memories [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant