Chapitre 17

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Lorsque l'on est arrivé chez moi, je me suis dépêchée de prendre mon sac de cours pour éviter de croiser ma mère. Je suis entrée doucement sans faire de bruit et je n'ai pas allumé la lumière. Mais heureusement et à ma plus grande stupéfaction, elle était déjà partit au travail. Je pensais qu'elle serait restée jusqu'à mon retour pour me passer un savon ou s'excuser, mais non. Tant mieux. D'un côté, je ne voulais toujours pas la voir. Elle me cache des choses, ne me dit rien, fait comme si de rien n'était alors qu'elle sait très bien que je sais qu'il se trame quelque chose.

En ce moment, nous sommes sur la route du lycée avec Tyler. Il y a un silence de mort, plutôt pesant. Je pense qu'il meurt d'envie de me poser des questions, mais je sais qu'il se retient pour éviter de me mettre mal à l'aise. C'est drôle venant de sa part. De son caractère plutôt imposant et « je n'ai peur de rien », je pensais qu'il n'hésiterait pas à me faire un interrogatoire. Ou sinon, je me trompe complètement et il se moque totalement de mes histoires. Je serais contente d'un point s'il ne me posait aucune question, mais de l'autre cela m'énerverait. Ce serait comme s'il s'en fichait de moi.

Je tourne la tête vers lui et le toise avec admiration. J'inspecte chaque parcelle de son visage. De là où je suis, il a l'air d'avoir la peau lisse et douce comme une peau de bébé. Ça me donne envie de lui tirer les joues tel le ferait une personne âgée lorsqu'elle voit ses petits enfants. D'ailleurs, une petite fossette vient juste de se former dans le creux de ses pommettes. Je pense qu'il a remarqué que je l'observais, mais je continue mon inspection. Ces yeux verts émeraude jonglent entre la route et moi. Pour une fois, je ne suis pas gênée et continue à la fixer. Je descends un peu plus vers le bas de son visage et observe sa bouche. Elle est délicatement dessinée et est un peu charnue. Une couleur entre le rouge et le rose est présente. Ça me donne envie de les embrasser... C'est comme une hypnose. Je ne peux pas m'en détacher. Qu'est-ce que tu me fais Tyler ?

« Alison ?

Je sors de mes pensées et mes yeux se détachent enfin de sa bouche. Tyler me regarde avec questionnement et amusement. Je me suis fait grillée. Mes joues rosissent légèrement. Tant pis. Ce qui est fait est fait. Je remarque par la même occasion que la voiture est garée sur le parking du lycée.

-Ça va ? Me demande t-il avec une lueur de malice dans les yeux.

-Très bien, merci...

-Je... je voulais te poser une question.

Le parking est vide, comme l'entrée du lycée. Nous sommes seul et je pense même que la sonnerie a déjà retentit. Ça me donne tout de suite la chère de poule et un petit côté interdit. Je hoche la tête comme pour donner mon accord. De toutes manières, je n'ai pas le choix et aucun mot ne peut sortir de ma bouche en ce moment.

-Qu'est-ce qu'il se passe avec ta famille ?

Je ne réponds pas et tourne la tête vers la fenêtre. J'en étais sûre.

-Je ne veux pas te mettre mal à l'aise, je veux juste chercher à comprendre. Je m'inquiète pour toi, c'est tout.

Je souffle malgré moi. C'est attentionné de sa part mais je n'ai pas envie de lui en parler. Il serait mêlé à des histoires que moi-même, je ne connais pas la base du conflit.

-Tu as débarqué ce matin, les joues inondées de larmes et de noir à cause de ton mascara... Tu as pleuré, tu as bu... C'est normal que je me fasse du souci pour toi.

-Je... Je n'ai pas envie que tu sois mêlé à tout ça. Je me suis disputé avec ma mère, c'est tout ce que tu dois savoir.

-Bien... Si tu as besoin de parler, n'hésite pas à venir me voir.

-Merci Tyler...

-C'est normal Alison. Les amis sont faits pour ça.

Je lui souris tendrement. Un autre souvenir surgit soudainement. Merde ! Je l'avais complètement oubliée celle-là !

-On ne devrait pas faire attention à Caroline ? Je te rappelle qu'elle ma presque brisé la côte en me poussant contre un poteau, uniquement parce que j'avais bu une bière avec toi.

-On s'en fou de Caroline. Tu as le droit de trainer avec qui tu veux. Elle n'a pas à décider pour toi.

-Mais, tu es en couple avec elle...

-Arrêtes de t'inquiéter Ali, on ne fait rien de mal. J'aide tout simplement une amie.

Même s'il dit ça, je sais que ce n'est pas tout à fait vrai. Il me drague, il m'attire. Nos intentions ne sont pas totalement innocentes...

-Tu m'as trouvé un petit surnom ? J'aime bien.

-Oui, répondit-il d'un sourire timide et franc. J'aime bien aussi. Aller, viens. Les cours ont commencé depuis une bonne dizaine de minutes. »

On sort tout les deux de la voiture et claquons les portières en même temps. On se lance un petit rire complice et nous dirigeons vers le lycée, côte à côte. 

Memories [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant