*Flashback de deux mois auparavant, pendant les grandes vacances*
Cela fait maintenant deux semaines que je suis dans cette colonie et cela fait deux semaines que je me suis beaucoup rapprochée de Thomas. Je fais beaucoup d'activité en sa présence ; je m'arrange pour savoir ce qu'il fera et je m'y inscris. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, je ne suis pas une admiratrice secrète ; je lui parle souvent et on rigole beaucoup ensemble. On m'a toujours dis qu'un animateur ne devait pas être si proche d'un colon, mais notre proximité me rend tout à fait perplexe. Je crois qu'il y a quelque chose entre nous, un petit truc de rien du tout. Généralement une fille ça sent ces choses là. Ce qui m'arrête un peu, est que ce genre de relation est interdit. J'ai pourtant dix-sept ans et lui vingt-cinq, la différence est mince... J'ai tellement envie de tenter quelque chose mais j'ai peur que mes intuitions soient fausses, donc qu'il me rejette. Heureusement, personne n'est au courant de se qu'il se passe, autrement ça serait la catastrophe. Il se ferait sans doute retirer son diplôme de BAFA et je serais peut-être interdite de revenir dans cette colonie de vacances.
Suite à une brève réflexion, je me lève de mon lit après avoir envoyé quelques messages à ma famille. Mon père m'a demandé comment se passaient mes vacances, je lui ai répondu « à merveille ». J'ai tellement hâte de le voir pour tout lui raconter ! On va pouvoir recréer quelques plats d'ici au restaurant. Quelques uns m'ont marqué ; j'ai noté tous leurs ingrédients au fur et à mesure. Un peu de nouveauté ne ferait pas de mal. Ça va faire un carton, les gens vont adorer ! Quant à ma mère ; aucune nouvelle. Son boulot en Floride doit lui prendre tout ce temps. Un petit message de temps en temps ne serait tout de même pas de refus.
Je regarde l'heure à ma montre ; 17h57. Merde, il me reste une heure pour tout faire ; douche, inscription et rendre mon téléphone. Clément a été clair au début de la colonie ; si l'on ne donne pas nos téléphones à 19h, on ne l'aura pas le lendemain. Si l'on ne s'inscrit pas, il choisit une activité que l'on déteste à notre place. Et si l'on ne se douche pas, de un, c'est tant pis pour nous et de deux, il le dit haut et fort lors du repas. Je décide alors d'empresser le pas ; je pars avec mes affaires me doucher et je choisis ensuite de faire un jeu dans la forêt le matin puis d'aller à la plage l'après-midi. Lorsque tout cela est effectué, ma montre indique 18h47. Il me reste encore un peu de temps pour écouter de la musique tranquillement. Je me dirige sous le grand arbre du jardin et m'assois dessous. Tout un tas de personne joue autour de moi. L'odeur de la nourriture doit surement les exciter ; ils crient de partout et s'agitent dans tous les sens ; je peux à peine entendre ma musique. Je décide de changer d'endroit et d'aller me poser près des buisons, là où généralement personne ne va. Je mets en route la musique « Silvertongue » de Young the Giant, un petit groupe de musique que j'ai découvert avant de venir ici ; je ne regrette vraiment pas, le trajet est allé spécialement vite grâce à lui.
Je m'assois finalement près des grandes feuilles vertes et observe les petits de Bouté, le camp juste à côté du notre, jouer à chat. Ma vision est finalement attirée vers deux personnes s'enlaçant près des barrières blanches, à l'entrée du domaine. J'aperçois une fine silhouette, surement une femme, à la pointe des pieds embrassant langoureusement un homme d'une carrure impressionnante. Les deux amants se séparent au bout d'une minute d'embrassade ; la jeune femme se dirige en direction de Chabu et l'homme reste planter au même endroit, se grattant l'arrière de la nuque. Je ne peux malheureusement pas apercevoir le visage de la femme, mais je pourrais reconnaitre entre mile ce dos musclé ; Thomas.
*Fin du flashback*
Un flash rapide et un bruit de porte se fermant rapidement me sort de mon sommeil. Je me réveille, un mal de crâne présent et le ventre tout chamboulé par la dose d'alcool prit hier. Je ne me sens pas spécialement bien, j'ai la nausée et j'ai l'impression que je pourrais vomir à tout moment. Ce qui est sûr est que je ne pourrais rien avaler aujourd'hui. Je plisse les yeux afin d'y voir plus clair ; il doit être aux alentours de quatorze heure ; il fait jour à m'en cramer les iris. D'après moi, je suis allongée sur un canapé, dans une pièce isolé dont je n'ai aucun souvenir de la veille. J'essaie de bouger mais quelque chose m'en empêche, on plutôt quelqu'un ; un bras m'entoure les hanches. Il y a une forte odeur de sueur et de parfum masculin. Je panique soudainement tandis que mon cœur bat la chamade ; putain j'espère que je n'ai pas fait de connerie. Une idée cruelle me vient en tête ; je bouge furtivement, comme si que je sortais d'un mauvais rêve, en faisant bien attention à donner un coup de pied dans les parties intimes de cet inconnu. Celui-ci se réveil en hurlant à la mort.
« MAIS MERDE ALISON T'ES CONNE OU QUOI ?
Ah, ce n'était que Tyler, la voix encore dans le pâté. Mais... Qu'est-ce qu'il fou aussi coller près de moi lui ? Je me lève difficilement et le regarde tenir ses bijoux de famille. Il est plutôt sexy au matin, même rouge de douleur. Il a toujours ces vêtements de la veille, tout comme moi, j'en déduis qu'il ne s'est rien passé heureusement. Mais cela n'explique toujours pas pourquoi il était collé à moi.
-Je croyais que tu étais un inconnu, avouai-je en souriant.
- Même aux inconnus on n'inflige pas cette souffrance.
Je ris de plus belle. Je l'aide à se lever puis nous nous dirigeons vers la sortie. Il n'y a presque plus personne, mise à part quelques semblant d'humain allongés au sol en train de colmater ou d'autre en train de ranger. On fait partie de ce genre de personne qui ne reste pas pour aider. Exactement ; les lâches.
Une fois dans la voiture et une fois attachés, je lui demande ce qui me trotte dans la tête.
-Pourquoi tu étais collé à moi enfaite ?
-Tu as vomis hier soir à cause de tous les shots de vodka. Mademoiselle à pleins de secrets à cacher à ce que je vois...
-Je suis une femme remplit de mystères que même moi je ne connais pas... Mais ça n'explique toujours pas pourquoi j'étais allongée aussi près de toi.
-Il fallait bien que quelqu'un te protège. Qui sait ? Un autre aurait pu prendre ma place... Je te l'ai dit, le premier qui te touche je le défonce. »
Puis, il démarra la voiture.
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Memories [en pause]
Novela JuvenilNouvelle ville, nouveau lycée, nouveau départ. La vie d'Alison va être chamboulée à la découverte de multiples secrets lors de cette année remplit de mystères.