Memories [en pause]

Chapitre 8

Je me réveille avec de gros cernes et la bouche pâteuse, encore un peu endormi. J'ai vraiment eu du mal à trouver le sommeil hier soir et je suis finalement partit au pays des rêves vers une heure du matin...

Ma petite promenade d'hier après-midi m'a fait cogitée un bon moment. J'ai pensé à Caroline, à la façon dont elle m'a parlée, dont elle m'a traitée et dont elle m'a menacée. Elle a vraiment du culot. Je suis sûre qu'elle drague des garçons derrière le dos de Tyler et vu sa façon de s'habiller, qui n'est d'ailleurs pas laisser au hasard, ça ne m'étonnerai pas que quelques personnes lui courent après, mais pas pour les mêmes raisons innocentes à lesquelles on pense en premier...

J'ai aussi songé à Tyler, à son beau sourire en coin et à ses incroyables yeux verts. Il ne m'a pas laissée indifférente, c'est sûr. Pourtant, je ne veux pas ça, je ne veux pas m'attacher alors qu'il a déjà une copine et aussi en partit à cause de son insolence... C'est dingue, je n'ai jamais vu une personne aussi arrogante que lui. Mais derrière son masque, je sens que c'est un gars bien. Il se met une carapace encore plus grosse que celle d'une tortue, mais j'arrive à lire dans ses yeux sa gentillesse, sa tendresse, sa vraie personnalité. C'est bête dit comme ça alors que je le connais à peine, mais j'ai l'impression de le connaître depuis toujours. Lorsque je l'ai vu pour la première fois, je me suis sentit tout de suite à l'aise. C'est exactement pareil avec d'autres personnes. Lorsqu'on les croise pour la première fois, on sait qu'on les apprécie ou alors à l'inverse, qu'on ne les aime pas. C'est le cas avec Caroline d'ailleurs. Dès que j'entends la voix de cette fille, je ne peux pas m'empêcher de souffler de mécontentement. Cette fille est une garce...

Je suis tellement dans mes pensées que je ne remarque même pas le temps passer. Il est déjà six heure quarante alors que je dois partir à sept heure vingt. Je me lève en vitesse et vais dans la salle de bain me préparer. Je me lave, sors de la douche et m'habille. Je porte une jupe et un débardeur noir à dentelle et une petite veste en jean claire. Je n'oublie pas de remettre mes bracelets brésiliens en place et de me mettre du parfum au chocolat. Je me mets un peu de mascara et pars enfin déjeuner dans ma cuisine.

Ma mère est déjà partit, alors je prends mes céréales et mon jus d'orange toute seule. J'aurai beaucoup aimé lui parler pour faire évacuer le stresse qui grandit en moi...

Avant qu'il n'y ait un tas de question dans ma tête, je n'étais pas autant paniquée par le fait de commencer une nouvelle année. C'est vrai, généralement on retrouve ses amis, on est un peu anxieux ce qui est totalement normal. Mais cette fois je sais qu'il n'y aura pas mes amis, mais Caroline... Et sans doute ce professeur de littérature, monsieur Salsfitz, qui d'ailleurs me rappelle de commencer bientôt mes recherches à son égard.

Enfin prête, je mets mes chaussures et ayant déjà une veste en jean, je ne mets pas de manteau. Je prends mes clés de voiture à la hâte, tout comme mon sac de cours, sors de chez moi et cours à ma voiture. Je suis un peu en retard. Pour me motiver, je mets un peu de musique et tombe sur « Cake by the Ocean » du groupe « DNCE ». Parfait. Même si cette chanson en est déjà à la moitié, me voilà toute souriante. Je chante avec Joe Jonas et ses musiciens, ça me détend beaucoup ! La boule s'étant formée dans mon ventre disparaît peu à peu. Moi qui redoutais le moment de passer les portes du lycée, j'ai une envie soudaine d'y entrer. C'est dingue à quel point une musique peut nous remonter le morale, ou à l'inverse, nous accompagner dans notre tristesse et notre désespoir. Se seront peut-être les seules amies que j'aurais cette année, qui sait ?

Arrivée au lycée, je sors de ma voiture en prenant bien le soin de prendre mon sac. Se serait idiot de l'oublier. Comme la dernière fois, je traverse la foule, les conversations, la fumée et cette fois-ci un peu de musique. Le soleil est présent aujourd'hui, tout comme les sourires plantés sur les visages des lycéens. Je me sens... bien. Plutôt bien.

Lorsque je pénètre à l'intérieur du bâtiment, des petites pancartes blanches nous indiquent d'une flèche noire où se trouve le panneau précisant notre classe et nos cours. Je m'y dirige en vitesse, sans trop montrer ma joie. On pourrait me prendre pour une accro du travail.

Me trouvant devant ce panneau, je cherche de mon doigt mon nom et mon prénom. Terminale B. Bien. Je suis en Terminale B. Juste à côté, il est inscrit le numéro d'une salle, la 206, où tous les élèves de ma classe doivent se rejoindre pour le premier cours de l'année, sans doute pour mettre les pendules à l'heure.

Je m'y dirige en vitesse, sachant que la sonnerie a déjà retentit. Peut-être cinq minutes plus tard, je me retrouve devant et constate avec joie que ma classe n'est pas encore entrée dans la salle. Juste au moment où je me range dans le rang, un professeur nous fait signe d'entrer, tout en se tenant près de la porte en souriant à pleine dent, tout en me fixant.

Mes sourcils se froncent instantanément. Je constate avec stupéfaction, étonnement et avec incompréhension, qu'il s'agît tout simplement de ce chère monsieur Salsfitz...