Memories [en pause]

Chapitre 34

« Tu connais une bonne boîte ?

-C'est pas le moment de bouffer du cassoulet Ali...

-Mais merde t'es con ou quoi ? Je te parle d'une boîte de nuit. Tu sais, là où des personnes dansent et s'amusent un peu ?

Il souffle en secouant sa tête puis lâche un rire. Je sais qu'il rigolait mais, j'avais envie de me foutre de lui. Il y a toujours ce jeu entre nous. Je compte bien en profiter, malgré la future menace nommée « Caroline ». Dans ce cas là, je reste tout de même un peu prudente...

-Alors comme ça, tu veux secouer ton fessier devant mes yeux ?

-C'est exactement ça. J'ai même la musique pour aller avec, « Rich Girls ».

-Du groupe « The Virgins » ? Ouais, j'avoue que c'est un bon plan. Mais je ne pense pas que la boîte où nous allons aller risque de passer cette musique.

-Ah, donc tu sais où nous allons aller ?

-Ouais. Mais d'abord, s'il te plaît, va échanger ton vieux pyjama contre quelques uns des vêtements de ma sœur. Sinon, ils ne te laisseront jamais passer et je serais obligé de m'amuser seul.

Je pince mes lèvres et m'empêche de rire. Il fort, très fort. Ces répliques sont excellentes. Je ne réponds pas à ses paroles et décide de jouer une autre carte.

-Où est sa chambre ?

-Juste en face de la mienne. Et, s'il te plaît, échange aussi ta brassière contre un vrai soutien-gorge. On dirait que tu as des « mono-seins ». C'est très frustrant. Et dépêches-toi.

Mes joues deviennent instantanément rouges, mais il n'a pas le temps de me voir puisque je suis déjà partie me changer. L'insolence, le retour...

Une fois dans cette fameuse pièce, j'ouvre le grand dressing qui s'offre à moi, puis reste ébahie quelques instants. Une lumière s'allume. Et bah merde... On dirait un putain de magasin. C'est immense ! Je me demande comment on peut avoir tant de vêtements et surtout, comment est-ce que l'on peut laisser toutes ces merveilles ici, surtout lorsque l'on part vivre en France ? De mon côté, je ne peux pas m'empêcher de prendre une tonne d'affaires lorsque je pars en vacances. C'est plus fort que moi. Je prends aussi des vêtements que je ne porterai jamais, même si je le sais pertinemment. 

Je m'approche de quelques vêtements et les effleures doucement. Ils sont tous superbes et de très bonne qualité. Une robe attire tout particulièrement mon attention à quelques mètres d'ici. Je m'avance prudemment et la décroche de son cintre. Elle est magnifique. Elle est simple, blanche, légèrement courte. La robe parfaite. Je retire mon « vieux » pyjama puis l'enfile, en n'oubliant pas de mettre un beau soutien-gorge blanc en dessous de celle-ci. Une fois cela fait, je me maquille très sobrement avec le maquillage étant à ma portée, puis laisse mes cheveux libres. J'enfile enfin des petits talons argentés étant dans une grande commode, avec tant d'autres chaussures. Et bien, on peut dire que sa sœur a les moyens.

Une fois prête, je reviens dans la chambre de Tyler et le voit assis sur son lit à jouer sur son téléphone, surement« Pokemon Go ». Je fais exprès de toussoter pour attirer son attention puis croise mes bras sur ma poitrine. Il lève un instant ses yeux vers moi, puis les replonges dans son jeu. Puis, comme s'il venait d'avoir une révélation, il se lève rapidement et me jauge de haut en bas, les yeux écarquillés. Comme dans les films...

-Tu... Tu es terriblement belle...

-Merci Ty, t'es pas mal non plus, répondis-je d'un franc sourire.

-Et, tu as pensé à mettre un soutien-gorge. C'est bien, je suis fière de toi. Maintenant, penses à bruler se « mono-seins » lorsque tu rentreras chez toi. Vraiment. C'est un conseil important. À ne pas négliger...

-J'ai compris, Tyler. Je le ferais.

Maintenant, c'est moi qui l'observe. Il porte un jean camel et une chemise blanche, légèrement ouverte, puis une veste en jean. C'est très simple, mais parfait. Je me sens tout à coup trop habillée, pour une boîte de nuit.

-De base, je voulais te dire « Pourquoi t'as gardé ton pyjama ? ». Mais, impossible. Tu es vraiment ravissante.

Je lui souris gentiment, puis tourne sur moi-même.

-Ça ne fait pas trop... habillé ?

-Tout ce que je vois pour l'instant, c'est ton gros cul.

-Mais merde Tyler, sérieusement ! Dis-je en me retournant.

Il enlève sa veste jean puis me la lance, en prend une autre en cuir et la met sur lui. Il souffle, puis met ses mains dans ses poches. Je vois qu'il s'est mit un peu de gel dans les cheveux, ça lui donne un côté... sauvage.

-Tiens, mets-là. Ça fera plus détendu, je pense.

Je m'exécute et effectivement, une fois mise le résultat est net : c'est beaucoup plus décontracté.

-Et bien, je vois que tu as un œil avisé concernent la mode, Tyler...

-Ça aide les sœurs, crois-moi. Bref, la voiture nous attend. C'est partit ! »