Chapitre 28

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*Flashback de deux mois auparavant, pendant les grandes vacances*

Je me réveille tranquillement tandis que mes yeux s'ouvrent lentement. Il doit être vers les neuf heures du matin. Le soleil traverse les fins rideaux bleus de la fenêtre et quelques rayons illuminent la pièce. J'inspecte la chambre et j'observe quelle est déjà vide. Les lits sont défets et une poubelle étant au milieu de la chambre, me précise que je suis autorisée à partir de la pièce. Elle doit être là depuis au moins une heure.

Je me lève alors lentement, je mets mes chaussons qui sont obligatoires et je me dirige vers le grand salon en passant par les longs couloirs. Quelques personnes y sont : certains lisent, d'autres jouent à des jeux de société et quelque uns parlent tranquillement. Juste à côté, dans la cantine ouverte au salon, des adolescents comme des animateurs déjeunent. La pièce est assez grande et chaleureuse ; au milieu de celle-ci, il y a une douzaine de tables en bois accompagnées de leurs longs bancs donnant un air rustique assez sympathique. De chaque côté du self, il y a deux grandes tables sur lesquelles de la nourriture est disposée. Il y a des céréales, du lait, du pain, de la confiture, du beurre, des fruits, de la compote, du jus d'orange et un tas d'autres aliments pouvant satisfaire chacun de nous. Tout le monde est en pyjama et est décoiffé, mais personne n'a l'air d'y faire attention. C'est plutôt le contraire : ils ont l'air de s'en foutre totalement. Je fais parti de ces personnes. Nous sommes en vacances, à quoi bon en faire des caisses et de venir tout beau tout prêt alors que nous allons bouger toute la journée. Cette situation me met tout de suite à l'aise : je me sens comme chez moi. C'est ça que j'aime dans une colonie : les animateurs font tout pour que l'on se sente bien et comme à la maison. Ça met tout de suite de bonne humeur.

Je me dirige alors vers une grande commode et je prends un plateau, un bol, des couverts et un verre. Je décide de prendre des céréales au chocolat avec un peu de lait, du pain au beurre et à la confiture puis un verre de jus d'orange. Ça me suffit largement pour le matin et pour tenir jusqu'au midi. Je me dirige ensuite vers une table où sont installées quelques filles de ma chambre, Élise et Lucia, et d'autres personnes dont une animatrice, Elena. Nous mangeons tranquillement tout en discutant de tout et de rien. Je fais attention à ne pas fusiller la jolie infirmière du regard et j'essaie de me dire qu'elle n'est rien pour Thomas, juste une amie. Néanmoins, il faut que j'arrête mes enfantillages. Ils sont tous les deux grands, ils font ce qu'ils veulent.

Une dizaine de minutes plus tard, Clément nous réunit tous dans le salon puis nous liste le plan de la journée. Pour aujourd'hui, nous auront des activités communes comme nous n'avons pas pu choisir hier soir, dû aux arrivées. Le matin et l'après-midi, il y aura un jeu commun pour apprendre à se connaître. Entre dix-sept heures et dix-neuf heures, nous aurons notre temps libre : nous pourrons nous lavés, avoir nos téléphones, acheter des bonbons ou des cartes postales pour nos parents, choisir nos activités pour le lendemain, se reposer un peu... Le soir, il y aura une petite boom en l'honneur du début des vacances et de la colonie. Cette journée s'annonce assez tranquille et assez chouette.

Nous nous dirigeons tous dans nos chambres pour nous préparer. Je mets un simple short noir et un débardeur blanc à fines bretelles. Je laisse mes cheveux détachés, puis je mets un peu de mascara et de rouge à lèvre rosé. Une fois prêts, nous nous dirigeons tous à l'extérieur du bâtiment où tous les animateurs nous attendent, sur la grande pelouse.

Lorsque nous sommes tous bel et bien dehors et que nous avons tous une casquette qui est aussi obligatoire, nous formons une ronde et nous nous s'asseyons. Le but de l'activité est très simple ; chaque personne devra dire son prénom et son âge. C'est une façon de faire connaissance et de se faire quelques amis. Cela débute en face de moi. Tout le monde joue le jeu et personne ne laisse sa timidité apparaître. Des petits sourires radieux sont présents sur le visage de tous. C'est agréable. J'adore être ici. Quelques minutes plus tard, vient mon tour où tous les regards sont posés sur moi. Je relève la tête, j'arrête d'arracher de l'herbe et je m'éclaircis la voix.

« Je m'appelle Alis...

Une autre voix me coupe instantanément. Elle vient de ma droite. Je tourne ma tête en sa direction et j'arque les sourcils. Je ne l'avais même pas vu.

-Plus fort, on ne t'entend pas ! Lança Thomas, la main sur son front afin de protéger ses yeux, un sourire malicieux scotché au visage.

Je souris bêtement et j'entends d'autres personnes rire autour de moi. Je sais qu'il l'a fait exprès pour m'embêter ; je parlais assez fort. Il me cherche ? Très bien. J'entre dans son jeu.

-Je m'appelle Alison et j'ai dix-sept ans ! Criai-je bien fort, les mains aux deux extrémités de ma bouche.

Je lui jette un regard qui dit « Alors, c'était assez fort ? » en soulevant mes sourcils. Un petit sourire en coin se dessine sur sa peau mate. Il tourne la tête pour que je ne le voie pas rire. Trop tard.

-Et moi je m'appelle Thomas et j'ai vingt-deux ans, répondit-il de la même façon que moi. »

Enchanté Thomas.

Memories [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant